Madagascar: encore des arrestations après le lynchage de trois hommes à Nosy Be

Sur l'île de Nosy Be, au nord de Madagascar, au moins 27 personnes auraient été arrêtées dans le cadre des violences qui ont suivi la mort d'un enfant : deux Européens, un Français et un Franco-Italien y avaient en effet été lynchés par la foule, jeudi dernier au matin. Suivis par un Malgache dans la soirée. Les trois hommes étaient tenus pour responsables de l’enlèvement et de la mort de l'enfant. Ce week-end, un couvre-feu a été imposé. Près de 2 000 gendarmes patrouillent dans Nosy Be et des renforts sont arrivés.



Une patrouille de police emmène un homme suspecté d'avoir participé aux lynchages, à Nosy Be, le 6 octobre 2013. AFP PHOTO / RIJASOLO
La gendarmerie a annoncé qu'elle donnerait le bilan définitif des arrestations du week-end ce lundi matin 7 octobre, mais selon différentes sources, une 27e personne a été arrêtée. Il s'agirait d'un homme du quartier où sont morts les deux Européens : un homme à qui RFI a pu parler il y a deux jours et qui était présent lorsque la foule a retenu les deux Européens et lorsqu'elle les a questionnés séparément avant de les mettre à mort.
 
L'hypothèse du trafic incertaine
 
Sur les enregistrements de ces interrogatoires - que RFI a pu obtenir - le Franco-Italien, l'un des deux Européens lynchés par la foule, nie les accusations portées contre lui. De son côté, la gendarmerie affirme toujours ne pas s'appuyer sur ces enregistrements dans son enquête puisqu'elle ne les possède pas.
Enfin, l'hypothèse d'un trafic d'organes semble de plus en plus incertaine. Toujours aucune confirmation d'indices ou de faits de la part des autorités. Joint par RFI, le médecin qui a écrit la constatation de décès de l'enfant dit qu'il n'a pas pu déterminer la cause des mutilations.
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Beaucoup d'habitants de Nosy Be ont témoigné sur RFI. Certains ont dit qu'ils comprenaient cette colère collective, cette justice populaire, d'autres évoquent l'horreur du crime attribué par la foule aux trois hommes et enfin beaucoup dénoncent l'impunité des malfaiteurs. Voici le témoignage d'un homme, un habitant de Nosy Be qui a perdu son fils il y a quatre ans, enlevé devant sa maison.

Source : Rfi.fr

   

Dépéche

Lundi 7 Octobre 2013 12:53


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