M. Achebe, décédé en mars à l’âge de 82 ans, aux Etats-Unis, est une des grandes figures contemporaines nigérianes et il est considéré dans le monde entier comme l’un des pères de la littérature moderne africaine.
De nombreuses personnalités, nigérianes et étrangères, dont des responsables politiques, des confrères du monde des lettres et l’Archevêque de Cantorbéry, Justin Welby,sont attendues pour rendre un dernier hommage à l’écrivain dans la ville d’Ogidi, dans le sud-est du Nigeria.
La vie du grand écrivain et poète avait été marquée par des relations difficiles avec les responsables politiques de son pays. En 2011, il avait notamment refusé pour la seconde fois d’être décoré par les autorités nigérianes. Le président Goodluck Jonathan a toutefois prévu d’assister à son enterrement.
Mercredi, en début de soirée, une petite foule de gens était réunie devant la résidence de la famille Achebe, à Ogidi, dans l’Etat d’Anambra, où était organisée une veillée funèbre. Des photographies de l’écrivain étaient affichées partout dans la ville.
L’inhumation sur les terres familiales aura lieu jeudi en petit comité, après une cérémonie religieuse à l’église anglicane d’Ogidi.
Obi Achebe, un des neveux du défunt, âgé de 64 ans, venu de Lagos pour l’enterrement, a considéré qu’il s’agissait d’une « grande perte, pas seulement pour sa famille mais pour le Nigeria et pour toute l’Afrique ».
Le prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka a consacré un poème d’une pleine page à M. Achebe dans les pages du quotidien nigérian Guardian mercredi, à la veille de son enterrement.
Chinua Achebe a acquis une renommée internationale grâce à son roman « Le monde s’effondre », vendu à 10 millions d’exemplaires dans une cinquantaine de pays, imprégnée de la culture Igbo, son groupe ethnique, sur fond de colonisation britannique.
Le Guardian britannique a écrit en 2007 que ce roman « bouleverse complètement la perception occidentale de l’Afrique – une perception jusqu’ici basée sur le point de vue des colons blancs ».
Ce livre est enseigné dans de nombreuses universités du monde entier, et l’écrivain a profondément influencé une génération entière de jeunes auteurs nigérians.
M. Achebe était aussi connu pour ses essais sur les grands maux de son pays, dont la corruption, qu’il n’a cessé de dénoncer.
Nelson Mandela a dit de lui que c’était le genre d’écrivain « en compagnie duquel les murs de prison s’effondrent ».
L’écrivaine sud-africaine et Prix Nobel de littérature Nadine Gordimer avait qualifié Achebe de « père de la littérature africaine moderne » en 2007, quand il a été récompensé par le grand prix littéraire britannique Man Booker International Prize.
M. Achebe a aussi été un fervent défenseur de son Biafra natal, région qui a fait césession en 1967, déclenchant une guerre civile qui a duré jusqu’en 1970 et a fait plus d’un million de morts.
Cette guerre a été l’objet de son dernier ouvrage, paru en 2012: son « Histoire personnelle du Biafra ».
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