Les débris de l'AF447 suggèrent une chute soudaine



L'Airbus d'Air France disparu en mer dans la nuit du 31 mai au 1er juin n'aurait pas explosé en plein vol et aurait violemment chuté. Les éléments en faveur de cette hypothèse se multiplient, d'après les experts brésiliens.



La marine brésilienne a retrouvé de nombreux débris de l'Airbus d'Air France, à quelque 1350 km de Recife. C'est désormais dans cette zone que les recherches des boîtes noires se concentrent. (Photo: Reuters)
Les premiers débris de l'Airbus d'Air France repêchés en plein Atlantique semblent indiquer que sa chute a été soudaine et qu'il n'a pas explosé en vol, selon des experts brésilens cités par la presse.

L'Airbus A330 Rio-Paris a disparu en mer dans la nuit du 31 mai au 1er juin avec 228 personnes à bord pour des raisons encore inexpliquées. Des dizaines de débris récupérés par la Marine brésilienne ont été exposés dans un hangar de l'aéroport de Recife (nord-est).

Pas de trace de feu ou de fumée

L'ancien pilote Ari Germano, auteur d'un livre sur les accidents aériens, s'est déclaré "impressionné par au moins une des photos" diffusées vendredi par les forces aériennes brésiliennes, a-t-il dit au quotidien O Globo de samedi. D'après lui, l'image semble indiquer que les passagers de l'Airbus ont été pris de surprise et que la tragédie s'est déroulée si vite que l'équipage n'a pas eu le temps de réagir.

"J'ai vu la paroi qui sépare l'endroit où se trouve l'équipage pour préparer les repas et le compartiment des passagers. Des fauteuils y étaient fixés. Ce qui est curieux, c'est que ces fauteuils doubles, utilisés exclusivement par l'équipage étaient repliés. Ils sont bien plus fins que ceux des passagers et sur les photos on voit les ceintures de sécurité qui pendent. Cela suggère que l'équipage circulait dans les couloirs de l'avion. En cas de signal d'alerte ou de l'imminence d'un risque quelconque, l'équipage serait resté assis à sa place", a déclaré M. Germano.

Le commandant de bord Ronaldo Jenkins, consultant en sécurité du Syndicat national des entreprises aériennes (Snea), a dit quant à lui à Globo qu'il avait pu identifier un gilet de sauvetage et également une partie du revêtement intérieur de l'avion et qu'il n'y avait aucune trace de feu ou de fumée, ce qui écarterait l'hypothèse d'une explosion. "Sur les photos publiées au cours des jours précédents, où il est possible de voir la dérive de l'avion et une porte de toilettes, aucune trace de feu n'est visible" non plus, a-t-il ajouté.

Samedi, l'examen des 16 premiers corps repêchés renforçait déjà l'hypothèse selon laquelle l'appareil se serait désintégré avant de toucher l'eau. Ainsi, les cadavres-ils étaient pratiquement nus, ce qui pourrait indiquer qu'ils ont été déshabillés par le vent pendant leur chute.

Recherche des boîtes noires

Les opérations de recherche des boîtes noires de l'Airbus se poursuivent. "On ne connaît pas l'endroit exact de la chute de l'Airbus mais une zone a été délimitée", a déclaré le général de l'armée de l'air Ramon Cardoso, au cours de son point de presse bi-quotidien à Recife.

"Cet endroit probable est situé dans une zone de 70 km de rayon" à partir de la dernière position de l'avion envoyée par message automatique à 02H00 GMT. "C'est là, à 850 km au nord-est de l'archipel de Fernando de Noronha et à 1350 km de Recife, que les navires français ont commencé leur travail avec des sonars" pour tenter de localiser les boîtes noires, a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la Marine brésilienne, le vice-amiral Edson Lawrence, a indiqué de son côté que, dans cette zone, la profondeur de l'océan pouvait atteindre 3500 m. Outre "le sous-marin nucléaire français Emeraude arrivé mercredi dans la zone (...), trois autres navires français sont également sur place actuellement : la frégate Ventôse, le navire Mistral, et le navire de recherche Pourquoi pas", a-t-il dit.
Source: L'Express

L'Express

Dimanche 14 Juin 2009 17:28


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