La situation à Kidal n’est pas tenable, elle présente même de nombreux risques. « Le seul obstacle reste la situation du MNLA. S’il veut rester dans le processus politique, il faut qu’il se désarme. L’autre risque, c’est que le MNLA peut recycler en son sein des éléments venus des autres mouvements et qui ne seront pas plus fréquentables parce qu’ils auront changé d’étiquette », affirme Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali.
Autre risque : l’amalgame que la population pourrait faire entre Touaregs, MNLA et terroristes, et les exactions auxquelles elle pourrait se livrer, pointe le chercheur au CNRS André Bourgeot. Pour lui, il ne peut y avoir d’exception Kidal : « Le peuple malien ne peut pas l’accepter. Si on va dans le sens d’une restauration de l’intégrité territoriale, ça ne peut pas se faire dans un premier temps sur des bases particulières. Kidal appartient au Mali. Ce qui est un petit peu gênant dans la politique actuelle, c’est qu’on sent qu’il y a quelque chose de spécifique à Kidal ».
Le MNLA se maintient à Kidal car il est soutenu par la France, affirme le président du collectif des ressortissants de Kidal. Or selon lui, si le mouvement touareg refuse de déposer les armes, il ne devrait pas bénéficier d’un traitement de faveur : « Il faut peut-être les contraindre à quitter les villes, de la même manière qu’on a contraint les islamistes à quitter les villes ».
Source : Rfi.fr