Les musulmans divises à propos de la profanation d’un mausolée à Tombouctou : Un linge sale bruyamment lavé en famille


Rédigé le Lundi 14 Mai 2012 à 14:50 | Lu 1036 fois | 0 commentaire(s)


Le Centre international de conférences de Bamako a servi de cadre hier dimanche 13 mai 2012 à la rencontre des leaders religieux afin d’accorder leurs violons à propos de la profanation récente d’un mausolée à Tombouctou. C’était sous l’égide du président du Haut conseil islamique (HCI), El Hadj Mahmoud Dicko, en présence de Chérif Ousmane Madane Haïdara, Cheick Soufi Bilal Diallo, Mohamed Macky Bah, etc.


Ils étaient plus de la centaine, composés  d’imams, de guides spirituels, de leaders religieux, à prendre part à cette rencontre initiée par le Haut conseil islamique. L’objectif visé était d’échanger autour de la crise sociopolitique qui secoue notre pays notamment la profanation récente du mausolée du saint Cheick Sidi Mahmoud Ben Amar où des divergences sont apparues entre les courants religieux du pays. Le président du Haut conseil islamique, El hadj Mahmoud Dicko, a fait part du rôle joué par son institution  dans la gestion de la crise du Nord au temps ATT et après sa chute. A l’en croire, le Haut conseil islamique a été de tous les combats  de la gestion  de cette crise. Il a fait savoir que son institution a en son temps adressé une lettre à l’ex-président de la République, l’invitant à organiser une grande concertation avec le peuple afin de trouver une solution à la crise du Nord. Mais hélas, cette lettre est restée sans suite.

Par rapport à la profanation du Mausolée à Tombouctou par Ançar Eddine, le président du Haut conseil islamique a expliqué qu’il a préféré ne pas  se prononcer tôt sur la question  pour la simple raison qu’il était en train de négocier un couloir humanitaire avec l’organisation et que toute condamnation pouvait faire échec aux négociations.  Il a invité les uns et les autres à se donner la main pour parler le même langage.

Haïdara s’en prend aux ‘’Wahabistes’’

Après l’intervention du président du Haut conseil islamique, le leader des Ançars du Mali, Chérif Ousmane Madane Haïdara (à ne pas confondre avec l’organisation terroriste d’Iyad Ag Ghaly), a réagi contre la non condamnation de la profanation du mausolée par le président Dicko. Ainsi, il a indiqué que « cette non condamnation est due tout simplement au fait que ces rebelles partagent la même conviction religieuse que certains membres du Haut conseil.  Alors que lui et d’autres musulmans  pratiquent ce que ces rebelles condamnent à savoir : des prières dans les cimetières, c’est-à-dire les Ziara ; le port des talismans etc., qui font partie de leur tradition ». Cette intervention du leader charismatique des ançars a provoqué un grand tollé dans la salle occasionnant des disputes entre leurs partisans. Une situation qui a vite été maîtrisée. Et c’est juste après que Mahmoud Dicko est intervenu pour condamner cette profanation pour mettre fin  à la dispute. M. Haïdara a poursuivi son intervention en saluant la sagesse du président Dicko par le fait  qu’il a reconnu son erreur et l’a vite réparée.

Soufi Bilal confiant au HCI  

Le grand guide des soufis du Mali, El hadji Cheick Soufi Bilal Diallo, a dans son allocution salué cette initiative du Haut conseil islamique en invitant les leaders religieux pour échanger  autour de la crise du Nord et de donner leur  point de vue sur ce qui ne va pas dans la ‘’famille’’. Il s’est dit comblé du  grand monde qu’il a constaté dans la salle, ce qui prouve que les musulmans sont toujours ensemble contrairement à ce que les uns et les autres pensent. Il a reconnu être l’un des premiers à combattre le Haut conseil dans le passé parce qu’il ne voulait pas une structure sur une base idéologique, où chacun défend sa philosophie. Mais aujourd’hui,  Dicko a pu éviter cela en unifiant les musulmans du Mali. Pour le guide spirituel des soufis, il y a trois groupes  qui peuvent constituer des handicaps dans l’entourage du président du HCI. Il s’agit, d’abord des individus qui ne visent que leurs intérêts personnels, ensuite d’autres qui ne défendent qu’une idéologie et enfin un autre groupe qui est contre l’avancée de l’islam. ‘’Or, aucun de ces groupes  ne peut à lui seul faire avancer notre religion. La crise sociopolitique sera  minime si les uns et les autres parlent d’une même voix’’. Soufi Bilal croit au président du Haut conseil islamique pour faire face aux défis de l’heure et se dit prêt à l’accompagner. Il a enfin invité les Maliens à se  mettre au dessus de la mêlée pour redorer le blason de notre cher pays.  Quant au président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Macky Bah, il  s’est dit prêt à jouer toute sa partition pour l’atteinte des objectifs du Haut conseil islamique.
 
Source : Maliweb.net



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