Les eaux du Nil une nouvelle fois source de tension entre l’Egypte et l’Ethiopie

Voilà un nouvel épisode dans la tension entre l'Egypte et l'Ethiopie à propos de l'utilisation des eaux du Nil. Le jeudi 13 juin 2013, le Parlement éthiopien a ratifié un accord-cadre, signé en 2011 avec d'autres pays de la région, qui traite de la gestion du bassin du Nil, lequel bassin avec ses affluents concerne dix pays. Ce document va permettre de remettre en cause le traité de 1959 qui garantissait l'exploitation exclusive des eaux du Nil par le Soudan et l'Egypte. Cet accord-cadre est une première étape vers un partage équitable de l'eau : c'est intolérable pour l'Egypte. Cette ratification intervient alors que les deux pays sont engagés depuis deux semaines dans un bras de fer, l'Egypte menaçant son voisin de représailles violentes si la construction du barrage Grande-Renaissance se poursuivait.



C’est à l’unanimité de ses 547 membres que le Parlement éthiopien a ratifié l’accord-cadre de L'Initiative pour le bassin du Nil (IBN) prouvant ainsi sa détermination à bouleverser l’équilibre hydraulique d’une grande partie de l’Afrique de l’Est. Car dès que cinq autres pays concernés en auront fait de même, les vannes seront ouvertes pour une large redistribution des cartes alors que l’héritage colonial a fait que depuis un siècle, seuls l’Egypte et le Soudan peuvent tirer un bénéfice direct du fleuve.
Situation égyptienne désespérée
Ces deux pays sont se sont évidemment opposés au processus, Le Caire arguant à raison que sa sécurité alimentaire est menacée, 90% de son eau provenant du Nil. Mais plusieurs experts constatent que la situation est de toute façon déjà désespérée pour l’Egypte qui devrait abandonner son ambition d’autosuffisance. Une gestion plus équilibrée de la ressource hydraulique serait encore la meilleure solution à terme pour l’ensemble de la région.
L’Ethiopie, qui ne se considère pas engagée par l’accord de 1959, a pris les devants et construit actuellement un gigantesque barrage qui, lors de son remplissage puis à cause de l’évaporation, aura d’ores et déjà des conséquences sur le débit du Nil. L’Egypte menace ainsi d’envisager toutes les options, y compris militaires. Son ministre des Affaires étrangères devrait se rendre ce week-end dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Samedi 15 Juin 2013 15:00


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