En mai 2014, l’armée malienne a « utilisé des armes lourdes, de façon indiscriminée, dans la ville de Kidal, en direction de zones habitées par des civils », précise le premier rapport.
Des violations et des abus ont également été commis par des groupes armés rebelles qui, lors de ces évènements, ont tué huit personnes, dont six membres de l’administration malienne, et parmi lesquelles « certaines auraient été exécutées sommairement », selon le document de l’ONU.
Le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats dans les hostilités sont également pointés dans le rapport qui accuse également les groupes armés d’arrestations arbitraires et de traitements cruels.
Le deuxième rapport dénonce aussi de graves violations commises, cette fois-ci en 2015, lors d’affrontements dans la région de Gao entre le Gatia – un groupe armé pro-gouvernemental – et les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Au cours des combats, le Gatia aurait « sommairement exécuté six hommes en raison de leur appartenance communautaire ». De leur côté, les rebelles sont accusés « d’avoir pillé, fait prisonniers et obligé 230 personnes à un déplacement forcé, sur une base ethnique ».
Les groupes armés démentent
Si la CMA reconnaît qu'il y a eu de graves violations tout au long de la crise qui l'a opposée au gouvernement malien, elle conteste son implication dans les exactions relevées par les Nations unies, notamment dans la mort de 8 personnes, dont 6 membres de l'administration malienne, certaines exécutées sommairement en mai 2014, à Kidal.
« Nous n'avons pas tiré à bout portant ou de manière sommaire sur ces personnes. Elles ont été découvertes mortes dans les enceintes du gouvernorat qui était le théâtre d'opérations militaires pendant les combats. Des combats qui nous opposaient aux Fama suite à leur volonté délibérée de violer le cessez-le-feu et d'attaquer nos positions », explique Mossa Ag Attaher, porte-parole de la CMA au nom du MNLA.
La CMA demande un rapport plus approfondi et la mise en place d'une commission d'enquête internationale neutre.
Le chef d'état-major adjoint de la plateforme à laquelle appartient le Gatia, Djibril Diallo, réfute quant à lui les accusations visant le groupe armé pro-gouvernemental. Il précise que le groupe ne se trouvait plus sur les lieux au moment des faits.
Source : Rfi.fr