En réalité, le refus du parquet d’accéder à la demande de mise en liberté des officiers formulée par leurs avocats est non seulement lié à l’influence des putschistes du 22 mars sur les affaires du pays mais aussi à la situation sociopolitique toujours très confuse. Les officiers en détention ont toujours été considérés par la junte militaire comme des redoutables adversaires, donc des frères d’armes à qui, on ne peut pas du tout faire confiance.
Aujourd’hui, plus que jamais, notre pays a besoin d’une armée réconciliée avec elle-même mais aussi avec le peuple. Il est temps de mettre fin à cette histoire de contre coup d’Etat afin de faire face à la menace des islamistes qui constitue un danger pour l’existence même de notre nation. Le capitaine Sanogo et ses camarades doivent faire un geste afin de faciliter la recherche d’une solution politique qui aura l’avantage de cicatriser cette grave fracture à l’intérieur de l’armée. Certaines mesures si elles sont prises pourraient largement contribuer à apaiser les uns et les autres. Il s’agit de la libération de tous les militaires et policiers détenus, la prise des dispositions par les autorités pour accompagner les familles en détresse. Toutes ces mesures seront chapeautées par une véritable grande cérémonie de réconciliation entre les frères d’armes qui va laver les cœurs des uns et des autres.
Source : Le Challenger