Le nombre des violations de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest est passé de 25 au cours des quatre premiers mois de 2014 (Janvier-Avril) à 38 au cours des quatre mois suivants de l’année (Mai-Août), a indiqué un rapport publié par la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA). Ces chiffres montrent une augmentation de 52% de l’incidence des violations entre les deux périodes de cette année.
Ce rapport, Moniteur de la Libre Expression en Afrique de l’Ouest: Etat de la Liberté d’Expression en Afrique de l’Ouest (Mai–Août 2014), met en exergue les auteurs des violations, les types de violations et les pays où les violations ont été perpétrées. Les conclusions du rapport montrent que les acteurs d’Etat, notamment les agences de sécurité, ont été les auteurs principaux des violations et que les attaques et les menaces ont été les types de violations qui ont eu lieu le plus fréquemment.
La Sierra Leone, le Sénégal, le Nigeria, le Libéria, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Burkina Faso ont chacun connu une hausse d’incidents de violations au cours de la période mai-août, par comparaison avec la période janvier-avril. Le Nigeria a enregistré le nombre le plus élevé d’incidents (7 violations), suivi de la Sierra Leone (6 violations) et du Liberia (5 violations). Le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Togo ont chacun enregistré une baisse d’incidents de violations pendant la période mai-août, par comparaison avec la période janvier-avril.
“Le droit à la liberté d’expression est garanti par le Pacte international sur les Droits civils et politiques et la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples auxquels tous les 16 états de l’Afrique de l’Ouest sont parties” a précisé Anjali Manivannan, responsable de programme pour le Suivi et les Campagnes en matière de droits à la libre expression de la MFWA. “Par ailleurs, les constitutions nationales de tous les états de l’Afrique de l’Ouest garantissent le droit à la liberté d’expression. Le nombre élevé de violations de la liberté d’expression face aux protections juridiques rend ces abus d’autant plus inquiétants”.
L’analyse périodique des violations de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest fait partie du programme de suivi et de campagnes en matière de droits à la liberté d’expression de la MFWA. Grâce à ce programme, l’organisation suit de près et signale les incidents de violations dans tous les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest – les 15 Etats membres de la CEDEAO et la Mauritanie. L’organisation utilise ce suivi et les rapports qui en découlent pour rendre publics les incidents de violations et faire pression sur les détenteurs de devoirs pour qu’ils empêchent les violations et prévoient des réparations efficaces lorsque ces violations se produisent.
“Les gouvernements de l’Afrique de l’Ouest ont la responsabilité de respecter, de protéger et d’assurer le droit à la liberté d’expression”, a précisé Manivannan. “ Cela implique non seulement l’élimination et la prévention des violations, mais aussi la traduction en justice des auteurs des abus en vue de lutter contre l’impunité”.
Rapport de la MFWA