Ouvert il y a plus de 50 ans, l’hôpital St Joseph est le plus ancien du Liberia, un des plus renommés aussi. Rapidement débordé par l'épidémie, l'établissement privé a fermé ses portes début août. Aujourd’hui, les couloirs sont vides, patients et personnel ont disparu. Ebola a transformé St Joseph et ses 140 lits en désert. Le virus est arrivé par une patiente venue après un avortement. Elle l'a transmis au directeur de l'établissement. Une erreur de diagnostic a fait le reste.
« On a essayé de faire un test d’Ebola, explique frère Bernard. Le premier test était négatif, et à ce moment, les frères et les sœurs étaient à côté pour le traiter, mais c’était trop tard. Ils ont également attrapé la maladie et ça m’a beaucoup touché. Je me sens très très mal. »
Fermé pour enrayer la contagion
Parmi le personnel infecté, le père Miguel Pajares. Rapatrié en Espagne, il a été le premier Européen à mourir d'Ebola. L'avocat Patrick Sawyer est également passé déposer sa soeur malade, avant de quitter le pays et devenir le premier cas détecté au Nigeria. Pour enrayer la contagion, les autorités catholiques ont décidé de fermer l'hôpital.
Du jamais vu même en temps de guerre explique le frère Bernard Benda. « L’hôpital est resté ouvert pour tous les différents groupes rebelles pendant la guerre civile, témoigne-t-il. On pouvait voir, mais pour le cas d’Ebola, c’est très très différent. Avant que le virus entre dans une personne, ça prend du temps pour que les gens réalisent que celle-ci est malade. »
St Joseph devrait rouvrir en novembre, d'abord avec 20 lits en pédiatrie et maternité. Cette fois, les précautions contre Ebola seront prises, avec du personnel formé, du matériel de protection et un centre de triage.