MAOULOUD 2009: Sens et portée d’une célébration

La communauté musulmane célèbre dans la nuit du lundi au mardi la naissance du Prophète Mouhamed ( Psl). Une célébration qui revêt un cachet particulier puisque c’est ce jour que le Prophète (Psl) est venu au monde. A Tivaouane et partout ailleurs, les fidèles vont, par différents actes de dévotion , s’approprier la quintessence du message prophétique et les enseignements du Prophète (Psl) qui sera traité sous les tentes des cités religieuses.



S’il y a un Maouloud «à la Dahoméenne » comme n’a cessé de le dire le Khalif général des Tidjanes Serigne Mansour Sy, ce sera bien celui de cette année 2009. Le guide religieux de Tivaouane soulignait cette particularité et la coïncidence du Maouloud Al naby (célébration naissance de l’envoyé de Dieu) en ce lundi 12 du mois lunaire de Rabi Al Awwal, correspondant à cette nuit du lundi 9 à mardi 10 mars. Une occasion qui sera mis au profit pour revisiter la vie et l’œuvre de Seydina Mouhamed (Paix et salut sur lui) référence absolue à tout musulman. Cet évènement renvoie au souvenir d’une naissance qui a inauguré une nouvelle ère dans l’évolution de l’humanité. Porteur du message universel, Seydina Mouhamed est venu au monde en l’an 600 (570) après la montée du prophète Issa (Jesus).

Comme Allah n’avait envoyé aucun messager sur terre durant ces six premiers siècles de notre ère, les gens étaient plongés dans l’obscurité. Ils avaient oublié Dieu. Ils avaient oublié les bonnes paroles prêchées par les Prophètes ; sculptaient des idoles et les adoraient. Ils adoraient également les arbres, la mer, le soleil, la lune et d’autres éléments de la nature. Ils consommaient des boissons alcoolisées et s’adonnaient aux jeux de hasard, enterraient leurs filles vivantes et brûlaient vives les veuves. En somme un monde d’égarement et de grande perdition. On avait cessé d’adorer le Dieu Unique. Il était alors nécessaire qu’un Messager vienne de la part d’Allah pour guider à nouveau l’humanité vers le chemin de la Vérité. C’est à la Mecque l’année de « l’éléphant », que l’envoyé de Dieu (que Dieu lui accorde Sa Grâce et Sa paix) vient au monde.

Lors de la naissance de Mohammad, plusieurs événements eurent lieu à travers le monde ainsi le palais de l’empereur perse trembla et un feu qui était allumé depuis des siècles dans un de leurs temples s’éteignit. Son père Abdoullah mourut deux mois avant la naissance de Mohammad. Agé alors de 6 ans, après la mort de sa mère Amina, il fut pris en charge par son grand-père Abdoul Mouttalib. Mais deux ans, deux mois et dix jours après la mort de sa mère, Abdoul Mouttalib tomba gravement malade. Il appela alors à son chevet tous ses fils et décida qu’après sa mort, Mohammad serait confié à l’un d’eux : Abou Talib.

Abdoul Mouttalib mourut quelques temps plus tard alors que Mohammad n’avait que 8 ans. Abou Tâlib était l’oncle de Mohammad. Il avait une famille nombreuse mais malgré cela il n’hésita pas à recueillir Mohammad Pour pouvoir élever sa famille, il allait jusqu’en Syrie (le Châm) pour faire du commerce. Lorsque Mohammad fut âgé de 12 ans, son oncle Abou Tâlib décida de faire un voyage vers la Syrie. Le jeune Mohammad voulut l’accompagner mais Abou Tâlib refusa à cause des difficultés du voyage. Puis comme il insistait beaucoup, il accepta de l’emmener avec lui.

Ce fut son premier voyage vers la Syrie. Ce fut à l’occasion de ce voyage qu’il rencontra un moine nommé « Bahira » qui reconnut en lui les signes distinctifs du Prophète qui avait été prédit dans l’évangile et qui était attendu. Il conseilla à Abou Tâlib de ramener Mohammad rapidement vers Makkah ( la Mecque ) et de bien veiller sur lui. « Al Amine » où le digne de confiance

Mouhammad avait cultivé pendant son enfance et sa jeunesse un certain caractère et une force morale tout à fait différents des autres. Il avait de bonnes manières. Il était honnête et loyal. Aussi, les gens de la Mecque ne s’y trompaient l’appelait « Al-Amine » (celui qui est digne de confiance). Il y avait à la Mecque une femme veuve très riche qui s’appelait Khadija (qu’Allah l’agrée). Elle faisait du commerce à Makkah mais aussi en dehors de l’Arabie, par l’intermédiaire d’autres personnes. Quand elle apprit que Mohammad était l’homme le plus honnête de la Mecque , elle lui proposa de conduire une de ses caravanes commerciales vers la Syrie , en échange d’un salaire. Le Mohammad accepta sa proposition et accomplit ainsi son second voyage vers ce pays. Maysara (Une servante de Khadija, qui les accompagnait) constata aussi lors de ce voyage d’autres signes étranges concernant Mohammad. Elle en fit alors part à Khadija (qu’Allah l’agrée) à son retour. Khadija (que Dieu l’agrée) était une femme riche et éduquée.

La demande ayant été acceptée, Mohammad, était alors âgé de 25 ans lorsqu’il épousa Khadija qui pour sa part avait 40 ans. Elle a vécu plus d’un quart de siècle (plus de 25 ans) avec son époux. Mohammad n’épousa pas d’autres femmes tant que Khadija était encore en vie. Elle fut sa meilleure épouse et compagne. De cette union, naquirent quatre filles et deux fils. Les deux fils s’appelaient Quassim et Tahir. Tous deux moururent en bas âge. Les filles s’appelaient Zeïnab, Oum Koulçoum, Rukhaya et Fâtima. Avant la première révélation, il avait l’habitude de se rendre dans une grotte au mont « Hirâ » pour méditer.

Ce fut là ; pendant une nuit du mois de Ramadan, à l’âge de 40 ans, que soudainement, Mohammad perçut une présence, dans le silence de la nuit. Une voix se fit entendre : « Lis ! » Mohammad était bouleversé. « Je ne sais pas lire » lorsque la voix répéta l’ordre c’est comme si la terre s’était mise à trembler : « Lis ! » 
 « Que dois-je lire ? » Puis soudain, il se sentit comme libéré. " Lis ! au nom de ton Seigneur qui a créé ! Il a créé l’Homme d’un caillot de sang. Lis car ton Seigneur est le Très Généreux.

Qui a instruit l’Homme au moyen du Calame, de la plume. Il lui a enseigné ce qu’il ne savait pas. " (Sourate 96 L ’adhérence - Verset 1 à 5). Ce furent les 5 premiers versets du Glorieux Coran, la voix était celle de Gabriel, l’esprit de Foi et de Vérité, qui fut envoyé par Dieu au dernier des prophètes. Mohammad était envoyé à l’Humanité tout entière, pour guider les Hommes mais aussi les Djinns (génie) vers le chemin de Dieu. L’aimé d’Allah comme il fut surnommé, reprochera aux Mecquois leurs idoles (statuettes) et les appela à adorer le Créateur Unique et leur récita les versets du Coran pour les guider dans la bonne voie. Comme réponse il fit face à l’oppression.

Lorsque les Mecquois prirent conscience de leur incapacité à lui faire face, ils proposent de lui offrir royauté, argent et pouvoir mais Mohammad (paix et bénédictions) refusa et dit :« Même si vous me posez le Soleil sur ma main droite et la Lune sur ma main gauche, je ne renoncerais pas à mon Message ». Ce message de quelques mots mais qui pesait plus lourd que les cieux et la terre était : « O vous les gens ! Dites il n’y a nulle divinité digne d’adoration sauf Allah et vous réussirez ! Lentement, un par un, le nombre des musulmans augmentait, guidés par le prophète bien-aimé. Mais les musulmans furent l’objet de persécutions dès les premiers temps de l’Islam.

Après cette période de persécution, une délégation de la ville de Yathrib, située à environ 400 Km de la Mecque proposa l’hospitalité à Mohammad et à sa communauté. Mohammad accepta après treize années d’appel à l’Islam, à la Mecque. Il immigra, lui et les« convertis » à l’Islam, vers Médine, lieu où la religion a pu s’épanouir et où Mohammad devint le chef de ce nouvel Etat. C’est ce que l’on a appelé l’Hégire, et qui marque le commencement du calendrier islamique. Beaucoup de gens à Médine, ont constaté les bienfaits de l’Islam, et se sont « convertis ».

Cependant, les Mecquois étaient toujours déterminés à éliminer la communauté musulmane, et ce fut au cours de la deuxième année de l’hégire, pendant le mois de Ramadan, après de nombreuses persécutions que Dieu le Très Haut donna la permission de se défendre. « Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui ont été attaqués. Parce qu’ils ont été injustement opprimés. Dieu est Puissant pour les Secourir. » (Sourate Le Pèlerinage 22 - Verset 39). La première guerre fut appelée la bataille de Badr ; les Musulmans, (trois fois moins nombreux que les Mecquois qui étaient au nombre de mille), sont sortis vainqueurs miraculeusement, avec l’aide de Dieu. Bataille après bataille, les musulmans prouvèrent qu’ils pouvaient résister à toutes les attaques grâce à Dieu et Médine ne fut plus jamais attaquée.

Ce fut au cours de la sixième année de l’Hégire qu’une trêve fut décrétée entre Mohammad et les mecquois, c’est ce qu’on appela « le pacte d’Al-Hudaybiyya ». C’est en 629 ; huitième année de l’Hégire, deux ans après la trêve dont les termes étaient constamment violés par les mecquois, que le prophète Mohammad décida de se rendre à la Mecque avec une armée de dix milles hommes pour s’emparer de la ville. Ce fut un miracle, pas une goutte de sang ne fut versée et le prophète passa la porte de la ville, sur son chameau, la tête baissée, en toute humilité, tandis que tous ses ennemis le regardaient. Il pardonna aux plus grands ennemis de l’Islam, face à cette miséricorde, les gens de la Mecque embrassèrent l’Islam sans contrainte. Le prophète s’installa à Médine qui devint la capitale du nouveau monde musulman.

Dieu le Très Haut, rappela son prophète à l’âge de 63 ans, il mourut dans sa maison à Médine, ne laissant derrière lui que quelques biens, le monde à ses pieds mais sans un dinar à son nom. Alors que personne ne voulu le croire, Abou Bakr, le “véridique“ dit ceci : « A quiconque qui adorait Mohamed, j’annonce la mort de Mohamed. 
Mais à celui qui adore Allah, Le Seigneur est vivant et ne meurt jamais». L’esprit de son message demeure aussi clair et vivant que lorsqu’il fut révélé : « Ô Seigneur, prie sur Muhammad et sur la famille de Muhammad Ô Seigneur, accorde Tes bénédictions à Muhammad et à la famille de Muhammad . Tu es certes Digne de louange et de glorification

Omar Diaw (Sud quotidien)

Lundi 9 Mars 2009 09:15


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