« Est-ce vraiment par cette loi que nous parviendrons à éradiquer le viol ? », questionnent les évêques malgaches. Dans leur communiqué publié mardi, la castration, qualifiée sans ambiguïté d’acte de « torture », est dite contraire aux droits humains et aux principes mêmes de l’Église. « Le corps humain, en tant qu’œuvre de dieu, est sacré », détaillent les leaders religieux. « Ainsi rien ni personne n’a autorité sur ce dernier, pas même la loi »
L’Église catholique de Madagascar dénonce régulièrement la mauvaise gouvernance et la situation socio-économique sur l’île. Mais dans ce cadre de lutte contre la loi autorisant la castration pour les violeurs d'enfants, Denis-Alexandre Lahiniriko, voit une prise de position particulièrement frontale contre le régime : « C’est un revers politique, assure l’historien spécialiste des relations entre l’Église et l’État. D’autant plus que le régime a demandé le remplacement de l’ambassadrice de l’Union européenne [Isabelle Delattre Burger] parce qu’elle a simplement critiqué cette mesure de castration. Là, on a l’impression que l’Église se range derrière la position de la communauté internationale ».
L'Église peut-elle faire plier le gouvernement ?
Les associations malgaches de lutte contre les violences sexuelles ont aussi dénoncé une loi centrée sur les auteurs de viols plutôt que sur les victimes. L'implication de l'Église, réputée historiquement fidèle au régime, peut-elle faire reculer le pouvoir au sujet de la loi ? « À Madagascar, une fois que l’Église s’exprime, les régimes politiques ont toujours été à l’écoute, rappelle Denis-Alexandre Lahiniriko. Et je ne crois pas qu’après cette prise de position de l’Église, l’État procède réellement à des castrations. Je ne crois pas en une application effective de la loi ».
Sollicitée par RFI, Lova Ranoromaro, porte-parole du président Andry Rajoelina assure que le régime « prend au sérieux » les préoccupations soulevées par les évêques et se dit ouvert au dialogue avec toutes les parties. Néanmoins, la responsable politique maintient son cap et rappelle que la peine de castration chirurgicale a déjà été déclarée conforme à la loi par la Haute Cour Constitutionnelle.
« Dissuader »
Et d’ajouter que cette peine vise à « dissuader des actes horribles commis contre les enfants en bas âge », dont la protection reste « la priorité absolue ». Avant la promulgation de la loi, la Haute Cour Constitutionnelle exige du gouvernement des précisions sur les modalités pratiques de telles opérations afin que celles-ci n'entraînent « ni douleurs ni souffrances aiguës, physiques ou morales ».
L’Église catholique de Madagascar dénonce régulièrement la mauvaise gouvernance et la situation socio-économique sur l’île. Mais dans ce cadre de lutte contre la loi autorisant la castration pour les violeurs d'enfants, Denis-Alexandre Lahiniriko, voit une prise de position particulièrement frontale contre le régime : « C’est un revers politique, assure l’historien spécialiste des relations entre l’Église et l’État. D’autant plus que le régime a demandé le remplacement de l’ambassadrice de l’Union européenne [Isabelle Delattre Burger] parce qu’elle a simplement critiqué cette mesure de castration. Là, on a l’impression que l’Église se range derrière la position de la communauté internationale ».
L'Église peut-elle faire plier le gouvernement ?
Les associations malgaches de lutte contre les violences sexuelles ont aussi dénoncé une loi centrée sur les auteurs de viols plutôt que sur les victimes. L'implication de l'Église, réputée historiquement fidèle au régime, peut-elle faire reculer le pouvoir au sujet de la loi ? « À Madagascar, une fois que l’Église s’exprime, les régimes politiques ont toujours été à l’écoute, rappelle Denis-Alexandre Lahiniriko. Et je ne crois pas qu’après cette prise de position de l’Église, l’État procède réellement à des castrations. Je ne crois pas en une application effective de la loi ».
Sollicitée par RFI, Lova Ranoromaro, porte-parole du président Andry Rajoelina assure que le régime « prend au sérieux » les préoccupations soulevées par les évêques et se dit ouvert au dialogue avec toutes les parties. Néanmoins, la responsable politique maintient son cap et rappelle que la peine de castration chirurgicale a déjà été déclarée conforme à la loi par la Haute Cour Constitutionnelle.
« Dissuader »
Et d’ajouter que cette peine vise à « dissuader des actes horribles commis contre les enfants en bas âge », dont la protection reste « la priorité absolue ». Avant la promulgation de la loi, la Haute Cour Constitutionnelle exige du gouvernement des précisions sur les modalités pratiques de telles opérations afin que celles-ci n'entraînent « ni douleurs ni souffrances aiguës, physiques ou morales ».