Mali: à Tombouctou, les islamistes repoussent le FNLA et imposent la charia


Rédigé le Dimanche 29 Avril 2012 à 12:28 | Lu 5301 fois | 0 commentaire(s)


Au nord du Mali, les islamistes ont repris le contrôle de Tombouctou, après le départ ce vendredi du Front national de libération de l'Azawad (FNLA). Ce groupe, qui affirme être ni sécessionniste ni islamiste, a quitté les lieux à la demande d'Aqmi « pour éviter un carnage dont les premières victimes seraient les populations civiles », selon un responsable du Front. Les islamistes d'Ansar Dine et d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) renforcent leur emprise sur Tombouctou.


Désormais à Tombouctou, les voleurs risquent de se faire couper la main car une police islamique a été mise sur pied. Un habitant joint par téléphone confirme cette présence (voir ci-contre).

Les islamistes ont prévenu la population : cette police, installée dans le bâtiment de l'ancienne Banque malienne de solidarité (BMS), appliquera la charia aux délinquants. Est-ce une initiative d'Ansar Dine, ou bien d'Aqmi ? « On ne fait pas la différence, explique un habitant, pour nous ce sont tous des barbus ».
Ces islamistes ont fait partir le FNLA et ne comptent pas le laisser revenir. Porte-parole d'Ansar Dine à Tombouctou, Sanda Ould Boumama fait passer le message :
« Nous, on n’accepte aucune foi et aucun mouvement dans la ville de Tombouctou. On ne partage pas Tombouctou avec qui que ce soit. Là où nous sommes, c’est nous seuls. Et on ne peut pas accepter les autres. Il faut que tout le monde le sache. »

De son côté, le MNLA contrôle toujours l'aéroport au sud de Tombouctou. « S'ils restent à l'extérieur de la ville, alors cela ne nous dérange pas », explique le porte-parole d'Ansar Dine.
Le maire de Tombouctou multiplie les discussions avec les deux camps. Pour lui, l'essentiel est d'éviter toute confrontation et de sauver ce qui peut encore l'être dans les services publics. Dernièrement, ce sont les titres fonciers, jusque-là stockés au service des domaines, qui ont été emportés à la décharge par les islamistes.

RFI



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