Macky Sall condamne à son tour la profanation de cimetières chrétiens

Le président sénégalais Macky Sall a condamné, jeudi, la profanation de sépultures dans les cimetières chrétiens de Saint-Lazare de Béthanie et Bel-Air à Dakar et a demandé aux autorités concernées de faire preuve de diligence dans les enquêtes pour arrêter leurs auteurs, a appris l’APS, de source officielle.



‘’A l’entame de sa communication, le chef de l’Etat a très fermement condamné les actes de vandalisme perpétrés dans les cimetières catholiques de Bel-Air et Saint Lazare de Béthanie ; il a, à cet égard, instruit que des enquêtes soient diligentées afin d’appréhender les auteurs de ces actes et de les punir’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.


Mercredi, laïcs et religieux catholiques sénégalais ainsi que des organisations de défense des droits humains ont vivement protesté contre le forfait des vandales et ont appelé à la sanction. ‘’Les crucifix et les sujets enlevés, objets de la piété chrétienne, ont été dépouillés de leur caractère pour un usage non encore élucidé’’, précisait Abbé Roger Gomis, directeur du Service diocésain de l'information et de la communication (SEDICOM). 

‘’Le cardinal Théodore Adrien Sarr et les membres du Comité de gestion des cimetières chrétiens, au nom de toute la communauté chrétienne, expriment leur consternation et leur indignation devant la profanation dont viennent être l’objet les cimetières chrétiens de Saint Lazare de Béthanie et de Bel Air. De plus, ce très grave irrespect à l'égard de la Croix qui est pour les chrétiens le signe même du cœur de leur foi, est absolument scandaleux’’, affirmait le SEDICOM.

Aussi l’archevêque de Dakar et ses collaborateurs avaient-ils interpelé les autorités compétentes ainsi que la municipalité de Dakar pour que des investigations soient diligentées afin d’identifier les auteurs de ces actes et mettre fin à leurs agissements. 

Par la même occasion, l’Eglise a demandé aux autorités publiques de prendre les ‘’dispositions nécessaires […] dans les meilleurs délais pour assurer la sécurité des cimetières tant chrétiens que musulmans dans le but de garantir le respect et la considération dus à la mémoire de tous [les morts]’’.

Cependant, relevait la même source, le cardinal Sarr a invité ‘’chacun à la sagesse face à de tels actes qui appellent à multiplier les efforts de tous, croyants ou non, pour qu’il soit possible de vivre ensemble et de participer à la construction d’une société plurielle dans le respect commun de ce que chacun considère comme le plus sacré’’. 

L’Association des dirigeants entrepreneurs et cadres catholiques du Sénégal a annoncé mercredi une action en justice, selon président, Aimé Sène. ‘’Nous allons porter plainte et nous allons faire des démarches pour retrouver les coupables. Dans le cimetière Saint-Lazare, 57 tombes ont été profanées, des crucifix enlevés, des objets d’ornement volés […]. Nous le dénonçons avec la dernière énergie […].’’

‘’Cela n’est pas le reflet de la société sénégalaise où toutes les confessions, catholiques et musulmanes, vivent en parfaite symbiose’’, a souligné M. Sène qui appelait ‘’tous les Sénégalais à réagir de la façon la plus virulente, le plus vite possible’’.

De son côté, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) a "fermement" condamné, mercredi, la profanation de tombes dans les cimetières de la communauté chrétienne à Dakar, en rappelant que ces endroits revêtent un caractère "inviolable" et le droit "inaliénable" de toute personne à une sépulture digne. 

‘’La Ligue [...] condamne de la façon la plus ferme la profanation de tombes au niveau des cimetières Saint-Lazare et Bel-Air quelque que puissent être par ailleurs les motivations de leurs auteurs.’’

Jeudi soir, le Conseil des Organisations non gouvernementales d’appui au développement (CONGAD) a dit sa "consternation profonde" et demandé, à son tour, ‘’à la Municipalité de Dakar de prendre les diligences nécessaires pour assurer à tous les cimetières sous sa tutelle, une meilleure gestion et de meilleures conditions de travail pour les vigiles qui y officient’’.

La mairie de Dakar doit aussi prendre en charge l’éclairage des cimetières une fois la nuit tombée, ajoute le texte qui invite par ailleurs les autorités judiciaires du pays à faire la lumière sur ces profanations.

Dépêche 


Gata Doré

Vendredi 12 Octobre 2012 10:49


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