Panneau d'affichage officiel pour la campagne présidentielle, quartier d'Ambanidia. Antananarivo. Bilal Tarabey / RFI
Le scrutin risque d’être parfois chaotique. L’organisation a été jusqu’à la dernière minute, un vrai casse-tête, notamment dans les zones reculées. Et la Cénit, la Commission électorale nationale indépendante de transition, a dû travailler dans l’urgence. 20001 bureaux de vote à mettre en place. Un nouveau bulletin, le bulletin unique, jamais utilisé. Des problèmes de distribution des cartes électorales. Des Malgaches qui ne sont pas sur les listes.
Les problèmes se sont multipliés, mais les organisateurs de ce scrutin, capital pour l’avenir de l’Ile, ainsi que les observateurs étrangers, se disent confiants.
→A (RE)LIRE : Présidentielle malgache: le bulletin unique en question
Dès la fin du vote, le grand défi sera de faire remonter très rapidement les résultats vers la capitale pour éviter toute contestation. Les électeurs et les candidats, s’inquiètent, eux de possibles fraudes qui pourraient enlever toute crédibilité à ce scrutin.
Dans les grandes villes, on pense que cela va bien se passer car tout le monde va observer, estime un entrepreneur qui ajoute, qu’à Madagascar, les tripatouillages se font toujours dans les zones reculées.
Il est donc très difficile de faire des pronostics. Les Malgaches habitués à voter pour des leaders charismatiques, ont l’impression de devoir choisir parmi trois-trois candidats qu’ils considèrent comme des seconds couteaux. Et nombre d’électeurs qui affirment qu’ils feront leur choix une fois dans l’isoloir.
→A (RE)LIRE : Présidentielle à Madagascar : dernière ligne droite avant le vote
Un scrutin à l’issue incertaine
Tous les pronostics ont été faits durant cette campagne. Toutes les combinaisons, les alliances, les projections, car aucun des 33 candidats n’a vraiment dominé la campagne.
Il y a, certes, les deux candidats des deux grands rivaux de cette crise : Hery Rajaonarimampianina, candidat de Andry Rajoelina, et Robinson Jean-Louis appuyé par Marc Ravalomanana. Ils ont tous deux déployé de grands moyens pendant la campagne pour combler leur déficit de notoriété.
Mais Hery était ministre de la transition, et la transition, les gens n’en veulent plus, et le vote sanction pourrait lui être fatal.
Robinson Jean-Louis bénéficie, certes, de la base de Marc Ravalomanana, mais suffira-t-elle ? La mouvance s’est aussi affaiblie durant ces années de crise. Les atermoiements de Marc Ravalomanana, son entêtement aussi, ont exaspéré plus d’un partisan. Iront-ils jusqu’à voter pour un autre ?
La possibilité de voir les deux hommes s’affronter au deuxième tour est une hypothèse parmi d’autres. Six ou sept autres « grands » candidats ont aussi mobilisé beaucoup d’argent, et ils espèrent bien incarner l’alternative. « A Madagascar tout est possible », dit-on souvent ici.
■ ZOOM : Une économie à la dérive
Cette élection, dont le second tour est prévu au mois de décembre, doit mettre un terme à la crise politique qui paralyse le pays depuis 2009. Paralysie politique mais aussi économique.
En effet, il fut un temps où l'économie malgache progressait. Son industrie textile se développait. L'industrie minière était à la veille d'un véritable boom. Les touristes affluaient. La Banque mondiale, l'Union européenne, les Etats-Unis multipliaient les aides financières. Les indices de croissance globale de l'économie malgache étaient respectables. C'était avant la crise politique de 2009. Car depuis lors, tout s'est arrêté ou presque.
Le recul
La Banque mondiale a suspendu son aide. Les Etats-Unis ont rayé Madagascar de la liste des pays exemptés de droits de douanes pour leurs exportations vers le grand marché nord-américain. Conséquence, l'industrie textile a plongé. Au total, depuis quatre ans, tous secteurs confondus, l'économie malgache a détruit 336 000 emplois. Le pays n'avance plus, il recule.
A ce cataclysme d'origine politique, sont venues s'ajouter de mauvaises récoltes. Or les trois-quarts de la population malgache vivent en zone rurale. Selon les études de la Banque mondiale, les citoyens malgaches sont plus pauvres aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1960. 92% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Quoi qu'il arrive dans les urnes, l'économie malgache mettra donc du temps à se rétablir.
Source : Rfi.fr
Les problèmes se sont multipliés, mais les organisateurs de ce scrutin, capital pour l’avenir de l’Ile, ainsi que les observateurs étrangers, se disent confiants.
→A (RE)LIRE : Présidentielle malgache: le bulletin unique en question
Dès la fin du vote, le grand défi sera de faire remonter très rapidement les résultats vers la capitale pour éviter toute contestation. Les électeurs et les candidats, s’inquiètent, eux de possibles fraudes qui pourraient enlever toute crédibilité à ce scrutin.
Dans les grandes villes, on pense que cela va bien se passer car tout le monde va observer, estime un entrepreneur qui ajoute, qu’à Madagascar, les tripatouillages se font toujours dans les zones reculées.
Il est donc très difficile de faire des pronostics. Les Malgaches habitués à voter pour des leaders charismatiques, ont l’impression de devoir choisir parmi trois-trois candidats qu’ils considèrent comme des seconds couteaux. Et nombre d’électeurs qui affirment qu’ils feront leur choix une fois dans l’isoloir.
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Un scrutin à l’issue incertaine
Tous les pronostics ont été faits durant cette campagne. Toutes les combinaisons, les alliances, les projections, car aucun des 33 candidats n’a vraiment dominé la campagne.
Il y a, certes, les deux candidats des deux grands rivaux de cette crise : Hery Rajaonarimampianina, candidat de Andry Rajoelina, et Robinson Jean-Louis appuyé par Marc Ravalomanana. Ils ont tous deux déployé de grands moyens pendant la campagne pour combler leur déficit de notoriété.
Mais Hery était ministre de la transition, et la transition, les gens n’en veulent plus, et le vote sanction pourrait lui être fatal.
Robinson Jean-Louis bénéficie, certes, de la base de Marc Ravalomanana, mais suffira-t-elle ? La mouvance s’est aussi affaiblie durant ces années de crise. Les atermoiements de Marc Ravalomanana, son entêtement aussi, ont exaspéré plus d’un partisan. Iront-ils jusqu’à voter pour un autre ?
La possibilité de voir les deux hommes s’affronter au deuxième tour est une hypothèse parmi d’autres. Six ou sept autres « grands » candidats ont aussi mobilisé beaucoup d’argent, et ils espèrent bien incarner l’alternative. « A Madagascar tout est possible », dit-on souvent ici.
■ ZOOM : Une économie à la dérive
Cette élection, dont le second tour est prévu au mois de décembre, doit mettre un terme à la crise politique qui paralyse le pays depuis 2009. Paralysie politique mais aussi économique.
En effet, il fut un temps où l'économie malgache progressait. Son industrie textile se développait. L'industrie minière était à la veille d'un véritable boom. Les touristes affluaient. La Banque mondiale, l'Union européenne, les Etats-Unis multipliaient les aides financières. Les indices de croissance globale de l'économie malgache étaient respectables. C'était avant la crise politique de 2009. Car depuis lors, tout s'est arrêté ou presque.
Le recul
La Banque mondiale a suspendu son aide. Les Etats-Unis ont rayé Madagascar de la liste des pays exemptés de droits de douanes pour leurs exportations vers le grand marché nord-américain. Conséquence, l'industrie textile a plongé. Au total, depuis quatre ans, tous secteurs confondus, l'économie malgache a détruit 336 000 emplois. Le pays n'avance plus, il recule.
A ce cataclysme d'origine politique, sont venues s'ajouter de mauvaises récoltes. Or les trois-quarts de la population malgache vivent en zone rurale. Selon les études de la Banque mondiale, les citoyens malgaches sont plus pauvres aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1960. 92% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Quoi qu'il arrive dans les urnes, l'économie malgache mettra donc du temps à se rétablir.
Source : Rfi.fr
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