Les habitants de Gaza revivent le cauchemar des frappes israéliennes

Après trois jours de trêve, les armes ont recommencé à parler ce vendredi à Gaza et fait au moins cinq morts, dont un enfant de 10 ans. L'armée israélienne a repris ses frappes en représailles à des tirs de roquettes. Pour l’instant, ce sont des frappes ciblées mais la population a peur et certains Gazaouis ont fui à nouveau leur maison.



Un énorme nuage de fumée se dégage au dessus de Rafah après le passage d'un avion de l'armée israélienne, le 8 août 2014. AFP PHOTO / SAID KHATIB

Des dizaines de personnes marchent à pied, dans un décor d’apocalypse. Nous sommes à Chajaya, quartier à l’est de la Bande de Gaza où presque toutes les maisons ont été aplaties par les bombardements israéliens ces dernières semaines. Manal fuit le quartier, à nouveau, avec ses enfants, et quelques sacs : « Avec la trève, on était retourné dans notre maison, détruite en partie : plus de cuisine, ni de fenêtre ou de portes, explique-t-elle. On y était quand même allé mais avec la reprise des bombardements on part, on a peur. Surtout les petits ».

Ahmad, lui, a une voiture qu’il prépare à la hâte. Il attache rapidement des matelas sur le toit, et fait monter les enfants. Ce père de famille va mettre les siens à l’abris. « J’ai pris des matelas, des couvertures, quelques vêtements, et je m’en vais. On est à l’est de Chajaya et on a peur de la reprise des bombardements. On va dans une école de l’ONU. »

Retour à la case départ pour ces Gazaouis qui revivent le même cauchemar. La plupart regagnent les écoles de l’ONU pour s’abriter, même si ces écoles ont elles aussi été bombardées par les Israéliens.

« Je suis allée au marché la peur au ventre »

A Gaza-City, les habitants ont déserté les rues. Au marché central, avec ses marchands de fruits et légumes, on croise peu de monde pour un vendredi, jour de congé chez les Palestiniens. Les habitants font leur courses mais rapidement. Il ne faut pas s’attarder, les bombardements ont repris il y a quelques heures sur la bande de Gaza. « Je suis allée au marché la peur au ventre. C’est vraiment parce qu’il faut nourrir mes enfants. Et puis je fais des provisions, on ne sait jamais », explique Manhal Dalou, mère de famille.

Salouah Abed, est venue faire ses courses avec son mari et ses enfants. La famille est réfugiée dans une école de l’ONU. Elle a fui les bombardements dans l’est de Gaza. « On a vraiment peur que la guerre dure longtemps. Les enfants sont effrayés. On essaie de jouer avec eux pour leur faire oublier les bombardements mais j’avoue que j’ai encore plus peur qu’eux. »

Source : Rfi.fr
 



Samedi 9 Aout 2014 09:00


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