C’était l’une des inconnues de ce scrutin : les électeurs des douze candidats malheureux du premier tour allaient-ils suivre leurs consignes de vote en faveur de Macky Sall, ou allaient-ils s’abstenir, voire voter pour Abdoulaye Wade ?
Les résultats provisoires de trois départements emblématiques suggèrent en fait que les reports ont été massifs. Dans le département de Thiès, un fief d’Idrissa Seck, les chiffres sont spectaculaires. A la suite des appels à voter pour le candidat de l’opposition, Macky Sall voit 96 000 électeurs le rejoindre entre les deux tours. Son score passe de 9% des suffrages exprimés au premier tour à 74% au second.
Dans le département de Mbour, en terre socialiste, le report a là aussi très bien fonctionné. Macky Sall passe de 23 à 78% entre les deux tours. Même chose à Kaolack, sur les terres de Moustapha Niasse, où Macky Sall passe de 23 à 77%.
On voit bien en examinant les chiffres, ailleurs dans le pays, que la campagne dite « de proximité » d’Abdoulaye Wade n’a pas fonctionné. Les rencontres de terrain, l’appel aux marabouts et aux porteurs de voix n’ont pas permis au président sortant d’aller réellement au-delà de son électorat du premier tour.
Les prochaines étapes politiques pour Macky Sall
Macky Sall a gravi les marches du pouvoir, il lui reste à monter celles du palais. Ce sera sans doute assez rapide. Le calendrier jusqu’à l’investiture est serré. La Commission nationale de recensement des votes a théoriquement jusqu’à vendredi pour annoncer les résultats provisoires du second tour, mais ce pourrait être fait un peu plus tôt car les opérations de recensement sont quasiment terminées.
Ensuite, la Cour constitutionnelle examinera d’éventuels recours, pour l’heure aucun des deux candidats n’a évoqué l’éventualité d’en déposer. Ensuite Maky Sall pourra être investi président. La tradition républicaine veut que cela soit fait au plus tard le 3 avril afin de permettre au nouveau chef de l’Etat de présider les cérémonies de l’indépendance, le 4 du mois.
Enfin, commencera pour Macky Sall, le travail de fond : nomination d’un Premier ministre et formation d’un gouvernement. Une urgence se présente sur le calendrier, le 7 avril, date théorique du dépôt des listes de candidature pour les législatives de juin prochain.
D’ores et déjà, il se murmure au sein de la coalition qui a soutenu Macky Sall que les élections générales pourraient être repoussées de quelques mois, afin de permettre au nouveau candidat de peaufiner ses listes.
Les attentes des Sénégalais
Après l'annonce des résultats officiels cette semaine, Macky Sall pourrait donc présider le 4 avril les cérémonies de l'indépendance. Mais après l'euphorie, viendra rapidement le retour à la réalité. Les défis sont grands, les attentes des Sénégalais aussi, comme en témoigne le reportage au quartier de Gueule Tapée à Dakar.
Les attentes des Sénégalais
Reportage
« On a élu Macky Sall parce qu'on veut des changements, dont une meilleure gestion des fonds publics ».
En 2000, ce père de famille quadragénaire avait voté Abdoulaye Wade, et il en est revenu. I
Il y a beaucoup d’attentes, et ce sera difficile pour Macky Sall, reconnaît-il, « mais j’espère qu’il ne nous décevra pas. Sinon, on votera pour un autre la prochaine fois !».
Les pêcheurs sénégalais attendent aussi beaucoup de cette alternance politique. L'envoyée spéciale de RFI est allée cette fois-ci sonder leurs aspirations au marché au poisson de Soumbédioune dans la capitale.
Les attentes chez les pêcheurs
Reportage
« La jeunesse compte beaucoup sur cette alternance au pouvoir pour que son quotidien s'améliore ».
Toujours à Dakar, dans le quartier de la Médina, deux maisons mitoyennes, deux familles, l'une a voté Wade, l'autre Sall, mais elles ont le même souhait : que le nouveau président tienne ses promesses de campagne, notamment celle de baisser les prix des produits de première nécessité. Pas question d’accorder un chèque en blanc au nouveau président, il sera jugé sur pièces, explique Ousmane, qui a voté Macky Sall.
Les chefs d'entreprises sénégalais qui avaient redouté un temps que le second tour de l'élection soit plus disputé avec d'éventuels débordements de la part des partisans des deux camps, sont plutôt satisfaits. Baïdy Agne, président du CNP, le Conseil national du patronat sénégalais, est confiant en l'avenir.
Baïdy Agne
Président du CNP, le Conseil National du Patronat sénégalais
« Nous sommes satisfaits de l'élection de Macky Sall. Nous avons déjà travaillé avec lui par le passé. C'est un président qui rassure ».
De son côté, la société civile se montre exigeante aussi. Ses attentes concernant les premières décisions du nouveau chef de l'Etat sénégalais sont fortes : chômage, inflation des prix, manque d'électricité, mauvaise gouvernance. Elimane Kane, membre du Forum civil, prévient que l'état de grâce pourrait être de courte durée pour Macky Sall et pour son futur gouvernement.
Elimane Kane
Membre du Forum Civil
« L'état de grâce dépendra des actes. Sinon Macky Sall va voir très tôt certaines couches de la population dans la rue, et cela va être très difficile pour lui ».
RFI
Les résultats provisoires de trois départements emblématiques suggèrent en fait que les reports ont été massifs. Dans le département de Thiès, un fief d’Idrissa Seck, les chiffres sont spectaculaires. A la suite des appels à voter pour le candidat de l’opposition, Macky Sall voit 96 000 électeurs le rejoindre entre les deux tours. Son score passe de 9% des suffrages exprimés au premier tour à 74% au second.
Dans le département de Mbour, en terre socialiste, le report a là aussi très bien fonctionné. Macky Sall passe de 23 à 78% entre les deux tours. Même chose à Kaolack, sur les terres de Moustapha Niasse, où Macky Sall passe de 23 à 77%.
On voit bien en examinant les chiffres, ailleurs dans le pays, que la campagne dite « de proximité » d’Abdoulaye Wade n’a pas fonctionné. Les rencontres de terrain, l’appel aux marabouts et aux porteurs de voix n’ont pas permis au président sortant d’aller réellement au-delà de son électorat du premier tour.
Les prochaines étapes politiques pour Macky Sall
Macky Sall a gravi les marches du pouvoir, il lui reste à monter celles du palais. Ce sera sans doute assez rapide. Le calendrier jusqu’à l’investiture est serré. La Commission nationale de recensement des votes a théoriquement jusqu’à vendredi pour annoncer les résultats provisoires du second tour, mais ce pourrait être fait un peu plus tôt car les opérations de recensement sont quasiment terminées.
Ensuite, la Cour constitutionnelle examinera d’éventuels recours, pour l’heure aucun des deux candidats n’a évoqué l’éventualité d’en déposer. Ensuite Maky Sall pourra être investi président. La tradition républicaine veut que cela soit fait au plus tard le 3 avril afin de permettre au nouveau chef de l’Etat de présider les cérémonies de l’indépendance, le 4 du mois.
Enfin, commencera pour Macky Sall, le travail de fond : nomination d’un Premier ministre et formation d’un gouvernement. Une urgence se présente sur le calendrier, le 7 avril, date théorique du dépôt des listes de candidature pour les législatives de juin prochain.
D’ores et déjà, il se murmure au sein de la coalition qui a soutenu Macky Sall que les élections générales pourraient être repoussées de quelques mois, afin de permettre au nouveau candidat de peaufiner ses listes.
Les attentes des Sénégalais
Après l'annonce des résultats officiels cette semaine, Macky Sall pourrait donc présider le 4 avril les cérémonies de l'indépendance. Mais après l'euphorie, viendra rapidement le retour à la réalité. Les défis sont grands, les attentes des Sénégalais aussi, comme en témoigne le reportage au quartier de Gueule Tapée à Dakar.
Les attentes des Sénégalais
Reportage
« On a élu Macky Sall parce qu'on veut des changements, dont une meilleure gestion des fonds publics ».
En 2000, ce père de famille quadragénaire avait voté Abdoulaye Wade, et il en est revenu. I
Il y a beaucoup d’attentes, et ce sera difficile pour Macky Sall, reconnaît-il, « mais j’espère qu’il ne nous décevra pas. Sinon, on votera pour un autre la prochaine fois !».
Les pêcheurs sénégalais attendent aussi beaucoup de cette alternance politique. L'envoyée spéciale de RFI est allée cette fois-ci sonder leurs aspirations au marché au poisson de Soumbédioune dans la capitale.
Les attentes chez les pêcheurs
Reportage
« La jeunesse compte beaucoup sur cette alternance au pouvoir pour que son quotidien s'améliore ».
Toujours à Dakar, dans le quartier de la Médina, deux maisons mitoyennes, deux familles, l'une a voté Wade, l'autre Sall, mais elles ont le même souhait : que le nouveau président tienne ses promesses de campagne, notamment celle de baisser les prix des produits de première nécessité. Pas question d’accorder un chèque en blanc au nouveau président, il sera jugé sur pièces, explique Ousmane, qui a voté Macky Sall.
Les chefs d'entreprises sénégalais qui avaient redouté un temps que le second tour de l'élection soit plus disputé avec d'éventuels débordements de la part des partisans des deux camps, sont plutôt satisfaits. Baïdy Agne, président du CNP, le Conseil national du patronat sénégalais, est confiant en l'avenir.
Baïdy Agne
Président du CNP, le Conseil National du Patronat sénégalais
« Nous sommes satisfaits de l'élection de Macky Sall. Nous avons déjà travaillé avec lui par le passé. C'est un président qui rassure ».
De son côté, la société civile se montre exigeante aussi. Ses attentes concernant les premières décisions du nouveau chef de l'Etat sénégalais sont fortes : chômage, inflation des prix, manque d'électricité, mauvaise gouvernance. Elimane Kane, membre du Forum civil, prévient que l'état de grâce pourrait être de courte durée pour Macky Sall et pour son futur gouvernement.
Elimane Kane
Membre du Forum Civil
« L'état de grâce dépendra des actes. Sinon Macky Sall va voir très tôt certaines couches de la population dans la rue, et cela va être très difficile pour lui ».
RFI