La bataille du Nord-Mali est en marche. Les autorités maliennes et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se hâtent pour récupérer le Nord tombé aux mains des islamistes.
Les ministres des Affaires étrangères de la Cedeao, réuni ce vendredi à Abuja, la capitale nigériane, se sont penchés sur le plan militaire. D’après une source militaire anonyme qui s’est confiée à Reuters, « les forces internationales n’effectueront pas de combats au sol. Les frappes aériennes seront de la responsabilité de la force internationale ». Ce sont donc les troupes maliennes qui se chargeront de combattre au sol. Près de 4000 hommes, essentiellement constitués des soldats des pays membres de la Cedeao, seront déployés, selon ce que prévoit ce plan militaire mis en place à Bamako par les chefs d’état-major cette semaine. Des soldats et la police seront chargés de sécuriser les zones contrôlées par les islamistes dans le Nord.
Des questions toujours en suspend
L’intervention militaire se précise donc. Néanmoins, de multiples zones d’ombre subsistent. On sait que les troupes de la Cedeao et du Mali bénéficieront du soutien logistique de la France et des Etats-Unis. Mais pour le moment, aucun pays de la sous-région n’a le matériel nécessaire pour ce genre d’intervention. Et on ignore le nombre de soldats occidentaux qui seront déployés. Les chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao se réuniront dimanche à Abuja pour l’adopter. Ensuite l’Union africaine (l’UA) reprendra le relais pour la transmettre au Conseil de sécurité de l’ONU avant le 15 novembre. Seulement l’ONU estime que l’intervention ne devrait avoir lieu « qu’en dernier ressort », a affirmé son secrétaire général pour le Sahel, Romano Prodi, lors de sa rencontre jeudi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. « Nous avons encore la possibilité de travailler pour la paix et profiter des cadres internationaux et des engagements de l’ONU dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour préserver l’unité nationale du Mali », a-t-il indiqué.
L’Algérie a quant à elle toujours prôné la solution diplomatique plutôt que militaire pour résoudre le conflit malien. Mais la communauté internationale sait que le pays est un acteur incontournable pour mettre fin au règne des islamistes dans le Nord-Mali. Selon elle, son expérience dans la lutte contre le terrorisme est un atout de taille, jugeant également ses services de renseignements et son armée indispensables. Elle tente de convaincre Alger de gagner les rangs des partisans de l’intervention militaire. Mais pour le moment, l’Algérie, qui craint un retour de bâton des islamistes sur son territoire, campe sur ses positions, privilégiant sans cesse la négociation pour résoudre le conflit. L’absence de l’Algérie dans l’action militaire risque de peser lourd. Aucun pays de la Cedeao n’a en effet le matériel nécessaire pour une intervenir dans le Nord.
Des islamistes qui campent sur leurs positions
De son côté, Ançar Dine, l’un des groupes islamistes contrôlant le Nord, s’est livré à des négociations la semaine dernière avec la Cedeao. Des pourparlers loin d’être anodins. L’objectif pour l’organisation ouest-africaine et la communauté internationale étant de convaincre le mouvement de rompre ses liens avec Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mujao, les deux autres mouvements islamistes qui contrôlent la région. En clair, diviser les islamistes pour gagner du temps avant d’engager l’intervention militaire. Ançar Dine s’était prêté à ce jeu diplomatique, assurant être prêt à trouver « une solution négociée à la crise » pour la paix, assurant n’avoir « commis aucun acte terroriste » et être « autonome et indépendant ».
En réalité, le groupe islamiste n’a pas enterré la hache de guerre. Loin de là. Il refuse de combattre d’autres musulmans. Selon son porte-parole, Mohamed Ag Aharib, qui a accordé une interview au quotidien algérien El Watan, publiée ce vendredi dans son supplément du week-end, c’est contraire à l’éthique de son mouvement. Pour ce dernier, le plan d’intervention militaire au Nord-Mali est avant tout « une coalition internationale contre les populations arabes et touarègues de ce secteur ». « On ne peut s’en prendre à AQMI ou au Mujao sans toucher aux populations : comment feront-ils pour distinguer un terroriste d’un simple citoyen ? », questionne-t-il. Cela « reviendrait à exterminer un peuple », ajoute-t-il.
Des propos qui en disent long sur l’état d’esprit des islamistes du Nord-Mali : ils n’ont pas l’intention de déserter la région, dont ils veulent faire un sanctuaire pour mener à bien leurs projets. Eux ont largement eu le temps d’établir leurs positions dans ce vaste territoire amputé de Bamako. Ce n’est pas le cas des autorités maliennes et de la Cedeao qui peaufinent toujours le plan d’intervention militaire. Un plan d’action encore bien flou.
Les ministres des Affaires étrangères de la Cedeao, réuni ce vendredi à Abuja, la capitale nigériane, se sont penchés sur le plan militaire. D’après une source militaire anonyme qui s’est confiée à Reuters, « les forces internationales n’effectueront pas de combats au sol. Les frappes aériennes seront de la responsabilité de la force internationale ». Ce sont donc les troupes maliennes qui se chargeront de combattre au sol. Près de 4000 hommes, essentiellement constitués des soldats des pays membres de la Cedeao, seront déployés, selon ce que prévoit ce plan militaire mis en place à Bamako par les chefs d’état-major cette semaine. Des soldats et la police seront chargés de sécuriser les zones contrôlées par les islamistes dans le Nord.
Des questions toujours en suspend
L’intervention militaire se précise donc. Néanmoins, de multiples zones d’ombre subsistent. On sait que les troupes de la Cedeao et du Mali bénéficieront du soutien logistique de la France et des Etats-Unis. Mais pour le moment, aucun pays de la sous-région n’a le matériel nécessaire pour ce genre d’intervention. Et on ignore le nombre de soldats occidentaux qui seront déployés. Les chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao se réuniront dimanche à Abuja pour l’adopter. Ensuite l’Union africaine (l’UA) reprendra le relais pour la transmettre au Conseil de sécurité de l’ONU avant le 15 novembre. Seulement l’ONU estime que l’intervention ne devrait avoir lieu « qu’en dernier ressort », a affirmé son secrétaire général pour le Sahel, Romano Prodi, lors de sa rencontre jeudi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. « Nous avons encore la possibilité de travailler pour la paix et profiter des cadres internationaux et des engagements de l’ONU dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour préserver l’unité nationale du Mali », a-t-il indiqué.
L’Algérie a quant à elle toujours prôné la solution diplomatique plutôt que militaire pour résoudre le conflit malien. Mais la communauté internationale sait que le pays est un acteur incontournable pour mettre fin au règne des islamistes dans le Nord-Mali. Selon elle, son expérience dans la lutte contre le terrorisme est un atout de taille, jugeant également ses services de renseignements et son armée indispensables. Elle tente de convaincre Alger de gagner les rangs des partisans de l’intervention militaire. Mais pour le moment, l’Algérie, qui craint un retour de bâton des islamistes sur son territoire, campe sur ses positions, privilégiant sans cesse la négociation pour résoudre le conflit. L’absence de l’Algérie dans l’action militaire risque de peser lourd. Aucun pays de la Cedeao n’a en effet le matériel nécessaire pour une intervenir dans le Nord.
Des islamistes qui campent sur leurs positions
De son côté, Ançar Dine, l’un des groupes islamistes contrôlant le Nord, s’est livré à des négociations la semaine dernière avec la Cedeao. Des pourparlers loin d’être anodins. L’objectif pour l’organisation ouest-africaine et la communauté internationale étant de convaincre le mouvement de rompre ses liens avec Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mujao, les deux autres mouvements islamistes qui contrôlent la région. En clair, diviser les islamistes pour gagner du temps avant d’engager l’intervention militaire. Ançar Dine s’était prêté à ce jeu diplomatique, assurant être prêt à trouver « une solution négociée à la crise » pour la paix, assurant n’avoir « commis aucun acte terroriste » et être « autonome et indépendant ».
En réalité, le groupe islamiste n’a pas enterré la hache de guerre. Loin de là. Il refuse de combattre d’autres musulmans. Selon son porte-parole, Mohamed Ag Aharib, qui a accordé une interview au quotidien algérien El Watan, publiée ce vendredi dans son supplément du week-end, c’est contraire à l’éthique de son mouvement. Pour ce dernier, le plan d’intervention militaire au Nord-Mali est avant tout « une coalition internationale contre les populations arabes et touarègues de ce secteur ». « On ne peut s’en prendre à AQMI ou au Mujao sans toucher aux populations : comment feront-ils pour distinguer un terroriste d’un simple citoyen ? », questionne-t-il. Cela « reviendrait à exterminer un peuple », ajoute-t-il.
Des propos qui en disent long sur l’état d’esprit des islamistes du Nord-Mali : ils n’ont pas l’intention de déserter la région, dont ils veulent faire un sanctuaire pour mener à bien leurs projets. Eux ont largement eu le temps d’établir leurs positions dans ce vaste territoire amputé de Bamako. Ce n’est pas le cas des autorités maliennes et de la Cedeao qui peaufinent toujours le plan d’intervention militaire. Un plan d’action encore bien flou.