« Je suis une solution pour Madagascar, pas un problème », a solennellement annoncé Andry Rajoelina pour expliquer son retrait. « Laissez-moi me sacrifier pour les 20 millions de Malgaches ».
Le président de la Transition confirme qu’il restera en place jusqu’aux élections qu’il veut sereines et démocratiques. Des élections présidentielle et législatives prévues pour mai et juillet prochain. Elles sont théoriquement couplées mais, a-t-il annoncé, il souhaite les dissocier tout en respectant le calendrier.
Mardi soir, pour Andry Rajoelina, l’heure était au bilan. « Cela n’a pas été facile, mais nous avons bâti, et si les hommes passent, les actions, elles, restent ». Il n’a pas oublié de dire un mot de ses adversaires politiques : « Ceux qui critiquent, qui ne pensent qu’à diviser, qu’à créer des troubles ». Celui qu’il vise là, c’est son principal rival, Marc Ravalomanana, l’ancien chef d’Etat qui s’est, lui aussi, retiré de la course. Ainsi, après quatre ans, les deux protagonistes de la crise se sont mis hors jeu. C’est ce qu’avait demandé la communauté internationale.
Surprise générale
Peu, ici, s'attendaient à une telle annonce. La majorité des observateurs pronostiquaient la candidature d'Andry Rajoelina ; l'opposition dénonçait sa pré-campagne électorale. Car ces dernières, le président de la Transition avait tout d'un candidat : il a multiplié les inaugurations, arpenté le pays, enchaîné les discours. A chaque fois, il assurait que personne ne choisirait le prochain président à la place des Malgaches, surtout pas la communauté internationale.
Andry Rajoelina ne se retire pas de la vie politique. « Je ne vous laisserai jamais seuls », a-t-il déclaré ce mardi soir. A seulement 38 ans, Andry Rajoelina a-t-il décidé de passer son tour et de se présenter en 2018 ou espère-t-il faire partie du prochain gouvernement ? Pour l'instant, l'incertitude règne, et en l'absence des deux principaux adversaires, des deux protagonistes de la crise débutée en 2009, la course a la présidentielle est plus que jamais ouverte.
Source : Rfi.fr