Dans un rapport intitulé « Mali: retour sur cinq mois de crise », l’organisation de défense des droits de l’Homme décrit le chaos qui s’est installé dans tout le nord du pays, tombé aux mains de rebelles touareg et d’islamistes, et documente violences et arrestations arbitraires pratiquées par les militaires putschistes dans le sud.
Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International et un des auteurs du rapport estime que « le Mali est confronté à la plus grave crise depuis son indépendance en 1960″. Une crise qui avait poussé « fin avril 300.000 personnes à quitter le nord » du pays, dans un contexte de pénurie alimentaire qui « affecte 15 millions de personnes dans la région du Sahel ».
Le Mali est coupé en deux depuis la fin mars: après un putsch militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, des rebelles touareg, des islamistes et d’autres groupes armés, actifs depuis janvier, ont pris le contrôle des principales villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou.
Amnesty International, qui a enquêté pendant trois semaines en avril dans la capitale malienne Bamako mais aussi dans quatre camps de réfugiés au Niger voisin, estime que « toutes les parties au conflit ont commis et continuent de commettre des violations » des droits de de l’Homme.
L’ONG a rapporté les témoignages de soldats brièvement faits prisonniers par le groupe islamiste Ansar Dine lors de la prise d’Aguelhok (nord) en janvier.
Un soldat raconte que « 95 militaires ont été arrêtés » sans opposer de résistance. « Les islamistes ont dit qu’ils allaient les égorger pour montrer ce qu’ils font aux +Kfar+ (infidèles, en arabe). On m’a dit que ceux qui ont résisté ont été fusillés et que d’autres ont été égorgés ». Un témoignage confirmé par un habitant d’Aguelhok: « certains militaires ont péri les armes à la main, d’autres ont été pris et égorgés au portail du camp ».
Un autre militaire a décrit les « conversions forcées » à l’islam imposées par Ansar Dine et ses alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et a affirmé avoir vu dans les rangs des islamistes des « jeunes de 12 à 17 ans ».
Dans le Nord, les civils, et surtout les femmes, ont subi une série de violences: pillages, viols, arrestations arbitraires. De nombreux témoignages attestent de viols, parfois collectifs, « par des hommes armés dont des membres du groupe armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), notamment à Ménaka et Gao ».
D’autres témoignages font état d’exécutions sommaires perpétrées par des militaires sur les routes.
Amnesty International dénonce aussi des exactions commises par les soldats putschistes à Bamako, notamment les détentions arbitraires de responsables politiques hostiles à la junte auxquels l’organisation s’est vu refuser l’accès, au camp militaire de Kati.
L’ONG appelle toutes les parties au conflit à « respecter le droit international humanitaire » et demande aux autorités maliennes de cesser « de harceler ceux qui militent pacifiquement pour l’Etat de droit ».
AFP
Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International et un des auteurs du rapport estime que « le Mali est confronté à la plus grave crise depuis son indépendance en 1960″. Une crise qui avait poussé « fin avril 300.000 personnes à quitter le nord » du pays, dans un contexte de pénurie alimentaire qui « affecte 15 millions de personnes dans la région du Sahel ».
Le Mali est coupé en deux depuis la fin mars: après un putsch militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, des rebelles touareg, des islamistes et d’autres groupes armés, actifs depuis janvier, ont pris le contrôle des principales villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou.
Amnesty International, qui a enquêté pendant trois semaines en avril dans la capitale malienne Bamako mais aussi dans quatre camps de réfugiés au Niger voisin, estime que « toutes les parties au conflit ont commis et continuent de commettre des violations » des droits de de l’Homme.
L’ONG a rapporté les témoignages de soldats brièvement faits prisonniers par le groupe islamiste Ansar Dine lors de la prise d’Aguelhok (nord) en janvier.
Un soldat raconte que « 95 militaires ont été arrêtés » sans opposer de résistance. « Les islamistes ont dit qu’ils allaient les égorger pour montrer ce qu’ils font aux +Kfar+ (infidèles, en arabe). On m’a dit que ceux qui ont résisté ont été fusillés et que d’autres ont été égorgés ». Un témoignage confirmé par un habitant d’Aguelhok: « certains militaires ont péri les armes à la main, d’autres ont été pris et égorgés au portail du camp ».
Un autre militaire a décrit les « conversions forcées » à l’islam imposées par Ansar Dine et ses alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et a affirmé avoir vu dans les rangs des islamistes des « jeunes de 12 à 17 ans ».
Dans le Nord, les civils, et surtout les femmes, ont subi une série de violences: pillages, viols, arrestations arbitraires. De nombreux témoignages attestent de viols, parfois collectifs, « par des hommes armés dont des membres du groupe armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), notamment à Ménaka et Gao ».
D’autres témoignages font état d’exécutions sommaires perpétrées par des militaires sur les routes.
Amnesty International dénonce aussi des exactions commises par les soldats putschistes à Bamako, notamment les détentions arbitraires de responsables politiques hostiles à la junte auxquels l’organisation s’est vu refuser l’accès, au camp militaire de Kati.
L’ONG appelle toutes les parties au conflit à « respecter le droit international humanitaire » et demande aux autorités maliennes de cesser « de harceler ceux qui militent pacifiquement pour l’Etat de droit ».
AFP