Des armes chimiques ont-elles été utilisées en Syrie ? C’est la première question qui a été posée à M. Obama et il a répondu avec prudence, tant le sujet est délicat pour lui. S’il admet que de telles armes ont pu être utilisées, il veut en avoir le cœur net. Si la ligne rouge qu’il avait fixée en août dernier a effectivement été franchie, alors, cela changera les règles du jeu, a-t-il affirmé. Autrement dit, les États-Unis reverront la gamme des possibilités à leur disposition.
Diverses options ont été préparées par le Pentagone pour faire face à cette éventualité. Parmi celles-ci, il y a certainement l'action militaire, même si le président américain s'est bien gardé d’employer cette expression, insistant plutôt sur la nécessité d’éviter les décisions hâtives avant d’avoir des faits précis et crédibles à disposition. Une allusion évidente à l’empressement de son prédécesseur à envahir l’Irak sous un faux prétexte. Barack Obama ne veut pas commettre la même erreur.
S’il s’avère que les accusations portées contre le régime Assad sont fondées, Obama n’agira que dans le cadre d’une action multilatérale approuvée par l’ONU. Il pourrait éventuellement donner -peut-être indirectement- des armes aux groupes rebelles qui ne présentent pas de danger pour les États-Unis (jihadistes exclus, donc). Il n’enverrait pas de troupes sur le terrain, mais pourrait autoriser l’envoi de commandos des forces spéciales pour sécuriser les dépôts d’armes chimiques.
Guantanamo
Barack Obama a aussi parlé de la prison de Guantanamo, véritable point noir de toute sa présidence. Il avait promis de la fermer en 2008, avait même signé un décret en ce sens dès son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, mais 166 personnes y sont toujours détenues, sans même avoir été inculpées ou jugées pour la plupart. C’est pourquoi une centaine de détenus font la grève de la faim depuis 12 semaines.Le président a blâmé le Congrès pour cette situation et s’est engagé à œuvrer de nouveau pour fermer Guantanamo, prison inutile selon lui pour la sécurité du pays, et onéreuse (800 millions de dollars par an). Le président américain juge que cette prison nuit à l’image des États-Unis dans le monde et sert d’outil de recrutement pour les extrémistes.
Le Congrès a interdit le transfert des prisonniers sur le sol américain, ce qui les empêche d’être jugés par la justice civile en dépit du fait, comme M. Obama l’a rappelé, que les terroristes arrêtés aux États-Unis et traduits devant des tribunaux civils ont tous été condamnés à des peines sévères.
Le pakistanais qui avait essayé de faire exploser une bombe à Time Square ou le jeune Nigérian qui voulait faire sauter un avion le jour de Noël sont dans une prison de haute sécurité pour le restant de leurs jours.
Source : Rfi.fr