L’anarchie qui règne en Libye depuis plusieurs semaines inquiète de plus en plus l’Occident. Lundi, les États-Unis et leurs alliés européens se sont alarmés d'une "escalade" du conflit en Libye, soumise au chaos, tandis que les Émirats arabes unis auraient mené, dans le plus grand secret, des frappes aériennes contre des milices islamistes, avec l'appui de l'Égypte.
Dans un communiqué commun, Washington, Paris, Londres, Berlin et Rome ont "condamné avec force" une "escalade des combats et des violences" en Libye et réclamé la poursuite d'une "transition démocratique" dans ce pays soumis à la loi des milices islamistes. Ils ont lancé un appel "pour que toutes les parties en Libye acceptent un cessez-le-feu immédiat et s'impliquent de manière constructive dans un processus démocratique".
"Les responsables des violences qui sapent la transition démocratique et la sécurité nationale de la Libye doivent rendre des comptes", ont ajouté Américains et Européens, se félicitant d'une réunion dans les prochains jours du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les pays occidentaux, qui étaient intervenus militairement en Libye en 2011 contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi, ont également dénoncé les "interférences extérieures en Libye. Celles-ci exacerbent les divisions" du pays, en allusion aux Émirats arabes unis accusés d'avoir conduit des raids aériens pour dissuader les milices islamistes de prendre le contrôle de l'aéroport de Tripoli.
Selon le "New York Times", qui a révélé l'information, les premières frappes ont eu lieu il y a une semaine à Tripoli contre des positions tenues par les milices, sans consulter
Washington. Une deuxième série de frappes a eu lieu au sud de la capitale libyenne, le 23 août, et ont visé des lance-roquettes, des véhicules militaires et un entrepôt, selon le quotidien.
"Les Émirats arabes unis ont mené ces raids", ont confirmé à l'AFP deux responsables américains basés à Washington, assurant que leur gouvernement n'avait pas participé, ni directement, ni indirectement, à ces opérations.
Toujours d'après le "New York Times", les Émirats ont utilisé leurs appareils et leurs équipages et l'Égypte a prêté des bases aériennes. Des informations confirmées par les deux responsables américains joints par l’AFP. Les Émirats arabes unis n'ont pour le moment fait aucun commentaire. De son côté, le gouvernement libyen dit ignorer qui est à l'origine des bombardements aériens, revendiqués par le général rebelle Khalifa Haftar, bien que celui-ci n'en dispose, a priori, pas les moyens.
Enfin, sur la scène politique, l'Assemblée libyenne sortante, réunie à Tripoli, a chargé lundi un pro-islamiste de former un "gouvernement de salut national", dans un geste de défi au cabinet provisoire installé dans l'extrême est du pays et qui semble incapable de reprendre la main face aux milices. Un pas de plus vers le chaos total, puisque la Libye pourrait se voir dotée de deux gouvernements concurrents, parallèlement à ses deux Parlements rivaux.
Source : France 24
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