Madagascar : toujours pas d’enquête internationale sur les exactions dans le Sud

Il n'y a toujours pas d'enquête sur les méthodes employées par les militaires dans le sud du pays. Les forces spéciales envoyées en septembre dernier pour lutter contre les dahalos (voleurs de bœufs) avaient en effet été accusées d’exactions. Pour faire toute la lumière sur leurs agissements, une enquête indépendante menée conjointement par les Nations unies et le gouvernement avait alors été promise. Elle semble avoir été oubliée.



Les forces spéciales malgaches envoyées en septembre dernier pour lutter contre les voleurs de bœufs dans le Sud avaient été accusées d’exactions. AFP PHOTO / ANDREEA CAMPEANU
Officiellement, ce n’est qu’un problème de budget. «Il n’y a pas l’argent pour diligenter cette enquête », explique ainsi la représentante des Nations unies sur la Grande Ile. Mais officieusement, selon de bonnes sources au sein de l’ONU et du gouvernement malgache, le malaise est palpable.
Il ne faut pas attendre de véritable enquête, reconnaissent-elles. Car à quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle et, alors que les tensions sont fortes au sein du pouvoir de transition, ce n’est, semble-t-il, pas le moment de faire des vagues.
« Si on prouve que les militaires ont mal agi, cela va mécontenter la présidence et l’armée… », explique une source bien informée au gouvernement. « On a peur que ce qu’il se passe dans le Sud déstabilise le pays, et devienne un prétexte pour retarder encore les élections », conclut-elle.
Selon certains membres de la société civile et Amnesty International, les forces spéciales se seraient en effet rendues coupables d’exécutions sommaires et de persécutions dans le Sud. Elles se sont depuis retirées de la région, mais l’instabilité perdure. La semaine dernière, au moins 200 bœufs y ont encore été volés.
Source: RFI


Charles Thialice SENGHOR

Mardi 26 Mars 2013 07:50


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