C’est à un match déséquilibré que vont se livrer Abdel Fattah el-Sissi et son rival Hamdeen Sabbahi. Ce dernier, classé à gauche, est connu des Egyptiens puisqu'il était arrivé troisième lors de la précédente présidentielle en 2012 qui avait été remportée par l’islamiste Mohammed Morsi.
Mais aujourd’hui le paysage politique égyptien a radicalement changé et il est dominé par un homme qui se présente en sauveur de la Nation et qui est attendu comme tel par une large partie de la population égyptienne. Cet homme providentiel c’est Abdel Fatah al-Sissi, ancien militaire et ancien ministre de la Défense.
Conservateur, homme à poigne, il a clairement défini et appliqué la mise hors jeu des Frères Musulmans depuis maintenant onze mois. Les deux candidats d'ailleurs, tant Hamdeen Sabahi que Abdel Fattah al-Sissi ont affirmé clairement qu'il n'y aurait pas de place dans la nouvelle République égyptienne pour la Confrérie. C'est pourquoi les Frères musulmans appellent au boycott du scrutin.
La participation, enjeu du scrutin
Sissi a fait campagne sans approcher les électeurs pour des raisons de sécurité et ces derniers jours il a appelé ses concitoyens à aller voter massivement car la participation doit dépasser les 25 millions d’électeurs qui avaient voté lors du deuxième tour de la présidentielle de 2012 opposant le Frère musulman Mohamad Morsi au dernier Premier ministre de Moubarak, le général Chafik.
La participation est d'autant plus un enjeu crucial que outre, les Frères Musulmans, les formations progressistes qui estiment que le candidat Sissi s’apprête à enterrer les idéaux de la révolution de 2011, celle qui avait chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak, appellent aussi au boycott du scrutin.
Pour mobiliser les électeurs, les médias publics mais aussi toutes les télés privées opposées aux Frères musulmans n’ont pas lésiné sur les moyens. Spots publicitaires et chansons tube tournent en boucle pour inciter les Egyptiens à voter. Une participation destinée aussi « à faire taire les critiques occidentales et surtout américaines qualifiant la destitution du président Morsi de coup d’Etat » expliquent les éditorialistes. Certains d’entre eux étaient des opposants à Moubarak mais tous sont des ennemis jurés des Frères musulmans.
Source : Rfi.fr