Face à la dégradation de la situation en Libye, la France a fermé temporairement les locaux de son ambassade à Tripoli. Les autorités françaises ont évacué, dans la nuit de lundi à mardi, 40 Français et sept Britanniques de la capitale libyenne en raison de la dégradation de la sécurité dans le pays.
Dimanche, le convoi qui évacuait l'ambassadeur britannique par la route a essuyé des tirs. La veille, c'est encadré d'un important dispositif d'hélicoptères de combats et d'avions de chasse que le personnel diplomatique américain est arrivé en Tunisie. Dans ces conditions et face au danger d'une évacuation par la route, Paris a préféré employer la voie maritime. Deux bâtiments français ont été dépêchés à Tripoli.
« On a fait le choix de sécurité maximum et on a considéré qu’il était plus facile, pour nous, de le faire par voie maritime. Par ailleurs, l’ambassade était très proche du port et donc beaucoup de choses convergeaient pour que cela se passe par voie maritime », a précisé, à RFI, Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major.
« Nous avions un hélicoptère qui était d’abord en appui, c'est-à-dire qu’il y avait, à bord de l’hélicoptère, des spécialistes capables de tirer pour protéger l’évacuation. Nous étions également en mesure d’utiliser cet hélicoptère pour venir chercher, si cela avait été nécessaire, les ressortissants », a-t-il ajouté.
L'ambassade de France avait rassemblé une petite cinquantaine de personnes au port de Tripoli. A 8h00 du matin, tout le monde avait embarqué, diplomates y compris.
« Nous avions demandé, dimanche, à nos ressortissants de quitter la Libye en raison de la situation sécuritaire et donc, nous avons aidé une quarantaine d’entre eux en plus de quelques ressortissants européens – sept Britanniques – à quitter le pays », a précisé, pour sa part, Vincent Floréani, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Les locaux de l'ambassade de France sont fermés, mais les ponts diplomatiques ne sont pas coupés. Les diplomates assurent qu’ils continueront, depuis Paris, à aider les Libyens dans la recherche d’une solution pacifique à la crise.
La Chine évacue plusieurs centaines de ressortissants
Plusieurs autres Etats étrangers, notamment occidentaux, ont évacué leurs ressortissants ou personnels diplomatique.
La Chine a notamment décidé d'évacuer de Libye plusieurs centaines de ses ressortissants qui vont gagner Malte par bateau, ont indiqué mercredi les autorités maltaises.
Par ailleurs, les Philippines ont également annoncé avoir affrété un bateau pour évacuer à son tour un millier de Philippins vers Malte. Une infirmière philippine a été enlevée mercredi pendant quelques heures par un groupe armé et violée par ses ravisseurs, selon des sources médicales et des services de sécurité. Suite à cet incident, le ministère libyen de la Santé a indiqué dans un communiqué que cet incident devrait pousser les Philippines à accélérer l'évacuation de ses ressortissants. Quelque 13 000 Philippins vivaient en Libye, parmi lesquels près de 3 000 médecins et infirmiers travaillaient jusque-là en Libye.
Mardi, 150 travailleurs étrangers, en majorité des Libyens étaient arrivés à Malte par avion en provenance de Mitiga, près de Tripoli. C'est à Malte que l'ambassadeur des Etats-Unis à Tripoli s'est provisoirement installé après son évacuation de Libye samedi.
Source : Rfi.fr