Mali-Burkina-Niger: pour Iyad Ag Ghaly, chef du Jnim, «l'affrontement est entré dans une nouvelle phase»

Au Mali, il n'avait plus fait entendre sa voix depuis août 2021. Iyad Ag Ghaly, chef du Jnim (Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, s'exprime dans une nouvelle vidéo diffusée mardi après-midi. Dans cette vidéo de propagande, le chef jihadiste dessine les nouveaux contours du combat qu'il entend mener au Sahel.



Iyad Ag Ghaly commence par citer ses ennemis : les « pouvoirs traîtres » du Mali, du Burkina et du Niger, et leurs nouveaux « alliés infidèles », la Russie et Wagner. Le chef jihadiste estime que « l'affrontement est entré dans une nouvelle phase », du fait de ces nouvelles alliances, et appelle à la mobilisation dans toute la région.
 
Le moment n'est pas choisi au hasard. Onze ans après avoir occupé le nord du Mali avec d'autres groupes alliés d'al-Qaïda, et après en avoir été chassé par la force française Serval, Iyad Ag Ghaly est aujourd'hui face à un nouvel adversaire... mais aussi à de nouvelles opportunités.
 
« Pour la parole d'Allah »
L'armée malienne vient de déloger les rebelles du CSP de leur fief de Kidal. L'accord de paix de 2015 qui a volé en éclat constituait un rempart contre les jihadistes : aujourd'hui, le chef du Jnim espère profiter de la déception de ceux qui croyaient en cet accord pour recruter.
 
Parmi les combattants du CSP donc, ou plus globalement parmi les populations du Nord qui craignent les exactions de l'armée et de Wagner. Mais Iyad Ag Ghaly prévient : lui ne se bat pas pour l'égalité des droits des Maliens du nord et du sud, mais pour imposer « la parole et la loi d'Allah ».
 
Massacres de Wagner
Les jihadistes sous ses ordres sont responsables d'attaques presque quotidiennes : contre les forces armées et contre les populations civiles, auxquelles ils imposent, dans les zones sous leur contrôle, de respecter leurs règles. Ceux qui ne se plient pas sont assassinés ou enlevés.
 
Dans sa vidéo, Iyad Ag Ghaly n'en dénonce pas moins les massacres commis par les armées nationales et par les mercenaires de Wagner au Mali et au Burkina Faso, et tente de se présenter en défenseur des opprimés. Il égrène à cet effet une longue liste de localités où les populations civiles ont été victimes de ce qu'il qualifie de « boucherie monstrueuse ». Ce qui provoquera, selon lui, une extension du jihad.
 
Aux gouvernements sahéliens, il prédit ainsi que la Russie et Wagner connaîtront l'échec, comme la France avant eux.

RFI

Mercredi 13 Décembre 2023 09:31


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