En Libye, le nouveau gouvernement qui sera formé d’ici un mois aura pour principale mission de préparer des élections constituantes dans un délai de huit mois maximum et, un an plus tard, les élections générales. Le nouveau gouvernement intérimaire aura également la lourde tâche de désarmer le pays et de remettre l’économie sur pied. Le nouveau Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib est originaire de Tripoli. Il ne s’est jamais compromis avec le régime de Mouammar Kadhafi. C’est un technocrate et il se dit convaincu d'avoir le profil pour le poste de Premier ministre. Il l'a dit lors d'une interview avec Daniel Finnan, de la rédaction anglaise de RFI. Abdel Rahim al-Kib : « Le gouvernement intérimaire sera en place pour une durée de huit mois et je ne pense pas que le poste de Premier ministre doive revenir exclusivement à un politicien professionnel.
C’est un rôle à confier à une personnalité pragmatique, capable d’analyser son environnement, d’avoir du recul et de garder la bonne distance avec ses différents partenaires. C’est un rôle à confier à quelqu’un d’inclusif, à quelqu’un qui n’a de rancunes envers qui que ce soit ; à quelqu’un qui peut faire le boulot et qui a prouvé qu’il était capable de mener à bien ses missions. Moi, j’ai assumé de nombreuses missions d’encadrement. Je crois qu’avec l’aide de mes collègues, de mes concitoyens et de tous ceux qui aspirent à la paix et à la sécurité en Libye, nous allons réussir notre mission. » Le nouveau Premier ministre libyen a tenu également à préciser qu’il excluait toute forme d’extrémisme. Il s'est aussi expliqué sur la charia.
Abdel Rahim al-Kib : « Nous sommes musulmans et il n'y a rien de négatif à cela. Personnellement, j'ai vécu aux côtés de musulmans mais aussi aux côtés d'amis et de familles d'autres confessions - comme la plupart des Libyens - et cela ne nous a jamais posé de problème.
Nous ne tolérerons aucune forme d'extrémisme. Que nos amis et collègues à l'Ouest n'aient aucune crainte. Ce n'est pas possible, tout simplement. Ce n'est pas ça, la Libye. Nous ne laisserons jamais passer l'extrémisme. Les Libyens, oui, sont musulmans mais ils respectent les gens d'autres confessions. Et quand nous avons parlé de la charia, je crois que cela a été mal interprété. Quand nous parlons de la charia, cela n'a rien d'une approche extrémiste. C'est simplement pour prendre acte que nous sommes musulmans et qu'en tant que tels, nous devons nous plier aux règles et aux principes de notre religion, tout en gardant à l'esprit que nous évoluons dans un monde qui comprend d'autres religions. »
Source : RFI