Les délégations touarègue et touboue se sont engagées à rétablir les conditions de sécurité pour permettre à l'aide humanitaire d'être acheminée auprès des déplacés. Une sorte de trêve pour arrêter l'escalade des violences et surtout secourir des populations durement affectées.
Il s'agit pour l'heure d'une déclaration de bonne volonté. Le cessez-le-feu sera pour plus tard, aussi vite que possible, souhaite Ahmed Baye, un membre de la délégation touarègue joint au téléphone. Les délégations, composées de chefs militaires et politiques et de sages, doivent maintenant rentrer à Oubari pour informer les populations de leurs bonnes intentions.
Reste à convaincre des communautés marquées par des affrontements très durs dans une région déstabilisée depuis la chute de Mouammar Kadhafi, où les enjeux liés au trafic de drogue et à l'exploitation de champs pétroliers attisent les convoitises. La situation reste encore tendue sur place, mais les discussions en face à face qu'ont pu avoir les délégations touboue et touarègue, constituent un premier pas qui semblait impossible à faire il y a quelques semaines, confie l'un deux.
Les différents groupes se battent à la fois pour une domination politique et économique sur le grand sud libyen, riche en pétrole, en gaz et en eau. Les Toubous, qui se plaignent d'avoir toujours été marginalisés sous le régime Kadhafi et ont participé à la révolution libyenne, réclament aujourd'hui une meilleure redistribution du pouvoir et des ressources. Les Touaregs, eux, se partagent entre partisans de l'opération militaire anti-islamiste menée par le général Haftar et soutenue par le gouvernement reconnu de Tobrouk, et partisans des milices islamistes Fajr Libya qui soutiennent le Parlement installé à Tripoli.