L'Achoura, la date la plus importante du calendrier chiite, s'est dans l'ensemble déroulée dans le calme, entourée d'importantes mesures de sécurité, trois jours après un attentat suicide qui a causé la mort de 35 pèlerins devant une mosquée du nord de Bagdad.
Les pèlerins se sont rendus par milliers au sanctuaire de Kadhimiya, à Bagdad, et en d'autres lieux saints d'Irak, pour commémorer la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, tué au VIIe siècle lors de la bataille de Kerbala.
En signe de deuil, des hommes, parfois très jeunes, s'entamaient le cuir chevelu à l'aide de poignards ou se flagellaient le dos avec des chaînes.
Cette pratique, revenue en force depuis la disparition de Saddam Hussein, ne fait pas l'unanimité au sein des chiites. Certains disent qu'elle va à l'encontre de l'interdiction islamique de s'automutiler et observent que les sunnites l'utilisent comme argument pour présenter les chiites comme des arriérés.
Au sein de la foule, des militants distribuaient des tracts d'érudits chiites dénonçant la pratique, voire interdisant de verser son sang en se lacérant le corps.
Des hommes, pour certains à cheval, avaient revêtu les cottes de mailles des soldats de l'époque afin de revivre la bataille entre les partisans de Hussein et ceux de son adversaire Yazid. D'autres brandissaient des drapeaux vert et rouge.
De grands chaudrons mijotaient sur des feux de bois en bordure de route et un colorant rouge avait été déversé dans un canal pour symboliser le sang d'Hussein.
SÉCURITÉ RENFORCÉE
Les autorités avaient interdit aux femmes l'accès au quartier de Kadhimiya entourant le sanctuaire de Bagdad parce qu'il est difficile pour les fonctionnaires de police, des hommes pour la plupart, de les fouiller. Mais l'interdiction a été levée mercredi.
Mardi soir, des individus ont ouvert le feu sur une procession de pèlerins dans le sud-est de Bagdad, blessant quatre personnes, ce qui illustre la difficulté d'assurer la sécurité de ces grands rassemblements religieux.
L'Achoura, propre aux chiites, est devenue pour cette communauté un moyen de manifester sa puissance après avoir été réprimée sous Saddam Hussein.
"A l'époque de Saddam, nous étions coupés de notre histoire, de notre culture. Maintenant ça a changé. Nous pouvons connaître notre héritage", se réjouit Jasim Mohammed, un ingénieur.
Des activistes sunnites ont mené de fréquents attentats contre des pèlerins chiites, notamment en 2004, première Achoura suivant la chute de Saddam Hussein.
L'année 2004 a en effet été marquée par des attentats suicide qui ont fait plus de 160 morts à Bagdad et Kerbala, préfigurant les affrontements intercommunautaires qui ont ensanglanté le pays en 2006 et 2007.
Mais, à l'instar de Bagdad, la ville sainte de Kerbala était calme mercredi, grâce en partie aux 20.000 membres des forces de sécurité qui y avaient été déployés, assurant le filtrage aux barrages routiers que les voitures n'étaient pas autorisées à franchir.
Les autorités locales ont estimé à 1,5 million le nombre de personnes rassemblées dans la ville, dont quelque 50.000 pèlerins venus d'Iran.
A Kirkouk, dans le nord du pays, Arabes et Turkmènes ont célébré l'Achoura en défilant dans la ville sous la surveillance d'hélicoptères de l'armée irakienne.
De nombreux pèlerins disaient se sentir davantage en sécurité en Irak maintenant que le gouvernement a imposé son autorité dans des endroits précédemment livrés à l'anarchie.
"C'est différent de l'an dernier parce que le gouvernement se renforce. Lorsque le gouvernement sera fort, le terrorisme cessera", avance Sadek Jaffer, un ouvrier du bâtiment de Bagdad.
Version française Nicole Dupont
Source : Reuters
Les pèlerins se sont rendus par milliers au sanctuaire de Kadhimiya, à Bagdad, et en d'autres lieux saints d'Irak, pour commémorer la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, tué au VIIe siècle lors de la bataille de Kerbala.
En signe de deuil, des hommes, parfois très jeunes, s'entamaient le cuir chevelu à l'aide de poignards ou se flagellaient le dos avec des chaînes.
Cette pratique, revenue en force depuis la disparition de Saddam Hussein, ne fait pas l'unanimité au sein des chiites. Certains disent qu'elle va à l'encontre de l'interdiction islamique de s'automutiler et observent que les sunnites l'utilisent comme argument pour présenter les chiites comme des arriérés.
Au sein de la foule, des militants distribuaient des tracts d'érudits chiites dénonçant la pratique, voire interdisant de verser son sang en se lacérant le corps.
Des hommes, pour certains à cheval, avaient revêtu les cottes de mailles des soldats de l'époque afin de revivre la bataille entre les partisans de Hussein et ceux de son adversaire Yazid. D'autres brandissaient des drapeaux vert et rouge.
De grands chaudrons mijotaient sur des feux de bois en bordure de route et un colorant rouge avait été déversé dans un canal pour symboliser le sang d'Hussein.
SÉCURITÉ RENFORCÉE
Les autorités avaient interdit aux femmes l'accès au quartier de Kadhimiya entourant le sanctuaire de Bagdad parce qu'il est difficile pour les fonctionnaires de police, des hommes pour la plupart, de les fouiller. Mais l'interdiction a été levée mercredi.
Mardi soir, des individus ont ouvert le feu sur une procession de pèlerins dans le sud-est de Bagdad, blessant quatre personnes, ce qui illustre la difficulté d'assurer la sécurité de ces grands rassemblements religieux.
L'Achoura, propre aux chiites, est devenue pour cette communauté un moyen de manifester sa puissance après avoir été réprimée sous Saddam Hussein.
"A l'époque de Saddam, nous étions coupés de notre histoire, de notre culture. Maintenant ça a changé. Nous pouvons connaître notre héritage", se réjouit Jasim Mohammed, un ingénieur.
Des activistes sunnites ont mené de fréquents attentats contre des pèlerins chiites, notamment en 2004, première Achoura suivant la chute de Saddam Hussein.
L'année 2004 a en effet été marquée par des attentats suicide qui ont fait plus de 160 morts à Bagdad et Kerbala, préfigurant les affrontements intercommunautaires qui ont ensanglanté le pays en 2006 et 2007.
Mais, à l'instar de Bagdad, la ville sainte de Kerbala était calme mercredi, grâce en partie aux 20.000 membres des forces de sécurité qui y avaient été déployés, assurant le filtrage aux barrages routiers que les voitures n'étaient pas autorisées à franchir.
Les autorités locales ont estimé à 1,5 million le nombre de personnes rassemblées dans la ville, dont quelque 50.000 pèlerins venus d'Iran.
A Kirkouk, dans le nord du pays, Arabes et Turkmènes ont célébré l'Achoura en défilant dans la ville sous la surveillance d'hélicoptères de l'armée irakienne.
De nombreux pèlerins disaient se sentir davantage en sécurité en Irak maintenant que le gouvernement a imposé son autorité dans des endroits précédemment livrés à l'anarchie.
"C'est différent de l'an dernier parce que le gouvernement se renforce. Lorsque le gouvernement sera fort, le terrorisme cessera", avance Sadek Jaffer, un ouvrier du bâtiment de Bagdad.
Version française Nicole Dupont
Source : Reuters
Autres articles
-
Finul: quatre soldats italiens blessés dans une nouvelle «attaque» selon Rome
-
Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie
-
Attaque contre un sanctuaire soufi en Afghanistan, 10 fidèles tués
-
La Russie "a besoin" de migrants face à une situation démographique "tendue" (Kremlin)
-
Haïti convoque l'ambassadeur de France après des propos «inacceptables» d'Emmanuel Macron