Née en 1953 à Latmingué, communauté rurale de la région de Kaolack, d’un père d’origine libanaise et d’une mère sénégalaise, Soham El Wardini a grandi entre dix frères et sœurs. Après le décès de son père, commerçant dans filière arachidière, la famille a déménagé dans la ville de Kaolack (centre du Sénégal) où la jeune fille est allée au lycée et a poursuivi des études supérieures d’anglais pour devenir enseignante.
C’est en 1999 qu’elle franchit le pas et entre en politique, rejoignant l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, ancien premier ministre socialiste, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale. Après avoir appartenu à son bureau politique, elle se détachera petit à petit du mouvement. Son éloignement fait suite à la scission, en 2012, du Parti socialiste entre les partisans d’une participation à la coalition de l’actuel président libéral Macky Sall et les dissidents, dont l’un des leaders n’est autre que Khalifa Sall. Elle rejoindra ce dernier dans sa mairie en tant qu’adjointe à la culture.
Pour la première fois en 2018, une femme dirige Dakar. Depuis l’incarcération en mars 2017 du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, celle qui était sa première adjointe depuis 2014 a d’abord assuré l’intérim, avant d’être confirmée dans ses fonctions, samedi 29 septembre. Elle a été élue par 64 voix contre 13 pour Moussa Sy et 11 pour Banda Diop, ses deux adversaires, membres eux aussi de la coalition Taxawu Dakar, fondée par Khalifa Sall et dissidente du Parti socialiste.
Après avoir quitté l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, pour Khalifa Sall, Soham Wardini semble avoir été trahie par ce dernier. Puisse que l’ancien maire de Dakar a porté son choix sur Barthélémy Dias, alors leur coalition Yewwi Askan Wi, avait décidé de maintenir la candidature des maires sortants.
Pour annoncer la nouvelle à Soham El Wardini, Khalifa Ababacar Sall a fait le déplacement chez elle pour lui expliquer les raisons de son choix. Lorsque Khalifa Sall lui a annoncé la nouvelle, la mairesse de Dakar a encaissé le coup, l’a remercié de sa démarche, non sans lui faire part du fond de sa pensée.
Mais, c’est Badara Gadiaga, conseiller municipal à la ville de Dakar, inconditionnel de Soham El Wardini et grand défenseur de son bilan, qui est monté au créneau pour flétrir d’un grand air de déception les arguments de Khalifa qui aurait agi sous pression. « Vous dites avoir subi une pression. Nous vous le concédons même si c’est décevant comme explication de la part de quelqu’un qui aspire à diriger ce pays et présider aux destinées de 16 millions de Sénégalais ».
Badara Gadiaga n’a pas manqué de rappeler à Khalifa Ababacar Sall les combats et autres sacrifices consentis pour sa libération dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. « Lorsqu’il s’est agi personnellement de témoigner pour vous lors de votre procès pour détournement de deniers publics, nous avions subi à l’époque toute sorte de pression, néanmoins nous n’avons pas fléchi ».
Cela ne l’a pas empêché d’être candidate à sa propre succession. Elle a été investie par l'Union citoyenne Bunt-bi. « Je suis la candidate de Dakar. Je suis la candidate de cette ville plus que centenaire, ouverte à toutes les identités, à toutes les fraternités et à toutes les solidarités. Pour Dakar, je suis prête. Prête à répondre aux enjeux du moment et à relever les défis de demain », a-t-elle déclaré lors d’une rencontre avec la presse.
C’est en 1999 qu’elle franchit le pas et entre en politique, rejoignant l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, ancien premier ministre socialiste, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale. Après avoir appartenu à son bureau politique, elle se détachera petit à petit du mouvement. Son éloignement fait suite à la scission, en 2012, du Parti socialiste entre les partisans d’une participation à la coalition de l’actuel président libéral Macky Sall et les dissidents, dont l’un des leaders n’est autre que Khalifa Sall. Elle rejoindra ce dernier dans sa mairie en tant qu’adjointe à la culture.
Pour la première fois en 2018, une femme dirige Dakar. Depuis l’incarcération en mars 2017 du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, celle qui était sa première adjointe depuis 2014 a d’abord assuré l’intérim, avant d’être confirmée dans ses fonctions, samedi 29 septembre. Elle a été élue par 64 voix contre 13 pour Moussa Sy et 11 pour Banda Diop, ses deux adversaires, membres eux aussi de la coalition Taxawu Dakar, fondée par Khalifa Sall et dissidente du Parti socialiste.
Victime d’abandon en pleine ascension?
Après avoir quitté l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, pour Khalifa Sall, Soham Wardini semble avoir été trahie par ce dernier. Puisse que l’ancien maire de Dakar a porté son choix sur Barthélémy Dias, alors leur coalition Yewwi Askan Wi, avait décidé de maintenir la candidature des maires sortants.
Pour annoncer la nouvelle à Soham El Wardini, Khalifa Ababacar Sall a fait le déplacement chez elle pour lui expliquer les raisons de son choix. Lorsque Khalifa Sall lui a annoncé la nouvelle, la mairesse de Dakar a encaissé le coup, l’a remercié de sa démarche, non sans lui faire part du fond de sa pensée.
Mais, c’est Badara Gadiaga, conseiller municipal à la ville de Dakar, inconditionnel de Soham El Wardini et grand défenseur de son bilan, qui est monté au créneau pour flétrir d’un grand air de déception les arguments de Khalifa qui aurait agi sous pression. « Vous dites avoir subi une pression. Nous vous le concédons même si c’est décevant comme explication de la part de quelqu’un qui aspire à diriger ce pays et présider aux destinées de 16 millions de Sénégalais ».
Badara Gadiaga n’a pas manqué de rappeler à Khalifa Ababacar Sall les combats et autres sacrifices consentis pour sa libération dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. « Lorsqu’il s’est agi personnellement de témoigner pour vous lors de votre procès pour détournement de deniers publics, nous avions subi à l’époque toute sorte de pression, néanmoins nous n’avons pas fléchi ».
Cela ne l’a pas empêché d’être candidate à sa propre succession. Elle a été investie par l'Union citoyenne Bunt-bi. « Je suis la candidate de Dakar. Je suis la candidate de cette ville plus que centenaire, ouverte à toutes les identités, à toutes les fraternités et à toutes les solidarités. Pour Dakar, je suis prête. Prête à répondre aux enjeux du moment et à relever les défis de demain », a-t-elle déclaré lors d’une rencontre avec la presse.
Les limites d’une candidature controversée
Face aux poids lourds de la politique du pouvoir comme dans l’opposition, Soham El Wardini présente très peu de chances, sinon aucune. C’est l’avis du professeur Moussa DIAW, enseignant chercheur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis et analyste politique. « Ça va être difficile devant les candidats comme Abdoulaye Diouf Sarr et Barthélémy Dias. Ses chances sont limites parce que Diouf Sarr, c'est la majorité. Ensuite, Barthélémy Dias est soutenu par Yewwi Askan Wi, avec des leaders politiques qui sont connus. Qui ont des bases et qui ont une capacité de mobilisation », a-t-il commenté pour PressAfrik.
Pour notre interlocuteur, « ça ne sera pas facile pour Soham El Wadini ». « Elle peut faire valoir des résultats au niveau de sa mairie, mais les capacités de mobilisation et surtout l'aura, la médiation des candidats, ne laissent pas beaucoup de places pour une candidate qui a un résultat à défendre. Elle va avoir du mal à percer, à avoir une position vraiment centrale au niveau de cette position ».
C'est vrai que Soham El Wardini est soutenue par un groupe de femmes qui font partie des mouvements de genre. En jouant sur ce registre, c’est un argument, mais ça ne sera pas suffisant. Parce que, dira-t-il, « il y a d'autres logiques qui fonctionnent et surtout ça dépend de sa capacité, de sa combativité et de son action politique par rapport aux autres qui occupent le terrain et qui sont dynamiques ».
Aussi, avec le choix porté sur Barthélémy Dias, « cela ne la conforte pas dans sa position ». « Ce qui fait que madame Wardini va se retrouver pratiquement seule sinon avec le soutien des femmes qui encouragent les candidatures féminines. Ce choix ne va pas du tout la favoriser dans le contexte politique actuel. Je ne crois pas qu'elle puisse s'en sortir. C'est vrai que la politique c'est l'incertitude, mais là, compte tenu des candidats et de leur position politique et surtout l'appareil qui est derrière, elle a très peu de chances de passer », a soutenu M. Diaw.
Une petite chance
Abordant dans le même sens que son collègue, le professeur, Charles Biagui, enseignant chercheur en Science politique à l'Université Cheikh Anta Diop est d’avis que Soham El Wardini pourra difficilement remporter les élections. Cependant, il a évoqué une petite chance de la candidate sortante. « Il est vrai qu'en politique il ne faut jamais être catégorique, car elle nous offre très souvent des surprises. Mais nonobstant cette réalité, je ne vois pas comment Soham El Wardini pourrait remporter l'élection au soir du 23 janvier », a-t-il affirmé.
Selon toute vraisemblance, M. Biagui soutient qu’ «on s'achemine vers un duel entre Diouf Sarr et Barthélémy Dias. Malheureusement pour Soham El Wardini, elle n'a pas su pendant tout ce temps qu'elle a été maire, aller à la rencontre des Dakarois ni conquérir leur cœur. Et c'est dommage pour elle ».
Tout ça pour dire que sa candidature présente beaucoup de limites. « Mme Wardini n'est pas très connue. Elle n'est pas dotée d'un charisme. Elle est plus ou moins effacée dans un espace politique dakarois en pleine ébullition. Elle ne réagit pas trop dans les débats politiques et ne pèse pas trop de mon point de vue. Même si encore une fois, la politique nous offre souvent des surprises. Il serait vraiment étonnant qu'elle puisse passer ».
Toujours selon l’analyste politique, tout candidat éventuellement des chances. Mais, on verra lors de la campagne si elle pourra mobiliser les électeurs. « Sa chance, c'est peut-être les femmes surtout. Elles représentent un poids sur l'échiquier non seulement national, mais aussi Dakarois. Mais c'est une petite chance. En définitive, je ne suis pas sûr non plus que toutes les femmes de Dakar puissent voter pour elle. Sa candidature représente beaucoup plus de limites que d’avantages ».