C’est une première depuis neuf mois. L’armée malienne et les jihadiste s’affrontent sur la ligne de démarcation. Nous sommes là à environ 700 kilomètres au nord de Bamako. Les combats ont eu lieu entre Konna (environ 70 km au nord de Mopti), sous contrôle
gouvernemental, et Douentza (145 km au nord-est de Mopti), sous contrôle des islamistes.
Dans le camp des jihadistes, il faut compter les combattants d’Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique, d’Ansar Dine, du Mujao, Mouvement et même et des éléments de la secte Boko Haram.
Cela a tiré de tous les côtés. Mais selon une source indépendante contactée par RFI, l’armée malienne a déployé de grands moyens des blindés et surtout un renfort en hommes arrivé du sud du pays.
Aucune des deux forces n’avance pour le moment un bilan. Et il semble bien que même si ce sont les premiers affrontements de cette envergure, ils risquent de n’être pas les derniers. Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’armée malienne s’est déployée dans toute la région, avec un équipement, dit-on, adapté.
Et ce jeudi, une réunion de l’état-major est envisagée ici à Bamako pour faire le point de la situation, alors qu’en face, très probablement, les jihadistes, qui peuvent être redoutables, s’organisent également.
Réactions contrastées aux manifestations
Sur le plan politique, plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Bamako et Kati, siège de la junte, pour réclamer notamment des « concertations » sur la transition au Mali, et le départ du président intérimaire Dioncounda Traoré qu'elles accusaient de trahison. L'appel à manifester a été lancé par plusieurs organisations, dont des coalitions politiques partisanes du coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali. Une initiative qui ne fait pas'unanimité.
Les uns exigent la tenue d’une conférence nationale souveraine, un peu comme celle qu’a connue le Bénin, dans les années 1990. Les autres répondent qu’il n’en est pas question. Les premiers forment une coalition au sein de laquelle on retrouve partis politiques et associations et syndicalistes maliens.
Les seconds réunis au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, FDR, comptent également de « grosses cylindrées » de la classe politique malienne, des associations et des syndicats.
Entre les deux groupes, c’est pour le moment, la guerre des communiqués. Si pour le premier groupe, qui organise actuellement les marches, obtient gain de cause, il faut s’attendre à une dissolution de l’Assemblée nationale, les pleins pouvoirs pour des alliés désignés et même probablement l’instauration de régime déception avec l’élaboration d’une feuille de route.
En revanche si c’est finalement le FDR qui remporte la bataille, l’Assemblée nationale devrait rester en place et la feuille de route sera probablement présentée devant les députés.
Pour le moment, il se dit ici, sans véritable preuve, que les deux camps ont des soutiens civils et militaires.
Source : Rfi.fr