Les graves révélations d'un ancien officier de gendarmerie : "le Général Moussa Fall m'a appelé au téléphone pour me menacer"



L’officier de Gendarmerie et ancien Commandant du deuxième escadron de la garde présidentielle, Ibrahima Dramé, a été radié, emprisonné puis gracié le 1er janvier 2024. Dans sa plainte déposée pour « harcèlement, kidnapping et tortures » contre le Général Moussa Fall, alors haut Commandant de la Gendarmerie nationale, il a fait de graves révélations. 

« Dans l’affaire qui a conduit à ma condamnation et radiation, le Général Moussa Fall qui, au nom de la loi, m’a traduit en justice, a, de façon délibérée, passé outre les règlements militaires, les dispositions et fonctionnement des conseils d’enquête. Avant mon arrestation, j’étais régulièrement désigné par note de service du chef d’Etat-major général des Armées pour participer au concours de l’école supérieure de guerre….Contre toute attente, et alors que je m’apprêtais à composer sur la dernière épreuve, le Général Fall a usé de subterfuges pour m’empêcher de terminer l’examen ». 

« J’ai été piégé et envoyé en prison »

Ibrahima Dramé est revenu sur l’argent, objet de son arrestation. C’était en 2022 et l’officier de gendarmerie travaillait à l’état-major particulier de la Présidence de la République, raconte-t-on. Ibrahima Gueye, qu’il ne connaît ni d’Adam ni d’Eve, est venu lui remettre 800 000 F Cfa de la part de Abdou Ndoye (laveur de son véhicule) qui était en voyage au Fouta. Par la suite, Abdou Ndoye, selon des sources de l’Observateur, va couper les ponts du jour au lendemain. Quelques semaines plus tard, Ibrahima Gueye se serait de nouveau présenté au bureau du gendarme pour lui réclamer, à son tour, l’argent. Malgré les explications de l’officier, souffle-t-on, qui se sent piégé, la hiérarchie de la gendarmerie, informée de l’affaire, ouvre une procédure contre lui. Il sera, au bout, envoyé à Rebeuss, puis au camp Manuel », rapporte le journal. 

« En prison, j’ai séjourné près de 2 mois dans la même chambre, avec le Président Bassirou Diomaye Faye »

Selon toujours les termes de sa plainte, l’officier de gendarmerie Ibrahima Dramé livre de nouveaux éléments troublants concernant sa deuxième arrestation et son traitement ultérieur. « Le 1ᵉʳ janvier 2024, je suis sorti de la prison du Cap Manuel à la suite d’une grâce présidentielle. Je n’avais pas jugé nécessaire de porter plainte contre le Général qui prévalait presque partout…En prison, j’ai séjourné près de 2 mois dans la même chambre avec le Président Bassirou Diomaye Faye, une situation que le général avait du mal à digérer. Il croyait que j’étais de connivence avec l’opposant Bassirou Diomaye Faye », a-t-il expliqué. 

Il a poursuivi : « C’est pourquoi quelques jours après ma sortie de prison, j’ai été surpris de recevoir un appel téléphonique masqué du Général Moussa Fall qui s’est exprimé en ces termes : «Je suis au courant que tu partageais la même chambre avec Diomaye Faye. Je ne sais pas comment tu as fait pour quitter la prison. Mais je mobiliserai toute la gendarmerie pour te traquer partout où tu seras ». 

 «Les éléments d'escorte ont refusé de m'autoriser à boire et uriner durant tout le trajet ​». 

Ibrahima Dramé a raconté les circonstances de son arrestation. « Dans la nuit du 23 février, alors que la famille dormait, des éléments d’intervention, sous le commandement de la Section de recherches de Ziguinchor, ont fait irruption dans le domicile de mon tuteur. Il était environ 4 h 30 d matin, bien avant l’appel à la prière de Fajar. J’ai été arrêté, tout comme mon tuteur. On nous a acheminé à Bignona où nous avons été entendus séparément. Le lendemain, mon tuteur a été relaxé. Moi, j’ai été acheminé à Dakar sans aucune notification de mon arrestation. En cours de route, j’ai subi des sévices corporels ayant entrainé des blessures. Les éléments d'escorte ont refusé de m'autoriser à boire et uriner durant tout le trajet … », a-t-il raconté.

 

Aminata Diouf

Lundi 23 Décembre 2024 11:37


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