D'ordinaire discret, le leader d'Ansar al-Charia Libye a rompu avec ses habitudes en convoquant, mardi 27 mai, une conférence de presse à Benghazi. A la télévision, Mohamed Zahawi qualifie les attaques du général Haftar contre ses troupes de « combat contre l'Islam, soutenu par les Etats-Unis, premier ennemi de cette religion ». Le chef jihadiste promet d'ailleurs aux USA un bourbier pire que l'Irak et l'Afghanistan, en cas d'intervention en Libye.
Une déclaration qui fait suite à la décision de Washington qui a dépêché un navire au large des côtes libyennes. A son bord, un millier de soldats pour, officiellement, évacuer ses diplomates en cas de besoin.
Les Etats Unis sont encore traumatisés par l'attaque de leur ambassade et la mort de leur ambassadeur, le 11 septembre 2012. Il y a quelques jours, Deborah Johnes, nouvelle représentante américaine à Tripoli, parlait d'ailleurs avec bienveillance des attaques du général Haftar contre les jihadistes. « Nous n'étions pas au courant, nous ne l'avons pas soutenu. Pour autant, il me serait très difficile de condamner ses actions menées contre des groupes très spécifiques, en essayant d'épargner les civils et en ciblant uniquement des groupes qui sont sur notre liste des organisations terroristes », avait-elle déclaré.
Les jihadistes de Benghazi soupçonnent aussi l'Egypte de soutenir le général Haftar et menacent de rappeler des combattants, actuellement en Syrie, pour leur prêter main forte.
Source : Rfi.fr