Le coordonnateur du Mouvement politique ‘’Yoonu Askan Wi’’, Madièye Mbodji, a déclaré, lundi à Louga, que les autorités n’auront ‘’aucune raison valable’’ pour interdire la marche de protestation du 3 avril prochain contre le Monument de la Renaissance africaine, initiée par les partis d’opposition membres de la Coalition ‘’Bennoo Siggil Senegaal’’.
‘’Nous avons choisi l’itinéraire qui va de l’école normale supérieure au rond point du jet d’eau de la Sicap, pour éviter qu’on assimile notre action à une quelconque tentative de sabotage’’, a souligné le membre de la conférence des leaders de Bennoo Siggil Senegaal qui a ajouté que ’’le monument est aux antipodes des préoccupations des Sénégalais’’.
‘’Nous avons décidé de marcher pour montrer notre opposition à ce monument qui s’avère être, en fait, un scandale artistique, politique, social, foncier et financier, a expliqué M. Mbodji, relevant que cette statue dont le coût est de 12 milliards FCFA, a été ’’construit sur un espace de 32 ha de l’emprise de l’aéroport’’ qui vaut ’’au bas mot 75 milliards’’.
Par ailleurs, a soutenu M. Mbodji, ‘’beaucoup d’artistes non impliqués estiment que le monument est en réalité une statue qui n’incarne nullement les réalités africaines et dont la conception n’a fait l’objet d’aucun concours national d’œuvre architecturale’’.
Et selon le responsable du Mouvement ‘’Yoonu Askan Wi’’, ‘’si la coalition Bennoo Siggil Senegaal accède au pouvoir, elle mettra sur pied une commission nationale composée d’experts, de membres de la société civile, de politiques qui seront chargés de réfléchir sur le sort de l’ouvrage’’.
Convaincu que le Président de la République ‘’n’agite la question du dialogue politique national que quand il veut franchir un palier difficile et nous endormir’’, M. Mbodji est d’avis que participer aux assises nationales demeure la meilleure preuve d’une volonté de discuter.
Au sujet du choix porté par Bennoo Siggil Senegaal sur Babacar Guèye comme médiateur, M. Mbodji a indiqué que cela s’explique par le fait que ‘’l’expertise de cet homme, qui a été à la tête d’un groupe de facilitation du dialogue et qui a participé à la révision du code électoral, doit forcer le respect aussi bien au niveau de Bennoo que de la mouvance présidentielle’’.
S’agissant de la question relative à la candidature unique ou plurielle de la coalition à la présidentielle de 2012, le porte-parole du mouvement ‘’Yoonu Askanwi’’ a relevé que ‘’le Bennoo, qui n’est pas un slogan creux mais une exigence des populations, ira aux élections avec un seul candidat ou une seule candidate’’.
‘’Le contraire contribuerait non seulement à fausser l’esprit de Bennoo, mais donnerait l’occasion à Me Wade de faire son jeu, a estimé M. Mbodji, ajoutant que cette exigence de candidature se justifie avec les résultats obtenus lors des élections locales de 2009 où les listes de Bennoo ont gagné les principales villes du pays ».