Les partisans maliens d'une intervention militaire augmentent la pression


Rédigé le Dimanche 30 Septembre 2012 à 13:43 | Lu 391 fois | 0 commentaire(s)


Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a donc demandé cette semaine au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution autorisant une force militaire internationale pour reconquérir le nord du pays. Cette demande formelle des autorités maliennes est une étape essentielle dans le processus. L'option militaire est-elle désormais la seule option ? « Oui », déclare le Premier ministre dans un entretien au quotidien Le Monde en affirmant que le « temps pour les négociations est passé ». Mais tous les acteurs politiques maliens ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde.


Au sein de l’appareil d’Etat, le Premier ministre malien apparaît désormais comme le chef de file des partisans de la méthode forte contre les jihadistes qui contrôlent le nord du Mali. Dans tous les cas, son discours se fait désormais plus musclé. Dans un entretien accordé à plusieurs journaux, il estime que l’heure n’est plus à la négociation et qu’il faut affronter l’ennemi.
Mais au Mali, tout le monde n’adopte pas ce ton guerrier. L’ex-junte par exemple, plutôt favorable à une intervention militaire, affirme néanmoins que les forces maliennes doivent être le pivot de l’opération « Reconquête du Nord ».
Quand au président malien Dioncounda Traoré, il semble souffler le chaud ou le froid. Il a récemment affirmé avoir deux cartes en mains, celle de déclencher les hostilités contre les jihadistes et celle d’engager les négociations.
Au sujet justement des négociations, signalons que l’Algérie accueille depuis quelques jours des responsables du mouvement islamiste Ansar Dine alors qu’au même moment un officiel malien se trouve à Alger. D’après nos informations, les frères ennemis ont eu au moins un entretien.
Le leader touareg Attabo reste introuvable.
Le président touareg du Conseil du cercle d'Ansongo, dans le nord, a été enlevé le 18 septembre dernier. Mohamed Ag Attabo, réfugié avec sa famille au Niger, séjournait alors à Bamako où il assistait à plusieurs réunions liées à ses fonctions. Depuis, il n'a toujours pas reparu, mais une piste semble émerger.
« Nous ne savons pas où il est. Nous n’en avons aucune idée. » Au ministère de la Sécurité intérieure, on affirme que l’enquête de police lancée après la disparition de Mohamed Ag Attabo n’a pas avancé d’un pouce et qu'il n’existe même aucune piste.
De leur côté, des élus du nord affirment avoir créé une commission : « Nous essayons d’enquêter et de demander. Tous les jours, on essaie », explique Abdoulay al-Maradi, président du Conseil du cercle de Gao qui reconnaît n’avoir aucune nouvelle et d’être en mesure de formuler aucune hypothèse.
Un autre élu du cercle d’Ansongo, en revanche, croit en savoir beaucoup plus. Cet élu, qui préfère rester anonyme, affirme avoir parlé avec un officier des bérets verts, les militaires à l’origine du coup d’Etat et nouveaux hommes forts du pouvoir à Bamako. Selon lui, Mohamed Ag Attabo serait retenu dans le camp militaire de Kati, fief des bérets verts lesquels lui reprocheraient d’être liés au Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d’avoir fourni des renseignements au mouvement indépendantiste touareg. Cet élu affirme être inquiet pour Mohamed Ag Attabo, même s’il croit savoir qu’il serait bien traité.
Confronté à cette hypothèse, le ministère de la Sécurité intérieure ne change pas de position : « Nous ne pouvons rien confirmer. »  
 
RFI



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