L’étau se resserre sur Kabila. Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) n’ont toujours pas quitté Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Et, surtout, l’administration politique de la rébellion exige le départ de Joseph Kabila qui, selon elle, n’est pas légitime. Pour laisser la place à Etienne Tshisekedi, son concurrent déchu à l’élection présidentielle de novembre 2011.
Au début de la rébellion, au mois de mai, les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) exigeaient leur réintégration dans les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) mais surtout une reconnaissance militaire en matière de grades. Certains d’entre eux voulaient devenir généraux ou colonels. Cette dernière revendication n’a pas été satisfaite par l’armée congolaise. Qui, en outre, voulait livrer le général Bosco Ntaganda, leur leader, à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ce qui fut l’élément déclencheur de la rébellion.
Ce mardi, les mutins du M23 ont tenu une conférence de presse. Interrogé par Afrik.com, un journaliste signale qu’« ils (les rebelles, ndlr) ne quitteront pas Goma tant que les négociations ne s’ouvrent pas avec les autorités de Kinshasa ». Mais surtout, le représentant de la branche politique du M23, Jean-Marie Runiga, exhorte le président congolais Joseph Kabila à « reconnaître sa triche lors de l’élection présidentielle de 2011, à dissoudre la commission électorale, et à rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi ». Qui se trouverait actuellement en liberté surveillée à Kinshasa. Pire, « Kabial devra céder le pouvoir à Etienne Tshisekedi », a-t-il dit.
Risques d’un coup d’Etat
Même si le chef militaire du M23, le général Makenga, a promis de libérer Goma d’ici jeudi. La branche politique de la rébellion, menée par Jean-Marie Runiga, ne l’entend pas de cette oreille.
« Kabila doit répondre point par point à leurs revendications. A commencer par rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi. Et se débarrasser des forces négatives, c’est-à-dire les groupes armés qui opèrent en RDC, la Force démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et L’armée de résistance du Seigneur (ARS) », rapporte notre correspondant qui a assisté à la conférence de presse tenue ce mardi par les rebelles.
Si Joseph Kabila ne lâche pas du lest, les mutins promettent de poursuivre leur chemin jusqu’à Kinshasa, afin de le renverser. Une éventualité qui, selon le politologue et sociologue Michel Galy, est plausible.
Kabila peut-il craindre un renversement ? « Ce conflit rappelle la situation de son père. Qui est parti à la conquête de Kinshasa, en commençant par le Kivu, région frontalière de l’Ouganda et le Rwanda », constate-t-il. Et d’ajouter : « Même si les gens n’ont plus envie de revivre une guerre de type guerre inter-africaine des années 90, à partir du moment où t’as un régime faible, contesté, qui n’est pas légitime sur le plan électoral, tout peut arriver [...] l’opposition au régime de Kabila est tellement forte que le M23 est devenu une alternative ».
« Ras-le-bol, crainte et résignation »
Si la prise de Goma inquiète tout le monde, c’est à cause du risque de contagion que l’avancée des mutins du M23 laisse présager. En 2001, Laurent-Désiré Kabila, père de Joseph Kabila, est arrivé au pouvoir chassant Mobutu Sese Seko grâce à la coalition Rwanda-Ouganda durant la première guerre du Congo. A Kinshasa, le sentiment des habitants oscille entre ras-le-bol, crainte et résignation.
Contacté par Afrik.com, un Kinois nous raconte l’ambiance générale qui règne dans la capitale congolaise : « le peuple kinois ressent une profonde indignation et un sentiment de ras-le-bol. D’aucuns pensent que le gouvernement de Kabila y est pour beaucoup dans cette affaire », témoigne-t-il.« On accuse le gouvernement soit de trahison, soit d’irresponsabilité car la situation dans l’Est du pays perdure depuis près de 20 ans », poursuit-il. Avant de relativiser :« Mais tu sais, le fait que cette guerre ait lieu à plus de 1000 km de la capitale atténue un peu la crainte de l’opinion générale ». « Mais, conclue-t-il, certains qui gardent encore les traumatismes des violences précédentes ont peur que la guerre arrive a Kinshasa ».
Selon Michel Galy, le danger de l’embrasement de la situation à Kinshasa c’est « l’alliance qui se dessine entre le M23 et l’opposition congolaise, car le représentant politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a fait des déclarations en faveur d’Etienne Tshisekedi ainsi que pour la démocratisation du pays ». D’autant que « ce n’est pas tant l’armement mais la détermination (des rebelles, ndlr) qui est plus importante que celle des FARDC et de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) », précise le politologue et sociologue.
L’hypothèse d’un renversement de Joseph Kabila est, donc, plus que réel. Tout dépendra des négociations probables entre le président congolais et les rebelles. La communauté internationale, qui a d’ores et déjà commencé à se mobiliser notamment l’ONU, a également son rôle à jouer.
Au début de la rébellion, au mois de mai, les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) exigeaient leur réintégration dans les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) mais surtout une reconnaissance militaire en matière de grades. Certains d’entre eux voulaient devenir généraux ou colonels. Cette dernière revendication n’a pas été satisfaite par l’armée congolaise. Qui, en outre, voulait livrer le général Bosco Ntaganda, leur leader, à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ce qui fut l’élément déclencheur de la rébellion.
Ce mardi, les mutins du M23 ont tenu une conférence de presse. Interrogé par Afrik.com, un journaliste signale qu’« ils (les rebelles, ndlr) ne quitteront pas Goma tant que les négociations ne s’ouvrent pas avec les autorités de Kinshasa ». Mais surtout, le représentant de la branche politique du M23, Jean-Marie Runiga, exhorte le président congolais Joseph Kabila à « reconnaître sa triche lors de l’élection présidentielle de 2011, à dissoudre la commission électorale, et à rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi ». Qui se trouverait actuellement en liberté surveillée à Kinshasa. Pire, « Kabial devra céder le pouvoir à Etienne Tshisekedi », a-t-il dit.
Risques d’un coup d’Etat
Même si le chef militaire du M23, le général Makenga, a promis de libérer Goma d’ici jeudi. La branche politique de la rébellion, menée par Jean-Marie Runiga, ne l’entend pas de cette oreille.
« Kabila doit répondre point par point à leurs revendications. A commencer par rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi. Et se débarrasser des forces négatives, c’est-à-dire les groupes armés qui opèrent en RDC, la Force démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et L’armée de résistance du Seigneur (ARS) », rapporte notre correspondant qui a assisté à la conférence de presse tenue ce mardi par les rebelles.
Si Joseph Kabila ne lâche pas du lest, les mutins promettent de poursuivre leur chemin jusqu’à Kinshasa, afin de le renverser. Une éventualité qui, selon le politologue et sociologue Michel Galy, est plausible.
Kabila peut-il craindre un renversement ? « Ce conflit rappelle la situation de son père. Qui est parti à la conquête de Kinshasa, en commençant par le Kivu, région frontalière de l’Ouganda et le Rwanda », constate-t-il. Et d’ajouter : « Même si les gens n’ont plus envie de revivre une guerre de type guerre inter-africaine des années 90, à partir du moment où t’as un régime faible, contesté, qui n’est pas légitime sur le plan électoral, tout peut arriver [...] l’opposition au régime de Kabila est tellement forte que le M23 est devenu une alternative ».
« Ras-le-bol, crainte et résignation »
Si la prise de Goma inquiète tout le monde, c’est à cause du risque de contagion que l’avancée des mutins du M23 laisse présager. En 2001, Laurent-Désiré Kabila, père de Joseph Kabila, est arrivé au pouvoir chassant Mobutu Sese Seko grâce à la coalition Rwanda-Ouganda durant la première guerre du Congo. A Kinshasa, le sentiment des habitants oscille entre ras-le-bol, crainte et résignation.
Contacté par Afrik.com, un Kinois nous raconte l’ambiance générale qui règne dans la capitale congolaise : « le peuple kinois ressent une profonde indignation et un sentiment de ras-le-bol. D’aucuns pensent que le gouvernement de Kabila y est pour beaucoup dans cette affaire », témoigne-t-il.« On accuse le gouvernement soit de trahison, soit d’irresponsabilité car la situation dans l’Est du pays perdure depuis près de 20 ans », poursuit-il. Avant de relativiser :« Mais tu sais, le fait que cette guerre ait lieu à plus de 1000 km de la capitale atténue un peu la crainte de l’opinion générale ». « Mais, conclue-t-il, certains qui gardent encore les traumatismes des violences précédentes ont peur que la guerre arrive a Kinshasa ».
Selon Michel Galy, le danger de l’embrasement de la situation à Kinshasa c’est « l’alliance qui se dessine entre le M23 et l’opposition congolaise, car le représentant politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a fait des déclarations en faveur d’Etienne Tshisekedi ainsi que pour la démocratisation du pays ». D’autant que « ce n’est pas tant l’armement mais la détermination (des rebelles, ndlr) qui est plus importante que celle des FARDC et de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) », précise le politologue et sociologue.
L’hypothèse d’un renversement de Joseph Kabila est, donc, plus que réel. Tout dépendra des négociations probables entre le président congolais et les rebelles. La communauté internationale, qui a d’ores et déjà commencé à se mobiliser notamment l’ONU, a également son rôle à jouer.
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