Le Sénégal est un pays à part. C’est ici et nulle part ailleurs qu’un parti politique arrive au pouvoir un dimanche et démarre le lendemain, lundi, sa campagne pour la prochaine présidentielle. Le pouvoir n’y est jamais exercé, c’est sa conquête qui mérite un déploiement d’énergie. Les plans pour faire sortir le pays de sa situation de pauvre très endetté ne sont pas dignes des gouvernants, ce qui les excite ce sont les protocoles de minuit, les manœuvres du crépuscule et les tractations souterraines pour conserver le pouvoir et les privilèges qui vont avec. Dit ainsi, cela pourrait laisser croire que ce sont des génies en la matière, passés maîtres dans l’art d’élaborer de fines stratégies politiques, alors qu’il ne s’agit là que de combines politiciennes à deux balles. Du genre : « rejoins mon parti en contrepartie d’un poste ministériel » ou « transhume et je ferme les yeux sur les audits », etc.
Déroutant pour l’électorat qui sanctionne des hommes et des pratiques et qui les retrouvent quelques mois plus tard dans le camp des vainqueurs. Le risque est que les citoyens se détournent de la chose politique. Et l’enjeu ne sera plus pour qui on a voté mais plutôt combien ont voté ? Les joutes électorales n’intéressent plus grand monde, le taux d’abstentions explose d’élection en élection.
Encore plus déroutant pour les analystes qui peinent à inscrire cette manière de faire de la politique dans une catégorie connue. Sauf à faire de la météo politique.
Justement l’hivernage s’installe avec son lot de problèmes à régler : les inondations, les semences des paysans, cette interminable année universitaire, etc. Pas dignes d’intérêt pour les politiques qui détestent mouiller le costume et qui trouvent plus stratégiques par les temps qui courent de batailler pour le contrôle des mairies et conseils départementaux.
Toute forme d’alliance est envisageable, l’essentiel est de conquérir la collectivité locale de ses rêves pour aussitôt aller poursuivre d’autres rêves plus conformes à leur standing à Dakar. Le mandat d’élu ne sera exercé qu’une fois tous les mois, de temps en temps, s’il arrive aux politiciens de se rappeler que des citoyens leur ont confié les destinées de leur cité. C’est à Dakar qu’il faut en effet être, c’est là où ça se passe, la capitale des combines politiques.
Y en a marre ! Y en a vraiment marre que les politiciens sénégalais ne comprennent toujours pas que gouverner c’est rassurer, c’est agir de telle sorte à monter aux électeurs qu’ils n’ont pas eu tort de voter pour eux. Mais cela il faut le dire à des gens qui savent décrypter le sens d’un vote.
Seydou Nourou SALL
Docteur en Sciences de l’information et de la communication
MICA – BORDEAUX 3
Déroutant pour l’électorat qui sanctionne des hommes et des pratiques et qui les retrouvent quelques mois plus tard dans le camp des vainqueurs. Le risque est que les citoyens se détournent de la chose politique. Et l’enjeu ne sera plus pour qui on a voté mais plutôt combien ont voté ? Les joutes électorales n’intéressent plus grand monde, le taux d’abstentions explose d’élection en élection.
Encore plus déroutant pour les analystes qui peinent à inscrire cette manière de faire de la politique dans une catégorie connue. Sauf à faire de la météo politique.
Justement l’hivernage s’installe avec son lot de problèmes à régler : les inondations, les semences des paysans, cette interminable année universitaire, etc. Pas dignes d’intérêt pour les politiques qui détestent mouiller le costume et qui trouvent plus stratégiques par les temps qui courent de batailler pour le contrôle des mairies et conseils départementaux.
Toute forme d’alliance est envisageable, l’essentiel est de conquérir la collectivité locale de ses rêves pour aussitôt aller poursuivre d’autres rêves plus conformes à leur standing à Dakar. Le mandat d’élu ne sera exercé qu’une fois tous les mois, de temps en temps, s’il arrive aux politiciens de se rappeler que des citoyens leur ont confié les destinées de leur cité. C’est à Dakar qu’il faut en effet être, c’est là où ça se passe, la capitale des combines politiques.
Y en a marre ! Y en a vraiment marre que les politiciens sénégalais ne comprennent toujours pas que gouverner c’est rassurer, c’est agir de telle sorte à monter aux électeurs qu’ils n’ont pas eu tort de voter pour eux. Mais cela il faut le dire à des gens qui savent décrypter le sens d’un vote.
Seydou Nourou SALL
Docteur en Sciences de l’information et de la communication
MICA – BORDEAUX 3