Les soldats n'ont pas encore lâché les rênes du pouvoir à Bamako. La désignation de Cheick Modibo Diarra ainsi que la vague d'arrestations de leaders politiques et de chefs militaires démontrent avec force que, jusqu'à nouvel ordre, l'essentiel de l'autorité se trouve toujours au camp Soundiata Keita de Kati.
C'est dans cette enceinte militaire qu'ont été conduites toutes les personnalités arrêtées et c'est encore là que se trouvait mardi 17 avril, en début de journée, le futur Premier ministre. Cheick Modibo Diarra est en effet le choix de l'ex-junte et de la Cédéao bien plus que celui des politiques maliens. Parmi ces derniers, certains considèrent d'ailleurs avec ironie que cet astrophysicien connaît bien mieux les problèmes de Mars que ceux du Mali.
Un astrophysicien Premier ministre du Mali
A 60 ans, Cheick Modibo Diarra est avant tout connu pour avoir fait partie de l'équipe de la Nasa qui a fait atterrir une sonde sur la planète Mars. Il obtient à cette époque la nationalité américaine. Il deviendra ensuite le premier directeur général de l'université virtuelle d'Afrique basée à Nairobi. Il est depuis 2006 président de Microsoft Afrique.
Nommé ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco, il parcourt le monde. Mais Cheick Modibo Diarra n'en est pas moins malien. Natif de Segou, il s'est lancé l'an passé dans la politique. En vue de la présidentielle qui devait se tenir ce 29 avril, il crée son parti politique le RpDM, le Rassemblement pour le developpement du Mali. Dans la presse malienne, il affirmait sentir l'aspiration du peuple au changement.
Selon des témoignages de proches, Cheick Modibo Diarra est un homme affable qui sait soigner son image. «Les gens croient que je suis allé sur la planète Mars» aime-t-il raconter, croyant à la force des apparences. Cheick Modibo Diarra connaît bien Blaise Compaoré le médiateur de la crise malienne. Frère de l'ancien vérificateur général du Mali il est également le gendre de Moussa Traoré renversé par un coup d'Etat en 1991. C'est à la suite d'un autre coup d'Etat qu'il est aujourd'hui propulsé à la primature. Instaurer un climat de terreur
Au sein de la classe politique malienne on estime que l'objectif inavoué des rafles lancées lundi soir est d'instaurer un climat de terreur pour permettre aux militaires de se maintenir au pouvoir.
Dioncounda Traoré président intérimaire s'est entretenu avec le capitaine Sanogo au sujet des arrestations. Le reportage de notre envoyé spécial
« Près de 24h après son arrestation par des hommes armés, de nuit à son domicile, les proches de Modibo Sidibé, très inquiets, n'avaient toujours aucune nouvelle de lui. Impossible d'établir le moindre contact avec l'ancien Premier ministre détenu dans le camp des ex-putschistes de Kati. Impossible de connaître également les raisons de son incarcération... une situation dénoncée par le président intérimaire Dioncounda Traoré... »
La première victime collatérale de ces arrestations est Dioncounda Traoré. Les militaires du CNRDRE n'ont pas caché leur défiance à l'égard du président par intérim. Ils ne l'ont pas informé avant de lancer les interpellations et aujourd'hui ils continuent de faire pression pour qu'une autre personnalité soit trouvée pour conduire la transition après la période intérimaire. Si elle n'est pas tranchée auparavant, cette question devrait être abordée le 26 avril lors d'un nouveau sommet de la Cédéao consacré au Mali.
RFI
C'est dans cette enceinte militaire qu'ont été conduites toutes les personnalités arrêtées et c'est encore là que se trouvait mardi 17 avril, en début de journée, le futur Premier ministre. Cheick Modibo Diarra est en effet le choix de l'ex-junte et de la Cédéao bien plus que celui des politiques maliens. Parmi ces derniers, certains considèrent d'ailleurs avec ironie que cet astrophysicien connaît bien mieux les problèmes de Mars que ceux du Mali.
Un astrophysicien Premier ministre du Mali
A 60 ans, Cheick Modibo Diarra est avant tout connu pour avoir fait partie de l'équipe de la Nasa qui a fait atterrir une sonde sur la planète Mars. Il obtient à cette époque la nationalité américaine. Il deviendra ensuite le premier directeur général de l'université virtuelle d'Afrique basée à Nairobi. Il est depuis 2006 président de Microsoft Afrique.
Nommé ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco, il parcourt le monde. Mais Cheick Modibo Diarra n'en est pas moins malien. Natif de Segou, il s'est lancé l'an passé dans la politique. En vue de la présidentielle qui devait se tenir ce 29 avril, il crée son parti politique le RpDM, le Rassemblement pour le developpement du Mali. Dans la presse malienne, il affirmait sentir l'aspiration du peuple au changement.
Selon des témoignages de proches, Cheick Modibo Diarra est un homme affable qui sait soigner son image. «Les gens croient que je suis allé sur la planète Mars» aime-t-il raconter, croyant à la force des apparences. Cheick Modibo Diarra connaît bien Blaise Compaoré le médiateur de la crise malienne. Frère de l'ancien vérificateur général du Mali il est également le gendre de Moussa Traoré renversé par un coup d'Etat en 1991. C'est à la suite d'un autre coup d'Etat qu'il est aujourd'hui propulsé à la primature. Instaurer un climat de terreur
Au sein de la classe politique malienne on estime que l'objectif inavoué des rafles lancées lundi soir est d'instaurer un climat de terreur pour permettre aux militaires de se maintenir au pouvoir.
Dioncounda Traoré président intérimaire s'est entretenu avec le capitaine Sanogo au sujet des arrestations. Le reportage de notre envoyé spécial
« Près de 24h après son arrestation par des hommes armés, de nuit à son domicile, les proches de Modibo Sidibé, très inquiets, n'avaient toujours aucune nouvelle de lui. Impossible d'établir le moindre contact avec l'ancien Premier ministre détenu dans le camp des ex-putschistes de Kati. Impossible de connaître également les raisons de son incarcération... une situation dénoncée par le président intérimaire Dioncounda Traoré... »
La première victime collatérale de ces arrestations est Dioncounda Traoré. Les militaires du CNRDRE n'ont pas caché leur défiance à l'égard du président par intérim. Ils ne l'ont pas informé avant de lancer les interpellations et aujourd'hui ils continuent de faire pression pour qu'une autre personnalité soit trouvée pour conduire la transition après la période intérimaire. Si elle n'est pas tranchée auparavant, cette question devrait être abordée le 26 avril lors d'un nouveau sommet de la Cédéao consacré au Mali.
RFI