Procès-Verbal (presse) est en mesure de révéler que l’intéressé a été évacué par avion militaire burbkinabè.
En effet, après l’attaque lancée par les islamistes contre le gouvernorat de Gao, siège du MNLA, ce fut la débandade. Bilal Ag Chérif, essuyant des tirs, est blessé. Il arrive néanmoins à escalader le mur du gouvernorat avec l’aide d’un combattant du MNLA. Les islamistes, entre-temps, se préoccupent, non de faire des prisonniers, mais de prendre le contrôle des lieux. Ils ne voient pas Bilal se sauver du théâtre des opérations. Une fois hors du gouvernorat, Bilal passe des coups de fil urgents. Quelques instants plus tard, un avion militaire étranger vient survoler la ville de Gao à basse altitude, comme s’il cherchait un endroit où atterrir. Après de nombreux détours dans le ciel, l’avion atterrit sur une piste située à la sortie de la ville, sur l’axe Gao-Gossi. Trois témoins présents sur le lieu de l’atterrissage et que notre correspondant local a pu joindre, attestent que l’avion était un avion militaire de l’armée burkinabé, frappé des couleurs et du nom de ce pays voisin. A bord se trouvaient des soldats burkinabè armés jusqu’aux dents. Juste après l’atterrissage de l’avion, les témoins en ont vu descendre des commandos munis de tout leur attirail de guerre. Ils ont pris position autour de l’avion et on a alors vu foncer vers ce dernier un véhicule tout terrain blanc. Un des passagers de ce véhicule tout terrain, Bilal Ag Chérif, est immédiatement embarqué dans l’avion burkinabè qui redécolle aussitôt. Lorsque les trois témoins sont rentrés précipitamment à Gao, ils ont raconté ce qu’ils ont vu. Pressés de questions par les populations, ils ont décrit la scène avec des détails précis.
Pour l’instant, à Gao, les spéculations vont bon train sur les motivations du Burkina Faso. Pourquoi le pays de Blaise Compaoré, médiateur attitré de la crise malienne, vient-il sauver d’une mort certaine le leader du MNLA ? L’a-t-il fait avec le mandat des autorités maliennes ou avec celui de la CEDEAO ? A-t-il des intérêts particuliers avec les indépendantistes du MNLA ? Son acte ne le disqualifie-t-il pas comme interlocuteur du gouvernement malien et même des rebelles islamistes ?
Ces interrogations sont d’autant plus graves qu’il y a un mois, des faits curieux impliquant le Burkina se sont produits au Ghana. De fait, au port maritime ghanéen de Téma, une cargaison de 120 véhicules 4X4 de marque Toyota BJ a été débarquée, sortie du port et convoyée officiellement au Burkina. Les citoyens maliens présents au port, ce jour-là, se sont inquiétés. C’était bien la première fois qu’ils voyaient à Téma les « revendeurs » chargés convoyer les véhicules-là au Burkina alors que tous les « renvendeurs » de véhicules qui opèrent à Téma se connaissent. Et il s’agissait de véhicules très peu prisés par les Burkinabè en général car n’ayant aucun usage citadin ni aucune coquetterie: pourquoi en convoyer d’un coup une centaine dans ce pays? Surtout, les véhicules en cause sont le moyen de déplacement privilégié des rebelles armés qui occupent le nord-Mali: le tuyeau d’échappement se situant en l’air, à ras de pare-brise, ces véhicules très rapides sont capables de traverser les oasis, étangs et marigots du désert malien sans que le moteur s’éteigne. N’étaient-ils pas en réalité destinés aux rebelles mais importés sous couvert de citoyens burkinabè ? Notons que les véhicules coûtent chacun 30 millions de francs.
Le jeu trouble du Burkina Faso pourrait s’expliquer par trois facteurs essentiels. Ce pays en a toujours voulu au Mali de l’avoir militairement défait en 1974 et en 1984 au sujet de la bande litigieuse d’Aouzou dont la majeure partie est passée, depuis, sous souveraineté malienne. En outre, le Burkina est un pion stratégique de la France sur l’échiquier sous-régional: or on sait que la France (en tout cas celle de Nicolas Sarkozy) a, face à l’inertie militaire du pouvoir d’ATT, beaucoup misé sur le MNLA afin de faire barrage à l’hégémonie prévisible des islamistes d’AQMI dans le désert sahélo-saharien. Enfin, Blaise Compaoré lui-même n’a jamais caché sa stratégie de négociation: faire du Mali une fédération où le MNLA ferait la loi au nord, au détriment des islamistes détestés par l’occident… Toute la question est, à présent, de savoir ce que dirontles autorités maliennes au médiateur burkinabè.
source: Pocès-Verbal
En effet, après l’attaque lancée par les islamistes contre le gouvernorat de Gao, siège du MNLA, ce fut la débandade. Bilal Ag Chérif, essuyant des tirs, est blessé. Il arrive néanmoins à escalader le mur du gouvernorat avec l’aide d’un combattant du MNLA. Les islamistes, entre-temps, se préoccupent, non de faire des prisonniers, mais de prendre le contrôle des lieux. Ils ne voient pas Bilal se sauver du théâtre des opérations. Une fois hors du gouvernorat, Bilal passe des coups de fil urgents. Quelques instants plus tard, un avion militaire étranger vient survoler la ville de Gao à basse altitude, comme s’il cherchait un endroit où atterrir. Après de nombreux détours dans le ciel, l’avion atterrit sur une piste située à la sortie de la ville, sur l’axe Gao-Gossi. Trois témoins présents sur le lieu de l’atterrissage et que notre correspondant local a pu joindre, attestent que l’avion était un avion militaire de l’armée burkinabé, frappé des couleurs et du nom de ce pays voisin. A bord se trouvaient des soldats burkinabè armés jusqu’aux dents. Juste après l’atterrissage de l’avion, les témoins en ont vu descendre des commandos munis de tout leur attirail de guerre. Ils ont pris position autour de l’avion et on a alors vu foncer vers ce dernier un véhicule tout terrain blanc. Un des passagers de ce véhicule tout terrain, Bilal Ag Chérif, est immédiatement embarqué dans l’avion burkinabè qui redécolle aussitôt. Lorsque les trois témoins sont rentrés précipitamment à Gao, ils ont raconté ce qu’ils ont vu. Pressés de questions par les populations, ils ont décrit la scène avec des détails précis.
Pour l’instant, à Gao, les spéculations vont bon train sur les motivations du Burkina Faso. Pourquoi le pays de Blaise Compaoré, médiateur attitré de la crise malienne, vient-il sauver d’une mort certaine le leader du MNLA ? L’a-t-il fait avec le mandat des autorités maliennes ou avec celui de la CEDEAO ? A-t-il des intérêts particuliers avec les indépendantistes du MNLA ? Son acte ne le disqualifie-t-il pas comme interlocuteur du gouvernement malien et même des rebelles islamistes ?
Ces interrogations sont d’autant plus graves qu’il y a un mois, des faits curieux impliquant le Burkina se sont produits au Ghana. De fait, au port maritime ghanéen de Téma, une cargaison de 120 véhicules 4X4 de marque Toyota BJ a été débarquée, sortie du port et convoyée officiellement au Burkina. Les citoyens maliens présents au port, ce jour-là, se sont inquiétés. C’était bien la première fois qu’ils voyaient à Téma les « revendeurs » chargés convoyer les véhicules-là au Burkina alors que tous les « renvendeurs » de véhicules qui opèrent à Téma se connaissent. Et il s’agissait de véhicules très peu prisés par les Burkinabè en général car n’ayant aucun usage citadin ni aucune coquetterie: pourquoi en convoyer d’un coup une centaine dans ce pays? Surtout, les véhicules en cause sont le moyen de déplacement privilégié des rebelles armés qui occupent le nord-Mali: le tuyeau d’échappement se situant en l’air, à ras de pare-brise, ces véhicules très rapides sont capables de traverser les oasis, étangs et marigots du désert malien sans que le moteur s’éteigne. N’étaient-ils pas en réalité destinés aux rebelles mais importés sous couvert de citoyens burkinabè ? Notons que les véhicules coûtent chacun 30 millions de francs.
Le jeu trouble du Burkina Faso pourrait s’expliquer par trois facteurs essentiels. Ce pays en a toujours voulu au Mali de l’avoir militairement défait en 1974 et en 1984 au sujet de la bande litigieuse d’Aouzou dont la majeure partie est passée, depuis, sous souveraineté malienne. En outre, le Burkina est un pion stratégique de la France sur l’échiquier sous-régional: or on sait que la France (en tout cas celle de Nicolas Sarkozy) a, face à l’inertie militaire du pouvoir d’ATT, beaucoup misé sur le MNLA afin de faire barrage à l’hégémonie prévisible des islamistes d’AQMI dans le désert sahélo-saharien. Enfin, Blaise Compaoré lui-même n’a jamais caché sa stratégie de négociation: faire du Mali une fédération où le MNLA ferait la loi au nord, au détriment des islamistes détestés par l’occident… Toute la question est, à présent, de savoir ce que dirontles autorités maliennes au médiateur burkinabè.
source: Pocès-Verbal