Jeudi, des milices tentent d'attaquer le terminal pétrolier d'Al-Sedra. Une roquette tombe sur un réservoir qui s'embrase. Vendredi, le feu s'étend à deux autres réservoirs. Le gigantesque incendie menace désormais plusieurs autres sites de stockage faisant craindre, en outre, une catastrophe écologique.
Depuis la mi-décembre, les terminaux de la région dite du Croissant pétrolier font l'objet d'une âpre bataille entre une coalition de groupes issus de la révolution et de milices radicales d'un côté, et les forces dites « gouvernementales » de l'autre. L'enjeu étant de mettre la main sur le robinet du pétrole.
Le porte-parole de la compagnie nationale de pétrole de Libye a appelé les combattants à épargner les sites pétroliers. D'ores et déjà, les experts ont calculé que la production s'était effondrée de 60 %, tombant à 350 000 barils par jour. Cette bataille pour le contrôle des terminaux pétroliers du pays révèle aussi la nature profonde de la bataille politique qui se joue depuis un an entre les différentes factions libyennes. Le pays est déchiré entre deux Parlements et deux gouvernements.