Dans ce bras de fer avec les rebelles autonomistes de l'Est, Tripoli jouait sa credibilité déjà très entamée et a donc décidé de faire usage de la force. Ce week-end, le Premier ministre Ali Zeidan avait menacé de bombarder le navire nord-coréen s'il tentait de quitter le port d'Al-Sedra chargé de brut libyen. Mais cela n'avait en rien dissuadé les rebelles de procéder au chargement.
Cet après-midi, pour renforcer la pression, le Congrès général national (CGN, Parlement libyen) a donc fait appel à une force composée d'ex-rebelles venus notamment de la ville de la Misrata. Et, ce soir, les autorités sont donc parvenues à prendre le contrôle du pétrolier. Le Congrès général national a indiqué dans un communiqué que le bateau était désormais escorté vers un port controlé par l'Etat. « Soit Zawiyah, soit Misrata », indiquent des sources sécuritaires « afin de vider les cales ».
C'est la deuxième fois que la Libye fait usage de la force dans un cas pareil. La première fois, c'était en janvier. Là aussi, pour empêcher un pétrolier battant pavillon maltais d'approcher du port d'Al-Sedra.
Hier, le Premier ministre autoproclamé de Cyrénaïque, qui revendique 10 000 hommes sous ses ordres, avait prévenu que toute intervention serait perçue comme une déclaration de guerre. La force mise en place aujourd'hui par le Parlement provisoire est censée mettre fin au blocus des terminaux pétroliers de la région de Ras Lanuf qui, depuis juillet, paralyse l'économie libyenne, dont 70% du PIB repose sur les exportations de pétrole.
Source : Rfi.fr