Le marché de Gao, communément appelé le marché Washington, tourne au ralenti. Les bouchers, par exemple, se font rares, et les femmes vendeuses de légumes ne sont pas plus nombreuses.
On vit ici dans la crainte d’un attentat, on vit la peur au ventre, avec une question : « Les jihadistes ne vont-ils pas à nouveau infiltrer la ville, ne vont-ils pas attaquer ? », s’interroge un enseignant.
À la mi-journée, les boutiques et magasins ferment portes et fenêtres. La principale pharmacie de la ville n’a pas ouvert depuis 72 heures. Les gares routières sont désertées. L’administration ne fonctionne toujours pas.
Les stigmates des derniers affrontements entre jihadistes et armée malienne sont toujours présents. Ici, les habitants, qui ont fui la guerre et les jihadistes, ne sont toujours pas revenus, même les élus.
Timidement, quelques ONG s’installent avec un mot d’ordre, « Prudence, prudence ». Et dans les huit quartiers de la ville, dès la tombée de la nuit, tout le monde se barricade. Les patrouilles se multiplient. Militaires français, nigériens et maliens sont de plus en plus visibles, doigt sur la gâchette.
Dépêche RFI