Locales 2014: "Gagner ou périr", la devise qui s’impose aux responsables de l’APR

Les Sapeurs pompiers ont pour devise «sauver ou périr». Les responsables de l’Alliance pour la République sont obligés d’épouser une devise presque similaire lors des élections locales. Chaque leader local doit «gagner sa localité ou périr». Macky Sall a déjà brandi la guillotine. Et les transhumants sont à l’affût. Les différentes formations politiques en lice pour les élections locales ont déposé leurs listes dans la douleur. Frustrations, menaces de vote sanction, alliance contre-nature, etc. les candidats ont utilisé de multiples stratégies pour se faire entendre. Cette situation a été plus visible chez les responsables de l’Alliance pour la République. Et cela à juste titre, presque tous les leaders locaux du parti dirigé par Macky Sall, le président de la République jouent leur avenir politique. Ils sont obligés de gagner ou périr.



En effet, face à ses lieutenants, Macky Sall a récemment brandi la guillotine contre tous les responsables qui n’auront pas gagné dans leurs fiefs. Cela fait que chaque responsable se démène comme il peut pour triompher. Les responsables qui gagneront seront sans doute promus. Ceux qui sont déjà à des postes de responsabilités pourront espérer conserver leur poste ou avoir des responsabilités beaucoup plus grandes. C’est pourquoi, les négociations ont été fortement menées entre les responsables locaux. Ces derniers vont sortir le grand jeu pour sortir la tête de l’eau. A commencer par le Premier ministre, Mme Aminata Touré. Déjà très combattue au sein de l’APR, le chef du gouvernement a la lourde responsabilité de démettre le maire de Dakar sortant, Khalifa Sall pour ne pas subir le sort qu’a connu l’ancien Premier ministre Français, Jean Marc Ayrault limogé après la défaite des socialistes aux élections municipales.
 

A Saint-Louis, Mansour Faye le gendre du président qui coordonne la délégation à la protection sociale doit prouver que sans l’ancien ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé, l’Apr peut gagner dans la capitale du nord. Aly Ngouye Ndiaye, le ministre de l’énergie doit prouver qu’il est le «nouveau roi du Djoloff», devant Habib Sy, Aliou Dia et Djibo Leyti Ka. A Kolda, les urnes vont départager le ministre du Plan, Abdoulaye Baldé et le responsables de l’Apr, El-Hadji Mamadou Diao, deux proches du camp présidentiel qui se disputent le Fouladou. Mais attention, ces deux leaders locaux doivent batailler ferme pour déboulonner, Bécaye Diop, le « vieux lion »  qui veut encore prouver qu’il est le « roi » dans la jungle politique du Fouladou.


A Ziguinchor, même s’ils ont pu décrocher un consensus, Doudou KA et Benoit Sambou sont obligés de faire preuve de beaucoup d’habiletés pour déboulonner le flic devenu homme politique, Abdoulaye Baldé et empêcher le baobab Robert Sagna de revenir. A la Médina, Seydou Guèye, le secrétaire général du gouvernement doit montrer que c’est lui le « vrai boy Médina » contre le maire sortant, Bamba Fall et son rival, Sidy Sahm. La situation est presque identique dans les autres localités, De Fatick à Kédougou en passant par Kaolack, Sokone, Louga, Pikine, etc. Ceux qui perdront vont «périr politiquement». Les gagnants seront promus. Et Macky Sall saura s’il doit continuer à accueillir les transhumants.

Issa Ndiaye

Vendredi 2 Mai 2014 16:03


Dans la même rubrique :