Boutiques et cantines fermées, rues désertes ou presque : la capitale sénégalaise semble désertée de ses habitants, de ses nombreux commerçants et marchands ambulants dont l’activité contribuait pour une grande part à la vie d’une ville grouillante à souhait. Dakar est du coup devenue une ville fantôme dont les principales activités sont aux arrêts.
Sandaga, par exemple, la grande place commerçante d’ordinaire si bouillante et énergique, a beaucoup perdu de son âme, ne pouvant compter pour l’instant sur la grande majorité de ses usagers, partis pour la plupart passer la fête de l’Aïd dans leurs différentes régions d’origine.
Cela fait que les tams-tams et autres sonorités musicales à l’origine de l’animation habituelle servant d’appels aux clients ne sont plus d’actualité. Seuls quelques marchands tentent d’installer leurs étals, en partant d’un même argument : la vie est chère, il est donc impossible de prendre du repos, puisqu’il faut travailler pour gagner sa vie et s’en sortir.
‘’Pour moi, après la prière (collective du matin, le jour de l’Aïd vers 9 heures), c’est le travail des deux rakkas. Chacun devrait reprendre ses activités, car la vie est trop chère. Donc, il est hors de question de continuer à fêter pendant des jours’’, dit le jeune Omar Thiam, en étalant ses marchandises.
‘’Il n’y avait pas de assez de clients (les jours précédant la fête). Cela fait que je n’ai même pas vendu le tiers de ma marchandise’’, justifie-t-il, se disant surtout préoccupé par l’ampleur des ses invendus, sachant qu’il doit honorer ses dettes auprès de grossistes qui lui ont permis de s’approvisionner chez eux en marchandises. ‘’Cette année, tranche le commerçant, il n’y a pas d’argent comme l’année dernière’’.
A coté de lui, Baye Niasse, un autre jeune d’une trentaine d’années, tient le même discours. A l’écouter, lui aussi dit court le risque d’être pris à la gorge par ses fournisseurs. ‘’Je n’avais rien vendu, il n’y avait pas de client, les gens nous disaient qu’ils n’avaient pas d’argent’’, dit le jeune commerçant, en cherchant à étaler sa marchandise.
Par conséquent, Baye Niasse craint plus que tout de ne pouvoir s’approvisionner en marchandises, s’il ne parvient à rembourser ses dettes. Et donc, il se trouve obligé de reprendre le chemin du marché, en misant sur les quelques rares clients potentiels.
‘’Je dois payer les marchandises que j’ai pris chez mes fournisseurs, par ce qu’il est hors de question de les ramener. Dieu est grand peut être que d’ici la fin de la semaine prochaine, j’aurai terminé d’écouler ma marchandises’’, déclare-t-il.
Tilène, autre place forte du commerce dakarois, peine à échapper à la même atmosphère de désolation. Ici, pire qu’à Sandaga, pas de bruit, encore moins de vendeurs. Les boutiques et les cantines restent désespérément fermées, alors que quelques rares clients se trouvent sur les lieux, déçus de ne trouver personne, à l’image d’Awa Ndiaye et de sa copine, Adama Diop.
Les deux jeunes femmes sont à Tilène dans l’espoir de trouver des habits, chaussures et autres fournitures pour leurs enfants, mais à cause de la fermeture des commerces, elles doivent rebrousser chemin et attendre la semaine prochaine.
‘’Nous sommes désolées de trouver qu’il n’y a aucun vendeur sur place. L’école a ouvert ses portes et nos enfants n’ont pas encore de fournitures scolaires, puisqu’on n’avait pas d’argent pour s’occuper de ces frais-là’’, dit Awa Ndiaye, quelque peu désolée de cette situation.
‘’Vraiment, arrêter comme ça (les activités), c’est une grosse perte pour le Sénégal, car l’économie du pays va en pâtir’’, souligne la jeune femme pour qui une telle situation est de nature à contribuer à la régression du pays sur le plan économique.
Et Adama Diop s’expliquer qu’il leur est impossible de garder davantage les sommes préalablement économisées pour l’achat de fournitures scolaires, les charges et sollicitations quotidiennes se faisant plus prégnantes de jour en jour.
‘’Nous, les chefs de famille, nous n’avons plus de ressources suffisantes. Les fêtes et la scolarité des enfants ont induit des dépenses si importantes qu’aucun chef de famille n’a pu épargner’’ de l’argent, explique-t-elle.
APS
Sandaga, par exemple, la grande place commerçante d’ordinaire si bouillante et énergique, a beaucoup perdu de son âme, ne pouvant compter pour l’instant sur la grande majorité de ses usagers, partis pour la plupart passer la fête de l’Aïd dans leurs différentes régions d’origine.
Cela fait que les tams-tams et autres sonorités musicales à l’origine de l’animation habituelle servant d’appels aux clients ne sont plus d’actualité. Seuls quelques marchands tentent d’installer leurs étals, en partant d’un même argument : la vie est chère, il est donc impossible de prendre du repos, puisqu’il faut travailler pour gagner sa vie et s’en sortir.
‘’Pour moi, après la prière (collective du matin, le jour de l’Aïd vers 9 heures), c’est le travail des deux rakkas. Chacun devrait reprendre ses activités, car la vie est trop chère. Donc, il est hors de question de continuer à fêter pendant des jours’’, dit le jeune Omar Thiam, en étalant ses marchandises.
‘’Il n’y avait pas de assez de clients (les jours précédant la fête). Cela fait que je n’ai même pas vendu le tiers de ma marchandise’’, justifie-t-il, se disant surtout préoccupé par l’ampleur des ses invendus, sachant qu’il doit honorer ses dettes auprès de grossistes qui lui ont permis de s’approvisionner chez eux en marchandises. ‘’Cette année, tranche le commerçant, il n’y a pas d’argent comme l’année dernière’’.
A coté de lui, Baye Niasse, un autre jeune d’une trentaine d’années, tient le même discours. A l’écouter, lui aussi dit court le risque d’être pris à la gorge par ses fournisseurs. ‘’Je n’avais rien vendu, il n’y avait pas de client, les gens nous disaient qu’ils n’avaient pas d’argent’’, dit le jeune commerçant, en cherchant à étaler sa marchandise.
Par conséquent, Baye Niasse craint plus que tout de ne pouvoir s’approvisionner en marchandises, s’il ne parvient à rembourser ses dettes. Et donc, il se trouve obligé de reprendre le chemin du marché, en misant sur les quelques rares clients potentiels.
‘’Je dois payer les marchandises que j’ai pris chez mes fournisseurs, par ce qu’il est hors de question de les ramener. Dieu est grand peut être que d’ici la fin de la semaine prochaine, j’aurai terminé d’écouler ma marchandises’’, déclare-t-il.
Tilène, autre place forte du commerce dakarois, peine à échapper à la même atmosphère de désolation. Ici, pire qu’à Sandaga, pas de bruit, encore moins de vendeurs. Les boutiques et les cantines restent désespérément fermées, alors que quelques rares clients se trouvent sur les lieux, déçus de ne trouver personne, à l’image d’Awa Ndiaye et de sa copine, Adama Diop.
Les deux jeunes femmes sont à Tilène dans l’espoir de trouver des habits, chaussures et autres fournitures pour leurs enfants, mais à cause de la fermeture des commerces, elles doivent rebrousser chemin et attendre la semaine prochaine.
‘’Nous sommes désolées de trouver qu’il n’y a aucun vendeur sur place. L’école a ouvert ses portes et nos enfants n’ont pas encore de fournitures scolaires, puisqu’on n’avait pas d’argent pour s’occuper de ces frais-là’’, dit Awa Ndiaye, quelque peu désolée de cette situation.
‘’Vraiment, arrêter comme ça (les activités), c’est une grosse perte pour le Sénégal, car l’économie du pays va en pâtir’’, souligne la jeune femme pour qui une telle situation est de nature à contribuer à la régression du pays sur le plan économique.
Et Adama Diop s’expliquer qu’il leur est impossible de garder davantage les sommes préalablement économisées pour l’achat de fournitures scolaires, les charges et sollicitations quotidiennes se faisant plus prégnantes de jour en jour.
‘’Nous, les chefs de famille, nous n’avons plus de ressources suffisantes. Les fêtes et la scolarité des enfants ont induit des dépenses si importantes qu’aucun chef de famille n’a pu épargner’’ de l’argent, explique-t-elle.
APS