Quand l’écrivain anglais Samuel Johnson affirmait que « le patriotisme est l'ultime refuge d'un idiot », c’était davantage par propension humaniste que par attitude anarchiste.
Le patriotisme en soi n’a rien d’avilissant ni de proprement idiot, mais lorsqu’il n’est affiché en bandoulière que pour réfuter l’autre et l’ostraciser, c’est assurément alors la marque de l’inintelligence et de l’intolérance.
Un homme qui n’est capable d’aimer et de dialoguer que dans les limites étriquées de la tribu, de la race, de la culture, de la chapelle confessionnelle ou politique, n’est pas digne du nom d’homme.
On peut donc rester patriote et être ouvert au monde, de même qu’on peut parfaitement être « jaloux » de son parti et accepter la synergie politique ainsi que le compagnonnage stratégique.
L’un des problèmes qui grippent la machine politique qu’est le PDS, depuis qu’il est au pouvoir, c’est justement une sorte de patriotisme de parti de certains caciques qui les rend foncièrement allergiques à toute forme d’ouverture et de rencontre.
Pire, le patriotisme de parti est devenu, pour ainsi dire, le prétexte à tous les instincts de xénophobie politique et d’ostracisme : tous les prétendus militants de la première heure qui n’ont pas réussi à avoir une base politique solide occultent cette faiblesse par le patriotisme politique.
L’attachement obsessionnel au PDS des « années de braise » est souvent un symptôme occulte de dégénérescence politique. On a vu des militants et responsables s’accrocher maladivement aux notions péjoratives de transhumance et de patriotisme politiques pour refuser toute forme d’évolution, toute tentative de dialogue politique.
En vérité, derrière le masque du patriotisme et de l’inimitié politiques, il y a toujours la même tare : la peur de la diversité et de l’altérité. Les grands élans de patriotisme de parti et les poussées exclusivistes qui inondent la littérature orale politique du PDS ne sont que les antres de l’impuissance à supporter le destin inexorable d’un parti au pouvoir, à savoir la massification et la mutation infinie.
Les hommes qui sont convaincus de porter une laideur ou une souillure infâme, de même que ceux qui savent consciemment que dans un univers de dialogue et d’ouverture leur impuissance les relègue au second plan, sont généralement inclinés à l’agressivité et à l’intolérance.
Pourtant dans la politique comme dans les relations civiles intersubjectives, la transcendance est la seule voie de salut. Gildas Richard a dit dans ce sens que « l’homme ne peut être exaucé qu’en étant exhaussé » : en tant qu’animal politique, l’homme ne peut s’épanouir et atteindre la félicité sociale et politique qu’en acceptant de dépasser les clivages qui relèvent des contingences politiques, ethniques et religieuses.
Il suffit de méditer le phénomène du langage et de la parole pour comprendre que le destin de l’homme, que ce soit politique ou civil, réside dans l’échange et la complémentarité.
Le langage est universel, mais les langues que nous parlons sont particulières et sont souvent exclusives comme le sont a priori toutes les cultures.
Mais l’expérience humaine enseigne que les hommes les plus cultivés sont ceux qui parlent plusieurs langues et que les langues les plus parlées sont celles qui sont les plus souples en termes de métissage et d’emprunt linguistiques.
Toutes les langues qui refusent le métissage linguistiques sont condamnées : de même tout parti qui refuse l’ouverture perd son dynamisme, sa vitalité dans un système politique aussi complexe que la démocratie d’opinion.
Le SOPI est arrivé au pouvoir dans le cadre de la coalition FAL et c’est une lapalissade que de dire qu’il ne pourra s’y maintenir longtemps qu’en payant le tribut de la synergie de forces, certes diverses, mais susceptibles de converger vers l’essentiel.
Il ne faut pas que la coalition SOPI pour toujours (AST) soit sacrifiée sur l’autel d’un chauvinisme qui n’a d’autre justification que la peur tragique de la diversité et du changement.
Comment peut-on avoir comme credo le changement et demeurer aussi réfractaire au changement qu’exige métier de la politique aujourd’hui ? Les pratiques d’ostracisme et d’exclusion au PDS sont d’autant plus surprenantes et inconcevables qu’il s’agit d’un parti dont l’orfèvre est réputé jouir d’un esprit d’ouverture sans pareil sur la scène politique.
Au regard de ce qui s’est passé aux dernières élections locales, il n’est pas exagéré de penser que c’est la conjugaison des comportements d’ostracisme et de culture chauviniste qui a failli pousser le PDS dans les précipices d’une déroute électorale mémorable.
Dans Les frères Karamazov, Dostoïevski fait dire au mystérieux visiteur cette réflexion qui devrait sans cesse inspirer les hommes politiques sénégalais et, principalement les responsables et militants PDS : « Pour rénover le monde, il faut que les hommes eux-mêmes changent de voie. Tant que chacun ne sera pas vraiment le frère de son prochain, il n'y aura pas de fraternité. Jamais les hommes ne sauront, au nom de la science ou de l'intérêt, répartir paisiblement entre eux la prospérité et les droits. Personne ne s'estimera satisfait, et tous murmureront, s'envieront, s'extermineront les uns les autres ».
L’insatisfaction généralisée, la méfiance et la défiance réciproques : telles sont justement les attitudes qui rythment sans cesse la vie du PDS et qui l’empêchent d’être toujours et suffisamment opérationnel en tant que parti leader d’une coalition politique.
On peut exiger des ses amis et collaborateurs politiques la loyauté et le respect de la dynamique de groupe, mais exiger d’eux l’effacement total de leur identité relève de l’absurdité.
Il faut ignorer gravement le lien dialectique nécessaire qu’il y a entre la diversité et l’unité pour être aussi naïvement hostile à l’entrisme politique et à la collaboration entre partis politiques souverains.
Si déjà au sein du PDS le dialogue et la parfaite symbiose des forces autour d’une objectif commun sont quasiment impossibles, on ne peut s’attendre à ce que le compagnonnage avec les membres de l’Alliance Sopi pour Toujours (AST) soit harmonieux et efficient d’un point de vue politique et surtout électoral.
Le feu le plus ardent est celui qui couve sous la cendre dit l’adage, il est alors impérieux que le Président Wade mesure à sa juste valeur la nocivité du feu de la convoitise et de l’intolérance uniquement couvert par son charisme et par l’appétit que suscite son pouvoir.
Le problème est que dans notre pays les hommes n’ont plus d’idéal politique et que les politiques n’ont plus la culture humaniste qui faisaient des mythes aux yeux des citoyens.
On ne s’engage désormais en politique que pour des préoccupations vilement alimentaires. Sous ce rapport, l’exemple de la Cap 21 mérite d’être médité.
Même s’il regorge des hommes de qualité, la Cap 21 reste un regroupement de partis à la représentativité douteuse. Ces « chefs » de « partis » bénéficient de tous les avantages (passeports diplomatiques, passeports de service, carburant), au grand dame des véritables combattants de l’alternance frustrés.
C’est pourquoi Idrissa Seck n’avait que mépris et dédain pour ce cartel de « partis ». Il faut donc initier à l’intérieur du PDS un manifeste politique citoyen pour une suppression pure et simple de la Cap 21.
Pour revenir à notre sujet, il est inadmissible que dans un parti pétri dans l’altérité et l’ouverture, qu’on continue encore à faire preuve d’attitudes aussi mesquines et dédaigneuses à l’endroit de tous ceux qui symbolisent l’ouverture et le dynamisme dans le PDS.
Il est temps que l’on comprenne une bonne fois pour toutes que la démocratie est un régime dans lequel on ne peut pas se contenter d’avoir la majorité pour gouverner seul. Gouverner dans une démocratie d’opinion exige l’ouverture à l’infini, la diversité enrichissante et la recomposition politique permanente.
Au PDS c’est regrettable de constater qu’il y a encore des individus qui, dès qu’on parle de dialogue politique, de refondation, de courant ou de renouveau, ils se sentent menacés de disparition.
Les sociétés humaines ne sont jamais totalement invariables, statiques, malgré leur tendance naturelle et normale au conservatisme : elles exigent certes le conformisme, mais elles demeurent ouvertes au changement.
Sans la capacité de changer contenue dans la vertu à faire la l’assimilation et la symbiose de plusieurs données extérieures, toute organisation humaine est condamnée à la décadence.
Le camp politique adverse, en l’occurrence BENNO, est plus composite et davantage constitué d’antagonismes que le camp de l’AST, et curieusement il est plus dynamique dans l’occupation de l’espace public physique et audiovisuel !
La raison en est que là-bas les gens ont réussi jusqu’ici à transcender leurs divergences pour construire des convergences fertiles sur le plan politique. Il faut savoir que les organisations politiques ont pour fondement et pour levier la liberté : pour maintenir les hommes dans une unité organique, il faut accepter de payer le tribut de la liberté.
Payer le prix de la liberté c’est à la fois accepter de faire des concessions au profit de ses alliés et disposer son parti à se défaire de certains principes et valeurs traditionnels pour en recevoir d’autres : il faut s’adapter dans un monde où tout est connecté et interdépendant.
L’égoïsme politique est forcément contreproductif : de même que la recherche effrénée et outrancière de l’authenticité en vie sociale condamne à la marginalité, la culture excessive du patriotisme politique mène inexorablement à l’isolement et à la désuétude.
Á en croire Sénèque « Souvent il n'y a aucune différence entre les présents de nos amis et les vœux de nos ennemis ; tous les malheurs que nous souhaitent les uns sont les mêmes où la complaisance inopportune des autres nous pousse et nous achemine méthodiquement ».
Nous pensons en ce qui nous concerne que la source de tous les problèmes du PDS c’est cette morbide tendance à ne sublimer que ce qui est complaisant à son égard et à rejeter systématiquement toutes note dissonante.
La mouvance présidentielle pouvait et peut encore être plus dynamique à la condition qu’elle fasse l’effort d’intégrer l’altérité, la différence, et la remise en cause de soi.
Pour éviter que les « présents » de ses amis aient la même nocivité que les « vœux » de ses ennemis, le PDS doit se résoudre à l’évidence : en politique ce sont les circonstances et les tendances de l’opinion publique qui doivent servir de boussole à l’action politique.
La rigidité absolue et l’inconstance totale sont les deux extrêmes à éviter en politique, or la forme et les contours du phénomène de patriotisme politique tendent vers ces deux extrêmes.
Faire preuve de xénophobie politique et d’incivisme avéré sous le seul prétexte du patriotisme de parti c’est travailler à la perte du PDS.
Le vrai patriotisme de parti doit montrer l’exemple par le respect des lois du républicaine, le respect de certains principes cardinaux de la morale et par l’altruisme politique qui garanti à son parti plus de représentativité et de légitimité.
Pape Sadio THIAM
Journaliste
thiampapesadio@yahoo.fr
77 242 50 18/76 587 01 63
Le patriotisme en soi n’a rien d’avilissant ni de proprement idiot, mais lorsqu’il n’est affiché en bandoulière que pour réfuter l’autre et l’ostraciser, c’est assurément alors la marque de l’inintelligence et de l’intolérance.
Un homme qui n’est capable d’aimer et de dialoguer que dans les limites étriquées de la tribu, de la race, de la culture, de la chapelle confessionnelle ou politique, n’est pas digne du nom d’homme.
On peut donc rester patriote et être ouvert au monde, de même qu’on peut parfaitement être « jaloux » de son parti et accepter la synergie politique ainsi que le compagnonnage stratégique.
L’un des problèmes qui grippent la machine politique qu’est le PDS, depuis qu’il est au pouvoir, c’est justement une sorte de patriotisme de parti de certains caciques qui les rend foncièrement allergiques à toute forme d’ouverture et de rencontre.
Pire, le patriotisme de parti est devenu, pour ainsi dire, le prétexte à tous les instincts de xénophobie politique et d’ostracisme : tous les prétendus militants de la première heure qui n’ont pas réussi à avoir une base politique solide occultent cette faiblesse par le patriotisme politique.
L’attachement obsessionnel au PDS des « années de braise » est souvent un symptôme occulte de dégénérescence politique. On a vu des militants et responsables s’accrocher maladivement aux notions péjoratives de transhumance et de patriotisme politiques pour refuser toute forme d’évolution, toute tentative de dialogue politique.
En vérité, derrière le masque du patriotisme et de l’inimitié politiques, il y a toujours la même tare : la peur de la diversité et de l’altérité. Les grands élans de patriotisme de parti et les poussées exclusivistes qui inondent la littérature orale politique du PDS ne sont que les antres de l’impuissance à supporter le destin inexorable d’un parti au pouvoir, à savoir la massification et la mutation infinie.
Les hommes qui sont convaincus de porter une laideur ou une souillure infâme, de même que ceux qui savent consciemment que dans un univers de dialogue et d’ouverture leur impuissance les relègue au second plan, sont généralement inclinés à l’agressivité et à l’intolérance.
Pourtant dans la politique comme dans les relations civiles intersubjectives, la transcendance est la seule voie de salut. Gildas Richard a dit dans ce sens que « l’homme ne peut être exaucé qu’en étant exhaussé » : en tant qu’animal politique, l’homme ne peut s’épanouir et atteindre la félicité sociale et politique qu’en acceptant de dépasser les clivages qui relèvent des contingences politiques, ethniques et religieuses.
Il suffit de méditer le phénomène du langage et de la parole pour comprendre que le destin de l’homme, que ce soit politique ou civil, réside dans l’échange et la complémentarité.
Le langage est universel, mais les langues que nous parlons sont particulières et sont souvent exclusives comme le sont a priori toutes les cultures.
Mais l’expérience humaine enseigne que les hommes les plus cultivés sont ceux qui parlent plusieurs langues et que les langues les plus parlées sont celles qui sont les plus souples en termes de métissage et d’emprunt linguistiques.
Toutes les langues qui refusent le métissage linguistiques sont condamnées : de même tout parti qui refuse l’ouverture perd son dynamisme, sa vitalité dans un système politique aussi complexe que la démocratie d’opinion.
Le SOPI est arrivé au pouvoir dans le cadre de la coalition FAL et c’est une lapalissade que de dire qu’il ne pourra s’y maintenir longtemps qu’en payant le tribut de la synergie de forces, certes diverses, mais susceptibles de converger vers l’essentiel.
Il ne faut pas que la coalition SOPI pour toujours (AST) soit sacrifiée sur l’autel d’un chauvinisme qui n’a d’autre justification que la peur tragique de la diversité et du changement.
Comment peut-on avoir comme credo le changement et demeurer aussi réfractaire au changement qu’exige métier de la politique aujourd’hui ? Les pratiques d’ostracisme et d’exclusion au PDS sont d’autant plus surprenantes et inconcevables qu’il s’agit d’un parti dont l’orfèvre est réputé jouir d’un esprit d’ouverture sans pareil sur la scène politique.
Au regard de ce qui s’est passé aux dernières élections locales, il n’est pas exagéré de penser que c’est la conjugaison des comportements d’ostracisme et de culture chauviniste qui a failli pousser le PDS dans les précipices d’une déroute électorale mémorable.
Dans Les frères Karamazov, Dostoïevski fait dire au mystérieux visiteur cette réflexion qui devrait sans cesse inspirer les hommes politiques sénégalais et, principalement les responsables et militants PDS : « Pour rénover le monde, il faut que les hommes eux-mêmes changent de voie. Tant que chacun ne sera pas vraiment le frère de son prochain, il n'y aura pas de fraternité. Jamais les hommes ne sauront, au nom de la science ou de l'intérêt, répartir paisiblement entre eux la prospérité et les droits. Personne ne s'estimera satisfait, et tous murmureront, s'envieront, s'extermineront les uns les autres ».
L’insatisfaction généralisée, la méfiance et la défiance réciproques : telles sont justement les attitudes qui rythment sans cesse la vie du PDS et qui l’empêchent d’être toujours et suffisamment opérationnel en tant que parti leader d’une coalition politique.
On peut exiger des ses amis et collaborateurs politiques la loyauté et le respect de la dynamique de groupe, mais exiger d’eux l’effacement total de leur identité relève de l’absurdité.
Il faut ignorer gravement le lien dialectique nécessaire qu’il y a entre la diversité et l’unité pour être aussi naïvement hostile à l’entrisme politique et à la collaboration entre partis politiques souverains.
Si déjà au sein du PDS le dialogue et la parfaite symbiose des forces autour d’une objectif commun sont quasiment impossibles, on ne peut s’attendre à ce que le compagnonnage avec les membres de l’Alliance Sopi pour Toujours (AST) soit harmonieux et efficient d’un point de vue politique et surtout électoral.
Le feu le plus ardent est celui qui couve sous la cendre dit l’adage, il est alors impérieux que le Président Wade mesure à sa juste valeur la nocivité du feu de la convoitise et de l’intolérance uniquement couvert par son charisme et par l’appétit que suscite son pouvoir.
Le problème est que dans notre pays les hommes n’ont plus d’idéal politique et que les politiques n’ont plus la culture humaniste qui faisaient des mythes aux yeux des citoyens.
On ne s’engage désormais en politique que pour des préoccupations vilement alimentaires. Sous ce rapport, l’exemple de la Cap 21 mérite d’être médité.
Même s’il regorge des hommes de qualité, la Cap 21 reste un regroupement de partis à la représentativité douteuse. Ces « chefs » de « partis » bénéficient de tous les avantages (passeports diplomatiques, passeports de service, carburant), au grand dame des véritables combattants de l’alternance frustrés.
C’est pourquoi Idrissa Seck n’avait que mépris et dédain pour ce cartel de « partis ». Il faut donc initier à l’intérieur du PDS un manifeste politique citoyen pour une suppression pure et simple de la Cap 21.
Pour revenir à notre sujet, il est inadmissible que dans un parti pétri dans l’altérité et l’ouverture, qu’on continue encore à faire preuve d’attitudes aussi mesquines et dédaigneuses à l’endroit de tous ceux qui symbolisent l’ouverture et le dynamisme dans le PDS.
Il est temps que l’on comprenne une bonne fois pour toutes que la démocratie est un régime dans lequel on ne peut pas se contenter d’avoir la majorité pour gouverner seul. Gouverner dans une démocratie d’opinion exige l’ouverture à l’infini, la diversité enrichissante et la recomposition politique permanente.
Au PDS c’est regrettable de constater qu’il y a encore des individus qui, dès qu’on parle de dialogue politique, de refondation, de courant ou de renouveau, ils se sentent menacés de disparition.
Les sociétés humaines ne sont jamais totalement invariables, statiques, malgré leur tendance naturelle et normale au conservatisme : elles exigent certes le conformisme, mais elles demeurent ouvertes au changement.
Sans la capacité de changer contenue dans la vertu à faire la l’assimilation et la symbiose de plusieurs données extérieures, toute organisation humaine est condamnée à la décadence.
Le camp politique adverse, en l’occurrence BENNO, est plus composite et davantage constitué d’antagonismes que le camp de l’AST, et curieusement il est plus dynamique dans l’occupation de l’espace public physique et audiovisuel !
La raison en est que là-bas les gens ont réussi jusqu’ici à transcender leurs divergences pour construire des convergences fertiles sur le plan politique. Il faut savoir que les organisations politiques ont pour fondement et pour levier la liberté : pour maintenir les hommes dans une unité organique, il faut accepter de payer le tribut de la liberté.
Payer le prix de la liberté c’est à la fois accepter de faire des concessions au profit de ses alliés et disposer son parti à se défaire de certains principes et valeurs traditionnels pour en recevoir d’autres : il faut s’adapter dans un monde où tout est connecté et interdépendant.
L’égoïsme politique est forcément contreproductif : de même que la recherche effrénée et outrancière de l’authenticité en vie sociale condamne à la marginalité, la culture excessive du patriotisme politique mène inexorablement à l’isolement et à la désuétude.
Á en croire Sénèque « Souvent il n'y a aucune différence entre les présents de nos amis et les vœux de nos ennemis ; tous les malheurs que nous souhaitent les uns sont les mêmes où la complaisance inopportune des autres nous pousse et nous achemine méthodiquement ».
Nous pensons en ce qui nous concerne que la source de tous les problèmes du PDS c’est cette morbide tendance à ne sublimer que ce qui est complaisant à son égard et à rejeter systématiquement toutes note dissonante.
La mouvance présidentielle pouvait et peut encore être plus dynamique à la condition qu’elle fasse l’effort d’intégrer l’altérité, la différence, et la remise en cause de soi.
Pour éviter que les « présents » de ses amis aient la même nocivité que les « vœux » de ses ennemis, le PDS doit se résoudre à l’évidence : en politique ce sont les circonstances et les tendances de l’opinion publique qui doivent servir de boussole à l’action politique.
La rigidité absolue et l’inconstance totale sont les deux extrêmes à éviter en politique, or la forme et les contours du phénomène de patriotisme politique tendent vers ces deux extrêmes.
Faire preuve de xénophobie politique et d’incivisme avéré sous le seul prétexte du patriotisme de parti c’est travailler à la perte du PDS.
Le vrai patriotisme de parti doit montrer l’exemple par le respect des lois du républicaine, le respect de certains principes cardinaux de la morale et par l’altruisme politique qui garanti à son parti plus de représentativité et de légitimité.
Pape Sadio THIAM
Journaliste
thiampapesadio@yahoo.fr
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