Le chef des Touarègues du Nord du Mali, Ibrahim Ag Bahanga (source:issalane.fatalblog.com)
«Trop, c’est trop, nous ne croiserons plus les bras pour compter nos morts ». Aveu d’impuissance d’un général qui voit sans cesse ses troupes décimées sur le champ de bataille ou volonté affirmée d’un chef d’Etat qui a décidé d’en découdre, désormais, avec les ennemis de la paix ? Sans doute, après l’attaque perfide de Nampala dimanche dernier par les bandits armés de Ibrahim Bahanga, il faut croire que la coupe est pleine à ras bord et que ATT a bu le calice jusqu’à la lie.
Désespérément cramponné à un dialogue inutile, il vient, une fois, de plus, de se voir sonner le tocsin à l’oreille. Aussi, la rage au cœur, il est sorti de ses gonds devant tout un peuple tout en maudissant le jour où il est monté à Koulouba.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que le président Amadou Toumani Touré reprenne du poil de la bête. L’attaque d’Abeïbara en mai 2008, l’avait également mis sur les nerfs. Il avait promis un châtiment exemplaire pour les narcotrafiquants du désert. Chose promise, chose due. L’opération «Faso jigi» menée par le colonel El Hadj Gamou, avait sérieusement maté les bandits armés dans les grottes de Tinzawaten. Cette riposte musclée de l’armée régulière appuyée par des hélicoptères de combat avait, provisoirement, fait renaître la quiétude et la confiance chez les populations. Tout le peuple malien s’était alors réconcilié avec son armée et avait cru, naïvement, que de telles attaques ne se perpétreraient plus.
Car on avait cru aussi que les opérations de ratissage menées au nord par les troupes du colonel El Hadj Gamou allaient se poursuivre. Mais à l’évidence, avec l’attaque de Nampala, on voit que nos soldats ont baissé la garde alors que la vigilance était de mise. Et au fur des attaques, Bahanga veut prouver qu’il peut frapper des objectifs au coeur même du pays. L’attaque de Nampala est là pour l’attester. Aussi, le conflit est-il en train de s’éloigner des bases des bandits armés pour se fixer au centre, à défaut d’atteindre le sud profond. En effet, c’est en frappant au cœur de la cité que Bahanga veut prouver sa forte capacité de nuisance, frapper l’opinion et faire une grosse impression sur la communauté internationale si prompte à s’émouvoir pour la cause des Touaregs.
ATT va-t-il lui permettre de se faire un nom sur les cadavres des soldats maliens ? Tout prouve, en tout cas, que cette fois-ci, il en a ras-le-bol : «j’ai tout fait pour les ramener dans le processus de paix. Je suis partisan de la paix, j’œuvre pour la paix, mais je n’accepterai pas n’importe quelle paix». Mais on est habitué à des déclarations de ce genre de la part d’un chef d’Etat hésitant, adepte des pirouettes et incapable de franchir le Rubicon. Il avait dit la même chose après Abeïbara, il ressassera le même discours demain et les Maliens n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
Sauf que Bahanga et sa clique veulent l’obliger à faire la guerre. Ce faisant, ATT est obligé de faire la guerre ou de la subir parce que lui seul croit encore aux vertus du dialogue. Un piège infernal qui ressemble à un nid de guêpe dans lequel il s’est enferré lui-même et qui est en train de lui faire perdre toutes ses plumes. Les négociations d’Alger, c’est le monologue d’ATT et un one-man-show pour Kafougouna Koné. Depuis que ces salamalecs ont commencé, personne n’a encore vu les dividendes de la paix. Au contraire, chaque jour amène son cortège de morts et de blessés, son lot de prisonniers et de réfugiés. Que voulez-vous, on ne peut pas développer des gens contre leur volonté !
On comprend d’autant moins l’empressement des généraux à courber l’échine devant une horde de pillards qu’au Niger voisin un autre général refuse de dialoguer avec les terroristes. C’est que Mamadou Tanja n’est pas un illusionniste, il sait, a priori, que qui veut la paix prépare la guerre et, à plus forte raison, que la guerre se gagne par la guerre. Or, sur le plan strictement militaire, on ne peut pas dire que le Niger a plus de moyens que le Mali.
En réalité, dès le début des incursions armées, ATT et tout l’état-major ont commis une erreur stratégique qu’ils continuent de payer au plus fort. A la première escarmouche, ils se sont jetés dans les bras de l’ennemi faisant foi à la médiation algérienne. A défaut de récuser cette médiation, il faut dire que l’attitude des Algériens est suspecte dans la mesure où ils accordent asile et protection aux bandits armés qui viennent tuer et piller au Mali. Bahanga y a amené toute sa famille pour la mettre à l’abri. C’est à Alger et dans d’autres villes que les narcotrafiquants se rendent en villégiature pour dépenser les fruits de leurs rapines. Tout cela se passe au vu et au su des autorités algériennes. Peut-on être juge et partie à la fois ?
A la complicité tacite des autorités algériennes, s’ajoute, à l’intérieur, la flagornerie des hommes politiques. Soucieux de préserver leur rente, les responsables des quarante trois partis politiques qui ont soutenu la réélection du général, lui ont fait croire naïvement que seul le dialogue paie. A l’époque, ils avaient même traité de va-t-en-guerre ceux qui, comme le RPM d’IBK, avaient prôné l’option de la fermeté. D’un côté, il y avait les bons samaritains de la paix et, de l’autre, les ennemis de la nation. Habitué aux chants de sirènes, ATT s’est engouffré dans cette brèche mortelle, sachant bien que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Aujourd’hui, les faiseurs de paix ne sont pas plus avancés que les seigneurs de guerre.
Pire encore, le président est seul dans son combat. Contrairement au beau temps de la campagne électorale, aucun homme politique ne pipe mot des attaques armées au nord. Pas de meetings de soutien comme on en voyait à profusion lors d’événements pourtant infiniment moins graves. Tout le monde est devenu subitement aphone. Le roi, désormais, est seul. Et dans la solitude du palais, il médite longuement sur la versatilité des hommes politiques. Englué dans les sables mouvants su désert comme l’Afrika Korp de Rommel en 1942 en Libye, il sait qu’avec le terroriste Bahanga, il est loin de faire la paix des braves. Et si la paix passait par la guerre !
Désespérément cramponné à un dialogue inutile, il vient, une fois, de plus, de se voir sonner le tocsin à l’oreille. Aussi, la rage au cœur, il est sorti de ses gonds devant tout un peuple tout en maudissant le jour où il est monté à Koulouba.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que le président Amadou Toumani Touré reprenne du poil de la bête. L’attaque d’Abeïbara en mai 2008, l’avait également mis sur les nerfs. Il avait promis un châtiment exemplaire pour les narcotrafiquants du désert. Chose promise, chose due. L’opération «Faso jigi» menée par le colonel El Hadj Gamou, avait sérieusement maté les bandits armés dans les grottes de Tinzawaten. Cette riposte musclée de l’armée régulière appuyée par des hélicoptères de combat avait, provisoirement, fait renaître la quiétude et la confiance chez les populations. Tout le peuple malien s’était alors réconcilié avec son armée et avait cru, naïvement, que de telles attaques ne se perpétreraient plus.
Car on avait cru aussi que les opérations de ratissage menées au nord par les troupes du colonel El Hadj Gamou allaient se poursuivre. Mais à l’évidence, avec l’attaque de Nampala, on voit que nos soldats ont baissé la garde alors que la vigilance était de mise. Et au fur des attaques, Bahanga veut prouver qu’il peut frapper des objectifs au coeur même du pays. L’attaque de Nampala est là pour l’attester. Aussi, le conflit est-il en train de s’éloigner des bases des bandits armés pour se fixer au centre, à défaut d’atteindre le sud profond. En effet, c’est en frappant au cœur de la cité que Bahanga veut prouver sa forte capacité de nuisance, frapper l’opinion et faire une grosse impression sur la communauté internationale si prompte à s’émouvoir pour la cause des Touaregs.
ATT va-t-il lui permettre de se faire un nom sur les cadavres des soldats maliens ? Tout prouve, en tout cas, que cette fois-ci, il en a ras-le-bol : «j’ai tout fait pour les ramener dans le processus de paix. Je suis partisan de la paix, j’œuvre pour la paix, mais je n’accepterai pas n’importe quelle paix». Mais on est habitué à des déclarations de ce genre de la part d’un chef d’Etat hésitant, adepte des pirouettes et incapable de franchir le Rubicon. Il avait dit la même chose après Abeïbara, il ressassera le même discours demain et les Maliens n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
Sauf que Bahanga et sa clique veulent l’obliger à faire la guerre. Ce faisant, ATT est obligé de faire la guerre ou de la subir parce que lui seul croit encore aux vertus du dialogue. Un piège infernal qui ressemble à un nid de guêpe dans lequel il s’est enferré lui-même et qui est en train de lui faire perdre toutes ses plumes. Les négociations d’Alger, c’est le monologue d’ATT et un one-man-show pour Kafougouna Koné. Depuis que ces salamalecs ont commencé, personne n’a encore vu les dividendes de la paix. Au contraire, chaque jour amène son cortège de morts et de blessés, son lot de prisonniers et de réfugiés. Que voulez-vous, on ne peut pas développer des gens contre leur volonté !
On comprend d’autant moins l’empressement des généraux à courber l’échine devant une horde de pillards qu’au Niger voisin un autre général refuse de dialoguer avec les terroristes. C’est que Mamadou Tanja n’est pas un illusionniste, il sait, a priori, que qui veut la paix prépare la guerre et, à plus forte raison, que la guerre se gagne par la guerre. Or, sur le plan strictement militaire, on ne peut pas dire que le Niger a plus de moyens que le Mali.
En réalité, dès le début des incursions armées, ATT et tout l’état-major ont commis une erreur stratégique qu’ils continuent de payer au plus fort. A la première escarmouche, ils se sont jetés dans les bras de l’ennemi faisant foi à la médiation algérienne. A défaut de récuser cette médiation, il faut dire que l’attitude des Algériens est suspecte dans la mesure où ils accordent asile et protection aux bandits armés qui viennent tuer et piller au Mali. Bahanga y a amené toute sa famille pour la mettre à l’abri. C’est à Alger et dans d’autres villes que les narcotrafiquants se rendent en villégiature pour dépenser les fruits de leurs rapines. Tout cela se passe au vu et au su des autorités algériennes. Peut-on être juge et partie à la fois ?
A la complicité tacite des autorités algériennes, s’ajoute, à l’intérieur, la flagornerie des hommes politiques. Soucieux de préserver leur rente, les responsables des quarante trois partis politiques qui ont soutenu la réélection du général, lui ont fait croire naïvement que seul le dialogue paie. A l’époque, ils avaient même traité de va-t-en-guerre ceux qui, comme le RPM d’IBK, avaient prôné l’option de la fermeté. D’un côté, il y avait les bons samaritains de la paix et, de l’autre, les ennemis de la nation. Habitué aux chants de sirènes, ATT s’est engouffré dans cette brèche mortelle, sachant bien que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Aujourd’hui, les faiseurs de paix ne sont pas plus avancés que les seigneurs de guerre.
Pire encore, le président est seul dans son combat. Contrairement au beau temps de la campagne électorale, aucun homme politique ne pipe mot des attaques armées au nord. Pas de meetings de soutien comme on en voyait à profusion lors d’événements pourtant infiniment moins graves. Tout le monde est devenu subitement aphone. Le roi, désormais, est seul. Et dans la solitude du palais, il médite longuement sur la versatilité des hommes politiques. Englué dans les sables mouvants su désert comme l’Afrika Korp de Rommel en 1942 en Libye, il sait qu’avec le terroriste Bahanga, il est loin de faire la paix des braves. Et si la paix passait par la guerre !