Vingt-deux listes, 1714 candidats, 5 millions d’électeurs pour choisir, au total, 114 députés . Les Guinéens ont un choix confortable devant eux, mais aussi un scrutin complexe. Trente huit députés sont élus dans 38 circonscriptions au scrutin uninominal à un tour, et 76 autres sont élus à la proportionnelle nationale. Chaque électeur votera donc deux fois.
Les Guinéens n’ont pas élu leurs députés depuis 2002. La crise sociale de 2007, marquée par de violentes émeutes, avait entraîné un report des législatives, puis la mort du président Conté et l’arrivée au pouvoir de la junte, avait débouché sur l’instauration d’un CNT, sorte de Parlement aux membres désignés par les partis politiques.
Ce scrutin est donc historique. Quelque 1100 observateurs nationaux issus du réseau d’organisations de la société civile, sont déployés, mais aussi 80 observateurs européens et une quinzaine de l’Union africaine.
Après une campagne marquée par une certaine tension en province et es violences à Conakry, la capitale, 15 800 gendarmes et policiers seront chargés d’assurer la sécurité des lieux de vote.
Les enjeux du scrutin
Deux ans et demi après l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, ces législatives ont, pour la mouvance présidentielle, des allures de mi-mandat. Un véritable défi pour le RPG Arc-en-ciel . Car les réformes structurelles, initiées par le président Condé prennent du temps à se concrétiser dans la vie quotidienne des Guinéens. Et il faut donc les convaincre qu’une majorité à l’Assemblée permettra à la fois de poursuivre, et d’accélérer ce travail.
Du côté de l’opposition, on a davantage critiqué l’action du chef de l’Etat que de proposer de vrais projets alternatifs et l’on souhaite que l’Assemblée nationale puisse servir non pas de chambre d’enregistrement mais de véritable contre pouvoir efficace.
Pour certains opposants, ces législatives, ont une allure de revanche sur la présidentielle de 2010 qui avait vu Alpha Condé renverser la vapeur face à son adversaire Sélouda Diallo.
Pour tous, enfin, ces législatives vont servir de test, grandeur nature, à deux ans de la prochaine présidentielle en Guinée.
Ces derniers jours, les appels au calme se sont multipliés. Les partis, les religieux et même les rappeurs et les rastas ont demandé aux Guinéens, d’aller voter dans le calme.
Sopurce : Rfi.fr