Les dix mesures de Gadio pour redresser le Sénégal.




1. restaurer l’état de droit et ses institutions fondamentales, promouvoir le « patriotisme constitutionnel » et le sacerdoce du service public pour une République vertueuse, tout en plaçant le citoyen au début et à la fin de notre système politique et institutionnel ; dans ce cadre rendre l’Administration aux professionnels de l’Administration, en mettant fin à « l’Agenciation » tous azimuts.

2. fonder une nouvelle éthique dans la gestion des affaires publiques et dans la gouvernance des entreprises privées et combattre farouchement la corruption et la mal-gouvernance, en instituant par des lois à l’abri de toute manipulation une véritable « accountability » ou « l’obligation de rendre compte » à travers des mécanismes forts et intangibles qui pourront être actionnés par des magistrats dotés de moyens constitutionnels d’’auto-saisine et de moyens logistiques de leur véritable indépendance, ou être enclenchés par de puissants mécanismes citoyens comme les pétitions dont un nombre donné de signatures imposera l’ouverture d’une commission d’enquête par la justice ou la mise en place d’une enquête parlementaire ou d’une audition par une commission des élus du peuple ; sans oublier de rendre accessible et opérationnelle la procédure de l’Impeachment (destitution) du Chef de l’Etat si ce dernier piétine la Constitution et les institutions, se met au dessus des lois de la République, ou installe une tyrannie larvée ou ouverte ;

3. favoriser l’organisation d’un jeu politique plus sain et plus crédible entre un nombre restreint de partis politiques à côté d’un mouvement citoyen fort et d’une société civile omniprésente dans le monitoring et le contrôle du système politique tout en réintroduisant l’éthique dans le jeu politique ;

4. redynamiser notre économie par une gestion transparente des ressources du pays, une discipline fiscale et une rigueur budgétaire, un sens des priorités dans les dépenses publiques, une véritable stratégie d’éradication de la pauvreté, et une coopération exemplaire et transparente avec les partenaires au développement et les institutions financières internationales, le tout chevillé sur l’adoption consensuelle d’un document de vision stratégique et prospective « Sénégal Horizon 2035 » ;

5.lancer enfin un véritable programme de développement rural et de développement régional, de même qu’une promotion et une valorisation tous azimuts de notre agriculture et de notre élevage (dans le sens de l’autosuffisance), tout en préservant notre environnement, par une gestion rigoureuse de nos ressources naturelles ;

6. réhabiliter, étendre et dynamiser la base industrielle et renforcer le secteur-clé de la pêche dans notre pays tout en donnant un nouvel élan aux autres secteurs prioritaires que sont les infrastructures, l’éducation, la santé, les Tics, l’énergie, l’environnement, etc., tout ceci en ayant à l’esprit qu’ un défi majeur à relever dans le court et moyen terme est de remplir le cahier de charges pour l’atteinte des OMDs,

7. positionner le Sénégal comme l’un des premiers pays du monde en promotion des femmes et du genre, en respect et protection des droits humains, de la liberté de la presse et de l’action de la société civile, en partenariat avec les acteurs non étatiques, en définition de politiques culturelles et de politiques destinées aux jeunes. Pour cela, il faut doter le pays d’une véritable politique de promotion des femmes, d’une véritable politique culturelle, d’une véritable promotion de la presse et des acteurs de la société civile, et d’une véritable politique de jeunesse, le but étant de lui redonner son leadership culturel, artistique et sportif dans le concert des nations. Il faudra, ici et maintenant, apporter une réponse au défi de l’emploi des jeunes comme étant la réponse la plus adéquate au drame et au mirage de l’émigration,

8. Etablir un véritable pont avec l’immense ressource que constitue la Diaspora sénégalaise présente partout dans le monde ; Diaspora non plus conçue comme « vache à lait » qui se substitue à un Etat défaillant, mais comme une ressource humaine de qualité, respectée, valorisée et invitée à prendre toute sa part dans la construction d’un Sénégal émergent et démocratique,

9. Confirmer le Sénégal dans son statut de « petite grande puissance diplomatique » en consolidant les quatre axes forts que sont la diplomatie de paix, de médiation et de bon voisinage, la diplomatie économique et de développement, la diplomatie panafricaniste et d’unité politique et économique du continent, la diplomatie de souveraineté, à côté d’une revalorisation de la fonction diplomatique et d’une restauration de la dignité de la carrière diplomatique,

10. réaffirmer le leadership de notre pays dans le combat panafricaniste en réitérant dans le serment de tout nouveau Président l’adhésion sans réserve du Sénégal à l’objectif sacré de la réalisation des Etats Unis d’Afrique et en faire même une clause constitutionnelle.

NDIAGA DIOUF

Samedi 8 Mai 2010 14:42


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