Dans un communiqué publié par l’armée algérienne à l’occasion de la fête de l’Aïd, le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, demande aux militaires de faire preuve de plus de vigilance pour faire échec aux tentatives de régénérescence du terrorisme. La phrase en dit long, car depuis la fin des années 1990, les autorités algériennes ne parlent que de terrorisme résiduel. Le mot « terroriste » est d’ailleurs régulièrement remplacé dans les communiqués par le mot « criminel ».
Mais la stratégie algérienne de lutte contre le terrorisme semble avoir des limites, des limites sur lesquelles l’assassinat d’Hervé Gourdel a mis l’accent. Depuis la fin des années 90, Alger voulait endiguer la menace, l’affaiblir et la circonscrire dans des zones limitées selon les spécialistes, et puis la repousser vers le Sahel.
Mais désormais, certains terroristes partis au Sahel ont constitué de puissants groupes jihadistes, équipés d’armes en provenance de Libye. D’autres terroristes, restés au nord, comme Abdelmalek Gouri, le leader des Soldats du Califat, se sont tournés vers Aqmi ou l’organisation État islamique.
Selon certains médias, la prise d’otages d’In Amenas il y a un an et demi, a déjà provoqué une nouvelle réflexion stratégique au sein de l’armée algérienne. Mais aujourd’hui, cette réflexion est gênée par la lutte des clans pour succéder à Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays.