Léopold Sédar Senghor fonda le Bloc Démocratique Sénégalais en Octobre 1948. En Février 1957, le BDS fusionne avec l’Union Démocratique Sénégalaise, le Mouvement Autonome Casamançais et une fraction du Mouvement Populaire Sénégalais pour donner naissance au Bloc Populaire Sénégalais. En 1958, le BPS fusionne avec le Parti Socialiste d’Action Sénégalaise de Lamine Guèye pour donner naissance à l’Union Progressiste Sénégalaise qui deviendra l’actuel Parti Socialiste. Au décompte, il aura fallu à Senghor en tant que Chef de parti, 12 années de tractations, de manœuvres et d’expériences dans l’espace politique, pour accéder à la magistrature suprême par le biais de son parti.
En créant le Parti Démocratique Sénégalais en 1974, il a fallu à Abdoulaye Wade, 26 ans pour accéder à la magistrature suprême par le biais de son parti, le PDS, en 2000, en mode coalition avec la majorité des partis du Pôle de Gauche.
En créant l’Alliance Pour la République en 2008, il n’aura fallu qu’à Macky Sall,….4 années pour accéder à la magistrature suprême, toujours en mode coalition. Est-ce-à-dire qu’au Sénégal et depuis 2000, c’est autour, derrière ou devant une coalition qu’on accédera désormais à la magistrature suprême? Allez savoir.
Ceci étant, dans sa trajectoire politique, le PR Macky Sall est passé par ce qu’on emprunter aux Grandes écoles, ‘’les classes préparatoires’’ dans une approche de marche hiérarchique vers le sommet, en devenant tour à tour, DG, Ministre, Premier ministre, Président d’Assemblée nationale, Chef de parti, membre de l’Opposition, Président de la République et Chef de parti au pouvoir. Là où un Senghor était passé d’une carrière parlementaire à une carrière présidentielle en enjambant celle ministérielle. Là également où le PR Abdou Diouf était passé d’une carrière ministérielle à une carrière présidentielle sans connaitre de carrière parlementaire ni d’opposant chef de parti. Et que dire du PR Wade qui était arrivé à la tête de l’Etat du Sénégal directement de président de la rue publique à président de la République, après une lointaine carrière parlementaire en 1978 et 1983 et une carrière ministérielle très brève comme Ministre d’Etat (sans portefeuille) dans le gouvernement de majorité élargie entre 1991 et 1992.
Ainsi donc, quand l’Honorable Député Djibo Leyti Kâ dit sur le plateau de Pape Ngagne Ndiaye dans l’émission ‘’Faram Facce’’, que le PR Macky Sall n’a pas ‘’plongé’’, il veut dire, à mon entendement, cette insuffisance comparative de vécu politique du PR Macky Sall comme chef de et d’un parti ayant bourlingué dans l’opposition, comme un leader de et d’un parti qui a fait ses armes dans le corps-à-corps avec les forces de l’ordre; reçu les coups bas et surmonté de grande déception avant d’accéder au pouvoir. Avec tout ce que cela sous-entend en termes de capitalisation électorale annuelle et d’épreuves subies qui imprimeraient à celui qui l’aura vécu et surmonté, une certaine épaisseur, un courage inébranlable devant le défi et une solide carapace à endurer toutes sortes d’épreuves.
Effectivement et disons-nous le bien, le temps et l’expérience du militantisme de parti (le PR Macky Sall a démarré d’abord sa carrière politique dans les années 80 à AJ/PADS) n’est pas le temps et l’expérience du dirigisme de parti. Dans l’un, on est dans la mise en œuvre, dans l’exécution et dans la réactivité. Dans l’autre, on est dans la stratégie, la planification et le suivi-évaluation.
Le PR Macky est donc comme le dit Djibo Leyti Kâ, à l’image de ce (bon) mareyeur qui connait bien le poisson (l’Administration centrale et les Institutions annexes et connexes) mais n’est encore pas tout à fait ce marin qui a plongé dans les profondeurs et qui est allé loin dans les hauteurs de la mer.
Certes, mais cependant, le PR Macky Sall, du point de vue de sa trajectoire personnel et de sa carrière politique, a un double avantage, compétitif et comparatif, en tant que Chef d’Etat qui peut-être son facteur clé de succès durant son magistère. Par critère comparatif, le cheminement politique du PR Macky Sall est une addition géométrique des carrières individuelles de tous ses prédécesseurs (car ayant occupé dans l’appareil d’Etat, toutes les stations que ses prédécesseurs on eues à occuper et souvent plus) et la soustraction arithmétique de la trajectoire historique des partis PS et du PDS qui ont eu à diriger le Sénégal (car l’APR n’a passé que 4 années dans l’opposition pour devenir le pouvoir au pouvoir). Par avantage compétitif, la trajectoire personnelle du PR Macky Sall, scientifique et transfuge de la Gauche d’où il a fait sa formation initiatique en politique, est un préjugé favorable qu’il est un homme d’action, un homme pragmatique voire même un utilitariste.
Et comme l’homme a un profil intéressant pour le poste (Chef de l’Etat), il lui faut juste ce que les anglo-saxons appellent le ‘’Training’’, mieux un‘’Presidential Training’’, une sorte de formation accélérée et de renforcement de capacité dans la fonction du Chef et du Leader, pour lui doter d’outils et de clés du management stratégique pour mieux comprendre le passé immédiat, mieux saisir les enjeux du présent pour mieux décrypter ce Sénégal en mouvement et en profonde mutation et être en phase avec la nouvelle grammaire des rapports de force transnationaux. Entre 2003 et 2008, Macky était dans l’opérationnel et dans la mise en œuvre. Il était un commandant. Depuis 2012, le PR Macky est dans la planification stratégique et dans la vision prospective. Il est un Haut commandant en chef. Et tout change.
Parce que justement, dans un contexte de compétition au plus haut niveau, l’acquisition d’aptitudes et d’attitudes se réinvente et s’approprie au quotidien et s’inscrive dans le long terme.
C’est ce qui fait qu’avec son double avantage- compétitif et comparatif- et par rapport aux niveaux de responsabilités qui sont les siennes, le PR Macky Sall ne peut pas être cette ‘’bête politique’’ que l’autre voit en lui comme un handicap politique. Le PR Macky Sall ne devrait pas aussi aller à la ‘’plonge’’ et ne devrait pas en aucune manière, jouer au marin pêcheur. Mais, il se doit d’être le Capitaine du bateau pour qu’il ne tangue pas. Alors Honorable Député Djibo Kâ, le PR Macky Sall ne devrait-il pas plus s’occuper du gouvernail afin que le navire, sa cargaison et ses passagers arrivent à bon port au lieu de faire de la ‘’plonge’’ et du (noble) travail de celui du marin pêcheur? C’est serait tout simplement un abandon de poste de sa part. Une faute lourde.
Mohamadou SY «Siré» / siresy@gmail.com
CEO ‘’Epsilone Consulting’’, stratégie & management
En créant le Parti Démocratique Sénégalais en 1974, il a fallu à Abdoulaye Wade, 26 ans pour accéder à la magistrature suprême par le biais de son parti, le PDS, en 2000, en mode coalition avec la majorité des partis du Pôle de Gauche.
En créant l’Alliance Pour la République en 2008, il n’aura fallu qu’à Macky Sall,….4 années pour accéder à la magistrature suprême, toujours en mode coalition. Est-ce-à-dire qu’au Sénégal et depuis 2000, c’est autour, derrière ou devant une coalition qu’on accédera désormais à la magistrature suprême? Allez savoir.
Ceci étant, dans sa trajectoire politique, le PR Macky Sall est passé par ce qu’on emprunter aux Grandes écoles, ‘’les classes préparatoires’’ dans une approche de marche hiérarchique vers le sommet, en devenant tour à tour, DG, Ministre, Premier ministre, Président d’Assemblée nationale, Chef de parti, membre de l’Opposition, Président de la République et Chef de parti au pouvoir. Là où un Senghor était passé d’une carrière parlementaire à une carrière présidentielle en enjambant celle ministérielle. Là également où le PR Abdou Diouf était passé d’une carrière ministérielle à une carrière présidentielle sans connaitre de carrière parlementaire ni d’opposant chef de parti. Et que dire du PR Wade qui était arrivé à la tête de l’Etat du Sénégal directement de président de la rue publique à président de la République, après une lointaine carrière parlementaire en 1978 et 1983 et une carrière ministérielle très brève comme Ministre d’Etat (sans portefeuille) dans le gouvernement de majorité élargie entre 1991 et 1992.
Ainsi donc, quand l’Honorable Député Djibo Leyti Kâ dit sur le plateau de Pape Ngagne Ndiaye dans l’émission ‘’Faram Facce’’, que le PR Macky Sall n’a pas ‘’plongé’’, il veut dire, à mon entendement, cette insuffisance comparative de vécu politique du PR Macky Sall comme chef de et d’un parti ayant bourlingué dans l’opposition, comme un leader de et d’un parti qui a fait ses armes dans le corps-à-corps avec les forces de l’ordre; reçu les coups bas et surmonté de grande déception avant d’accéder au pouvoir. Avec tout ce que cela sous-entend en termes de capitalisation électorale annuelle et d’épreuves subies qui imprimeraient à celui qui l’aura vécu et surmonté, une certaine épaisseur, un courage inébranlable devant le défi et une solide carapace à endurer toutes sortes d’épreuves.
Effectivement et disons-nous le bien, le temps et l’expérience du militantisme de parti (le PR Macky Sall a démarré d’abord sa carrière politique dans les années 80 à AJ/PADS) n’est pas le temps et l’expérience du dirigisme de parti. Dans l’un, on est dans la mise en œuvre, dans l’exécution et dans la réactivité. Dans l’autre, on est dans la stratégie, la planification et le suivi-évaluation.
Le PR Macky est donc comme le dit Djibo Leyti Kâ, à l’image de ce (bon) mareyeur qui connait bien le poisson (l’Administration centrale et les Institutions annexes et connexes) mais n’est encore pas tout à fait ce marin qui a plongé dans les profondeurs et qui est allé loin dans les hauteurs de la mer.
Certes, mais cependant, le PR Macky Sall, du point de vue de sa trajectoire personnel et de sa carrière politique, a un double avantage, compétitif et comparatif, en tant que Chef d’Etat qui peut-être son facteur clé de succès durant son magistère. Par critère comparatif, le cheminement politique du PR Macky Sall est une addition géométrique des carrières individuelles de tous ses prédécesseurs (car ayant occupé dans l’appareil d’Etat, toutes les stations que ses prédécesseurs on eues à occuper et souvent plus) et la soustraction arithmétique de la trajectoire historique des partis PS et du PDS qui ont eu à diriger le Sénégal (car l’APR n’a passé que 4 années dans l’opposition pour devenir le pouvoir au pouvoir). Par avantage compétitif, la trajectoire personnelle du PR Macky Sall, scientifique et transfuge de la Gauche d’où il a fait sa formation initiatique en politique, est un préjugé favorable qu’il est un homme d’action, un homme pragmatique voire même un utilitariste.
Et comme l’homme a un profil intéressant pour le poste (Chef de l’Etat), il lui faut juste ce que les anglo-saxons appellent le ‘’Training’’, mieux un‘’Presidential Training’’, une sorte de formation accélérée et de renforcement de capacité dans la fonction du Chef et du Leader, pour lui doter d’outils et de clés du management stratégique pour mieux comprendre le passé immédiat, mieux saisir les enjeux du présent pour mieux décrypter ce Sénégal en mouvement et en profonde mutation et être en phase avec la nouvelle grammaire des rapports de force transnationaux. Entre 2003 et 2008, Macky était dans l’opérationnel et dans la mise en œuvre. Il était un commandant. Depuis 2012, le PR Macky est dans la planification stratégique et dans la vision prospective. Il est un Haut commandant en chef. Et tout change.
Parce que justement, dans un contexte de compétition au plus haut niveau, l’acquisition d’aptitudes et d’attitudes se réinvente et s’approprie au quotidien et s’inscrive dans le long terme.
C’est ce qui fait qu’avec son double avantage- compétitif et comparatif- et par rapport aux niveaux de responsabilités qui sont les siennes, le PR Macky Sall ne peut pas être cette ‘’bête politique’’ que l’autre voit en lui comme un handicap politique. Le PR Macky Sall ne devrait pas aussi aller à la ‘’plonge’’ et ne devrait pas en aucune manière, jouer au marin pêcheur. Mais, il se doit d’être le Capitaine du bateau pour qu’il ne tangue pas. Alors Honorable Député Djibo Kâ, le PR Macky Sall ne devrait-il pas plus s’occuper du gouvernail afin que le navire, sa cargaison et ses passagers arrivent à bon port au lieu de faire de la ‘’plonge’’ et du (noble) travail de celui du marin pêcheur? C’est serait tout simplement un abandon de poste de sa part. Une faute lourde.
Mohamadou SY «Siré» / siresy@gmail.com
CEO ‘’Epsilone Consulting’’, stratégie & management